Notions de philosophie pour le BAC

Notions de PHILOSOPHIE  Par M-T Lamaty  

Pour préparer l'année de philosophie

La liberté du sujet pensant

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Nous avons vu dans les analyses précédentes que l'esprit ne saurait être passif "Il n'est pas comme la plage battue par les flots" disait Lagneau, il n'est pas témoin des événements, il est créateur de ses rapports au monde ce qui l'amène à s'éveiller à lui-même, c'est ainsi que l'on peut dire que la raison scientifique est spiritualité, puisque l'esprit s'affirme lui même dans sa relation avec l'objet dont il veut avoir une connaissance vraie.

La démarche de la science manifeste la vie de l'esprit: elle nous montre que la raison est initiative, "puissance orientée, fécondité projective" comme l'explique Brunschvicg car elle est orientée vers l'avenir. Nous allons voir ici s'éclairer le rapport vérité, liberté. "La liberté dit toujours Brunschvicg ce n'est pas quelque chose qui est donné mais une œuvre qui est à faire". 

La liberté n'est pas un état qui caractériserait la nature humaine mais c'est le résultat d'une libération, d'une conquête. Libération de quoi? Conquête sur quoi? Tout simplement du scandale de l'erreur car il paraît scandaleux que notre esprit qui possède un sens droit comme l'appelle Pascal, c'est à dire une rectitude, notre esprit qui éprouve une inclination vers la vérité, notre esprit ... se trompe.

 Comment peut-il se faire que, compte tenu de son orientation, de sa sensibilité au vrai, il puisse faire un faux pas? L'erreur est intérieure à l'acte même de juger: l'esprit ignore et malgré cette absence de connaissance il porte un jugement, il affirme le vrai quand il ne le connaît pas. Comment l'esprit peut-il se penser en accord avec l'être quand il ne l'est pas? Faut-il alors penser le vrai et le faux comme une double orientation de l'esprit ce qui alors remettrait en question notre approche de la vérité. Non! car la liberté justement est bien une conquête, une libération laborieuse, un affranchissement des causes de l'erreur: il nous faudra lutter contre nos opinions, contre la confusion résultant d'une idée partielle, donc inadéquate (Spinoza), contre la subjectivité, contre l'oubli du caractère temporel de la vérité (la vérité n'est pas obtenue du premier coup). 

Bachelard nous mettait en garde, il n'y a pas de vérité première, mais des erreurs premières. L'esprit est si bien orienté vers le vrai que dans sa hâte de dévoiler la vérité à force de reconstruction (qui devraient être patientes et rigoureuses) il va trop vite et il se trompe. L'erreur ne semble plus être alors qu'un paradoxe mais une déviation qui témoigne de la relation de l'esprit au vrai. Nous comprenons alors la méfiance du scientifique vis à vis du donné brut, sa mise en doute radicale (cf. Descartes: Discours de la méthode: le doute est une méthode sceptique, un moyen, un outil pour chercher la vérité).

Ce doute ne sera pas un état provisoire chez le scientifique, il sera l'attribut permanent de sa pensée, jusqu'à engendrer une anxiété.

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