C'est le vivant
qui refuse d'être une chose parmi les choses et qui accepte de
vivre une expérience difficile, laborieuse.
Devenir homme,
devenir sujet c'est devenir ce que l'on est:
vivre une tension
qui nous élance hors de nous vers ce qui nous fonde, faire
correspondre la vérité qui nous habite, qui nous éveille au
sein de la nature dont nous faisons partie, à l'Être qui n'est
pas sur-ajouté à l'homme.
L'idée de St
Anselme était que l'expérience humaine n'avait rien d'un conflit
mais "d'une détente en face de l'être": "Je pense
donc l'Être est car une pensée exige l'être et s'y réfère
sans l'envelopper analytiquement".
La science, c'est
à dire la connaissance vraie, obtenue grâce à une réflexion
première qui me permet de me saisir par rapport aux objets et qui
obtient un savoir communicable, est la voie d'accès, le sentier
qui mène l'homme vers une présence à lui-même et vers un
horizon toujours inaccessible.
Sa
"possession" est une recherche au milieu même de ce
monde où il vit. L'accès à la vérité est conditionné par son
existence dans ce monde car la pensée ne peut s'affranchir des
rapports avec le monde sans périr.
Être
homme c'est être ce vivant au milieu d'un monde à mesurer selon
les règles dont nous sommes porteur, à transformer, à expliquer
et qui essaie de ne pas se perdre dans une existence inauthentique
guettée par la dispersion, le divertissement, l'oubli de notre
rapport profond à ce qui nous fait être.
Être
homme c'est exister en consentant à notre finitude. C'est
s'interroger sur la conduite de nos action: "Que dois-je
faire?" face à l'avenir proche et lointain.
Être
homme c'est espérer un bonheur qui réside dans la profonde
insatisfaction d'une genèse en cours: celle d'un être fini habité
par un désir d'absolu qui le fait renaître jour après jour en
courant tous les risques d'une simple vie.
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stoïcisme à Spinoza
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