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La croyance prise à la lettre 
Par Jean Louis Blaquier, enseignant en philosophie, Doctorant en psychanalyse. 

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Le schéma trinitaire de la révolution interne à l’histoire des religions, celle de la logique monothéiste est le suivant :

- Jésus, par les Évangiles et ses témoins, les Apôtres, universalise la Torah (la Révélation de Moïse Egyptien étant elle-même une origine différée de ce qui se condense de l’invention de l’écriture par l’Egypte. Mère de toutes les sagesses d’Orient, ce lien mythologique de l’Alliance déjà impossible à travers l’archigramme de l’inconscient, les hiéroglyphes, ouvre justement comme éthique de l’impossible, un autre espace laïque virtuel, qui distingue sans opposer le régime de la parole poétique et le régime de la parole prophétique.

-    En universalisant la Descente du Coran, Muhamad accomplit la déterritorialisation de la Loi juive, désétatise le droit issue de la « Parole » et de l’ « Esprit » de Dieu et relie les deux prophéties antérieures, Torah+ Évangiles, en leur donnant leurs places généalogiques : 1; 2, 3. Contrairement à une rumeur juive peu scrupuleuse, ni Moïse, ni Jésus ne sont  « oubliés » par le Coran alors même que nombreuses sont les ratures, les lapsus, le déni de l’annonce de Mohamad. Autre légende, la dénonciation des impies, intransigeante dans l’Islam, n’est rien d’autre que la reprise de l’antique vigilance juive et grecque, ontologique et théologique, contre toutes formes de magies régressives, d’idolâtries. La somme théologique, en-deçà et au-delà, de la révolution « catholique » paulinienne qui siège en premier Concile à Jérusalem, transforme cette Capitale impoliltique en Ville-Monde. « Ville-monde », non pas au sens médiéval de Braudel, mais au sens anthropologique de ce lieu saint puisqu’il « condense », rassemble, met en fonction « universelle » les trois Livres d’un seul et même monothéisme, abrahamique et sémitique.

La ville de Jérusalem ne marque-t-elle pas le hors lieu immémorial, du lien imaginal qui joint, Athènes, la patrie terrienne des philosophes, et les amis célestes du logos, au-delà de lui-même, les amis du « tous-Un-vers-l’Un », d’où s’anticipent et se partagent la question de l'Etre, comme l’interrogation éthique (irréductible à l’étant de la viande, du biogénétique comme tel). C’est toujours dans le fond le nouage politique et ontologique de l’Etre comme Sexe et du Temps comme gouffre que le sujet se césure ou se fissure. Dieu dans le fond, la foi en Dieu, en l’Autre est une garanti contre toute croyance de la religion, notamment ce qui ne fait pas lien mais angoisse pour un sujet (dasein), entre Etre et Temps, entre Origine et Destin, entre le Sexe et la Mort.

L’antiphilosophie comme fonction subversive de la religion non comme effet de la lettre, du signifiant, du discours, mais hors du simple pathos de toute religion où se forge finalement l’amour du censeur (Legendre) sous le signe ventriloque du principe identitaire, du communautaire, voire ethno-communautaire ou bio politique en ses pires avatars d’exclusion, de destruction de l’Autre. L’apport en fait de la jeune tradition psychanalytique, aux côtés de la fonction dogmatique monothéiste, c’est d’aborder la question juive, la question chrétienne, la question musulmane par l’Ecrit, la trace, la lettre… jusqu’à sa plus stricte fonction de trace absente, de signifiant imprononçable en sa dimension esthétique, liturale, littéraire?

 Antiphilosophie : fonction critique de l’intégrisme, du fanatisme, des ravages du «fondamentalisme de la langue» issue d’une loi sans désir, ou d’un désir sans loi qui, faisant de l’exception sa règle, fait de la décision, décisionisme soit un idéal bio ethnique (annexion territoriale sur la base d’un pur rapport de force réduisant le droit au fait) ouvrant à une biopolitique pure.  

Vers la page 5 Humaniser l’humanité désormais en multitude.  

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