Hypothèses,
Arguments :
Recherches généalogiques autour de la
croyance, de la foi, de fonction (ré)active du voile, entre sacré et
profane, homo et sacer,
Auschwitz et Jérusalem
ou, comment sortir du nihilisme contemporain ?
Antiphilosophie est un hapax dans l’enseignement de J. Lacan situant
la découverte de l’inconscient dans le champ de la déconstruction
(Derrida) et notamment la déconstruction des trois monothéismes,
archive dont se détache et déduit sur deux versants opposés et complémentaires,
le philosophique et le discours analytique.
L’antiphilosophie, paradoxe inaperçu de la question laïque dans
le champ freudien, pose une double interrogation :
-
comment la finalité de la psychanalyse, la fin d’une cure sont, non
pas une pure et simple « antisophia », non pas un remède
contre la folie, mais un savoir-faire
avec elle?
Ce
chantier ouvre à une logique de la référence philosophique et théologique
à partir du sujet de l’inconscient. L’antiphilosophie est un champ
de déconstruction des oxymores ordonnés à la fabrique de
l’inconscient (vie/mort, amour/haine, fraternité/férocité…) Mais
encore, centre de gravité, au sens galiléen, de la « décision »
« insondable » du sujet du désir soit l’écart entre
structure et symptôme, entre sujet de la science et sujet de la
religion. Le réel, ce qui justement résiste au symbolique, le
commande-t-il ?
Thèse :
« Auschwitz »
est un des noms de ce qui, un demie siècle après, reste une
catastrophe aussi incomparable
en son statut, qu’incalculable
en ses conséquences dans l’histoire mondiale. De la (ce signifiant
judaïque exprimant une catastrophe « insensée »,
« imprévisible », défiant toute logique de l’écriture,
de la lettre…) à Jérusalem, le réel de l’histoire a vérifié de
quelle « férocité » (René Major),
l’inconscient peut faire ravage, mettre en acte la cruauté
dans/par le collectif. Contrairement à ce qui pour Heidegger est resté
obturé, outre le fameux « massif judaïque » (Ricœur) ce
que nous appelons « penser », philosopher après…Auschwitz…
participe d’un « Reste », d’une théorie du reste, si
tant est que selon un double diagnostic croisé (Legendre/Agamben) nous
sommes encore dans des «sociétés post-nazies ».
La
sortie de cette époque fut marquée par la volonté politique
d’exterminer en douceur tout signe de la question religieuse ainsi que
cet objet incroyable, hyper déterritorialisé, transcendance
intangible, immatériel: « Dieu ». Ce fragment absolu du Réel
par lequel l’homme marche toujours à côté?
Évoque la superbe étymologie d’Israël signifiant « qui
cherche Dieu en boitant ». La boiterie du symptôme religieux
n’est pas directement métaphore clinique d’Œdipe mais elle point
par contre le mythe politique d’Oedipius
tyrannus. Ainsi les trois religions monothéismes sont trop
importantes pour qu’on les laissent aux seules autorités religieuses!
Le Tiers, la logique du Tiers y compris et surtout dans l’invention
chrétienne est déjà invention laïque, ne serait-ce que sous les
traits de la séparation entre cité terrestre, cité céleste,
politique et éthique, entre loi et foi. La tradition monothéiste juive
avec Moses Mendelssohn indique selon Levinas
que la distance distinctive entre foi et loi révèle sur un mode métaphorique
la relation de l’âme avec le corps.
Vers la
page 3 Jérusalem
l’épicentre anthropologique
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