De
la « Révolution monothéiste » à Ce
qui Reste d’Auschwitz pris à la lettre? Jérusalem.
(Essai
antiphilosophique sur la direction des trois monothéismes :
approche du « syndrome de Jérusalem »
« Dans
la première thèse Sur
le concept d’histoire de Benjamin, vous vous souvenez peut-être
de l’image du nain bossu qui est caché sous l’échiquier et qui,
par ses mouvements, assure la victoire au pantin mécanique habillé en
Turc. Benjamin emprunte cette image à un récit de Poe ; mais en
la transposant sur le terrain de la philosophie de l’histoire, il
ajoute que le nain est en réalité la théologie « qui est
aujourd’hui petite et laide et que ne doit en aucun cas se laisser
voir », et que si le matérialisme historique sait la prendre à
son service, alors il gagnera la partie historique contre ses
redoutables adversaires ».
G.
Agamben In Le
Temps qui reste (traduit de l’italien par Judith Revel,
Bibliothèque Rivages, 2000. « Seuil ou tornade » p. 215.
On
voudra bien lire cet avant-propos : Hypothèses, Arguments, comme
un motif en guise de synopsis
que visite une conclusion de thèse : l’antiphilosophie de J.
Lacan. Ici, l’étude de
la « croyance » ou la simple référence à l’hypothèse
politique française, d’un discours légaliste (pas de loi contre le
foulard?) ne sont que des occasions démonstratives de la même thèse.
L’antiphilosophie de J. Lacan est un oxymore qui interroge la question
sans doute la plus fondamentale à la résolution du Malaise dans
la civilisation, à l’autre question qui, sans faire retour,
insiste, l’avenir
d’une illusion.
Que
devient la question et la réponse laïque confrontée au champ
politique, ontologique des multitudes dés lors qu’il s’agit de
lever un poncif qui, fonctionne comme une censure,
à savoir que les religions monothéistes et l'Islam particulièrement,
serait essentiellement liées au destin de l’obscurantisme ou de
l’oppression patriarcale? Que peuvent devenir les multitudes au
sens politique, si la Référence (hénothéiste) à l’Autre de
l’Alliance abrahamique
(incluant les athéismes, les diverses incroyances) aux religions du
Livre sont piétinées alors que fondamentalement, aucune économie,
aucune politique n’est indemne de ce que produit, distribue le champ,
le dispositif, la fonction des trois monothéismes depuis cinq millénaires?
Si la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen
oublie celle qui vient de l’Autre à Moïse, la Table des Dix Paroles
? (Exode 20; 2-17) quelle
puissance donner à la Loi juridiques sans la puissance de la Foi?
Nous
tenons la thèse de Mohamed Arkoun comme décisive dans notre
perspective de déconstruction de la Césure positive entre théologie
et politique. Comme si ce n’était pas seulement les sages de la
raison philosophique mais ces autres sages venus de l’horizon prophétique
qui devaient « accompagner », et non pas se substituer, le
Souverain.
«…ainsi…
s’est renforcée la représentation fausse d’un islam qui a toujours
confondu les instances du religieux et du politique, et qui n’a cessé
de régresser dans un monde en marche vers de nouvelles émancipations
de la condition humaine… la confiscation de la religion par des Etats
illégitimes et autoritaires ne supprime pas la donnée théologique irrécusable
que l’islam est théologiquement protestant et politiquement
catholique »
Vers
la page 2 - Hypothèses,
Arguments
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