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La croyance prise à la lettre 
Par Jean Louis Blaquier, enseignant en philosophie, Doctorant en psychanalyse. 

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Jérusalem l’épicentre anthropologique, géophilosophique du « fait religieux »

        Cette sortie du discours de la religion suppose le courage de reconnaître en Jérusalem l’épicentre anthropologique, géophilosophique du « fait religieux ». Ce centre « vide » -inappropriable- n’est autre que le symbole historial de la dogmatique monothéiste en son noyau atomique mais l’élément de toute Justice généalogique, la preuve historique, matérielle du pli trine méta historique de la Révolution monothéiste. Jérusalem n’est plus le village de la folie religieuse mais depuis Auschwitz, cette « terre » historique et méta historique indexe, rassemble dans le dissensus, le devenir-universel, le rhizome des trois religions. Freud remarque qu’elles sont chacune d’origine sémite et centrée sur le motif ontologique transcendant d’une Unicité innommable, invisible, intangible.

L’organisation politique des Nations Unies est comme un « opérateur sacral », un reste imaginal qui, issu de la dite «révolution » monothéiste, institue le Tiers international, la Loi séparatrice de tous conflits entre Peuples. Jérusalem pourrait même devenir l’ONU des Dieux comme capitale mondiale de la Paix, de la Justice des autres formes authentiques de spiritualités laissant aux athéismes et aux incroyances le droit sacré de douter au nom de mystère inhérent au Dieu-Un créateur ouvert à l’à venir de ce qui reste Incréé. L’occultation de la place et du Nom de Jérusalem comme index critique de l’antisémitisme réel, radical ouvrira sans doute, l’époque d’une légitime reconnaissance de tous les autres grands cheminements spirituels, limite nécessaire face à la montée de l’idéologie des techniciennes, entre philosophie et psychanalyse.

Ce qui reste depuis Auschwitz travaille une autre face du trouble de mémoire, aussi bien trouble de pensée, la croyance en l’Autre, comme si la religion était seulement une drogue, un mauvais rêve, un mauvais reste de l’oubli du poème de l’être. Un poète Serge Pey fait thèse de soutenir : que la religion est un poème qui a mal tourné. Sauf à évoquer la dérive intégriste, fondamentaliste qui sous l’effet du choc de l’Etranger dans une culture (cf. l’affaire du foulard en France!) est-ce aussi simple de réduire le « fait religieux » à l’instar de la psychanalyse, à une « épidémie » susceptible d’une biopolitique?

Freud fait travailler la question du reste sous les auspices de ce que Lacan nommera « objet a ». Or, nous pouvons dire non seulement que le juif est l’objet a de l’Occident mais aussi le  « musulman », témoin ultime et impossible et « déchet » de-ce-qui-s’est-passé-à-Auschwitz. Le monothéisme est aussi un mythe dont la logique porte sur une filiation interne, non seulement à travers les trois Maisons de l’espace où l’Un se trouve célébré (synagogue, Églises, Mosquée), mais selon la scansion trinitaire de trois Messagers de l’Etre-Un qui noue par le quatrième rond, celui de la consistance du symptôme (ou sinthome) le discours de la religion.  La «structure » théologique de ce discours religieux est universelle et, d’autant moins « déménageable », « évacuable », qu’elle est le produit, le reflet, la métaphore en travail structural d’un autre Reste, au sein de l’économie du  collectif et du sujet, la fonction du Nom du Père. (Repérer dans cette perspective, comment les trois grandes crises internes du christianisme –orthodoxie, catholicisme, protestantisme-, interrogent l’entre-deux de la position chrétienne, entre le roc du Symbolique (Islam) et le Réel (judaïsme). L’un et l’autre « après »  justement et en regard de ce devenir-monde de la théologie monothéisme au Moyen-Orient.)

(Symétriquement, c’est la même fonction du Nom-du-Père qui a été forclos sur le mode industriel par le délire nazi) De ce Reste là, c’est la moindre des exigences intellectuelles, notamment du côté du discours philosophique et laïque comme deux discours révolutionnaires que nous devons en tirer toutes les conséquences).

Vers la page 4 Le schéma trinitaire de la révolution interne à l’histoire des religions

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