Jérusalem
l’épicentre anthropologique, géophilosophique du « fait
religieux »
Cette sortie du discours de la religion suppose le courage de reconnaître
en Jérusalem l’épicentre anthropologique, géophilosophique du
« fait religieux ». Ce centre « vide » -inappropriable-
n’est autre que le symbole historial de la dogmatique monothéiste en
son noyau atomique
mais l’élément de toute Justice généalogique, la preuve
historique, matérielle du pli trine méta historique de la Révolution
monothéiste. Jérusalem n’est plus le village de la folie religieuse
mais depuis Auschwitz, cette « terre » historique et méta
historique indexe, rassemble dans le dissensus,
le devenir-universel, le rhizome des trois religions. Freud remarque
qu’elles sont chacune d’origine sémite et centrée sur le motif
ontologique transcendant d’une Unicité innommable, invisible,
intangible.
L’organisation
politique des Nations Unies est comme un « opérateur sacral »,
un reste imaginal qui, issu de la dite «révolution » monothéiste,
institue le Tiers international, la Loi séparatrice de tous conflits
entre Peuples. Jérusalem pourrait même devenir l’ONU des Dieux
comme capitale mondiale de la Paix, de la Justice des autres formes
authentiques de spiritualités laissant aux athéismes et aux
incroyances le droit sacré de douter au nom de mystère inhérent au
Dieu-Un créateur ouvert à l’à venir de ce qui reste Incréé.
L’occultation de la place et du Nom de Jérusalem comme index critique
de l’antisémitisme réel, radical ouvrira sans doute, l’époque
d’une légitime reconnaissance de tous les autres grands cheminements
spirituels, limite nécessaire face à la montée de l’idéologie des
techniciennes, entre philosophie et psychanalyse.
Ce
qui reste depuis Auschwitz travaille une autre face du trouble de mémoire,
aussi bien trouble de pensée, la croyance en l’Autre, comme si la
religion était seulement une drogue, un mauvais rêve, un mauvais reste
de l’oubli du poème de l’être. Un poète Serge Pey fait thèse de
soutenir : que la religion
est un poème qui a mal tourné. Sauf à évoquer la dérive intégriste,
fondamentaliste qui sous l’effet du choc de l’Etranger dans une
culture (cf. l’affaire du foulard en France!) est-ce aussi simple de réduire
le « fait religieux » à l’instar de la psychanalyse, à
une « épidémie » susceptible d’une biopolitique?
Freud
fait travailler la question du reste sous les auspices de ce que Lacan
nommera « objet a ». Or, nous pouvons dire non seulement que
le juif est l’objet a de l’Occident
mais aussi le « musulman », témoin ultime et
impossible et « déchet » de-ce-qui-s’est-passé-à-Auschwitz.
Le monothéisme est aussi un mythe dont la logique porte sur une
filiation interne, non seulement à travers les trois Maisons de
l’espace où l’Un se trouve célébré (synagogue, Églises, Mosquée),
mais selon la scansion trinitaire de trois Messagers de l’Etre-Un qui
noue par le quatrième rond, celui de la consistance du symptôme (ou
sinthome) le discours de la religion.
La «structure » théologique de ce discours religieux est
universelle et, d’autant moins « déménageable »,
« évacuable », qu’elle est le produit, le reflet, la métaphore
en travail structural d’un autre Reste, au sein de l’économie du
collectif et du sujet, la fonction du Nom du Père. (Repérer
dans cette perspective, comment les trois grandes crises internes du
christianisme –orthodoxie, catholicisme, protestantisme-, interrogent
l’entre-deux de la position chrétienne, entre le roc du Symbolique
(Islam) et le Réel (judaïsme). L’un et l’autre « après »
justement et en regard de ce devenir-monde de la théologie
monothéisme au Moyen-Orient.)
(Symétriquement,
c’est la même fonction du Nom-du-Père qui a été forclos sur le
mode industriel par le délire nazi) De ce Reste là, c’est la moindre
des exigences intellectuelles, notamment du côté du discours
philosophique et laïque comme deux discours révolutionnaires que nous
devons en tirer toutes les conséquences).
Vers la
page 4 Le
schéma trinitaire de la révolution interne à l’histoire des
religions
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