° Rubrique Droit et Justice 

DROIT et JUSTICE par Jean Jacques SARFATI 

 jean-jacques.sarfati@wanadoo.fr

Les sphères de Justice de Michaël Walzer  Critiques et propositions d'interprétation  par Jean Jacques SARFATI 

Pages:  1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - (Notes)

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L'injustice:

La pluralité de talents n'est pas - nous paraît-il - sanctionnée chez Walzer. Ce qui heurte notre auteur et qu'il classe dans l'injustice, c'est l'usage d'un bien ou d'un pouvoir à des fins autres que celles pour lesquelles il a été confié.

Ceux que Walzer paraît donc vouloir exclure ici: 
ce sont les agents qui - dotés d'un seul type de talents ou de biens - veulent « forcer» le destin, la réalité, la relation harmonieuse entre les sphères et combler leur manque par une logique tyrannique qui consiste à abuser du pouvoir dont ils disposent dans une sphère pour vouloir en contrôler d'autres sans respecter les logiques de justice internes à chacune d'elles.

Ceux là pour Walzer «fabriqueraient» de l'injustice.

Une interprétation «a contrario» de la philosophie walzérienne peut également être opérée: si chaque sphère doit obéir à des logiques internes et des notions de justice en relation intrinsèques avec leur objet, il est injuste d'exclure une personne d'une sphère sous le seul prétexte qu'une seule appartenance est requise par individu. 

Cet aspect de la thèse de Walzer est également l'un des autres points de rupture que ce dernier connaît avec Rawls. 

La critique de Walzer semble utiliser une remarque opérée par Nozick sur le travail de Rawls. 

En effet, si l'on applique les principes rawlsiens, il peut être possible de limiter l'accès de certaines personnes talentueuses à certaines sphères, non parce qu'elles ne possèdent pas les qualités requises - au contraire elles les possèdent- mais parce qu'il s'agit de laisser ces places vacantes pour de plus démunis. Or en agissant ainsi, on ignore la fin de ces personnes qui peuvent avoir besoin de se réaliser dans plusieurs sphères, et on les transforme en moyens: leur exclusion favoriserait la cohésion du groupe et aiderait les plus démunis.

Le sacrifice de certains permet peut-être à la société d'avoir des apparences de justice. Or si l'on applique la thèse walzérienne, cette démarche est «tyrannique». Elle introduit, en effet, dans une sphère des principes d'une autre sphère - celles de la nécessaire solidarité entre les membres d'une société qui est véhiculée par un groupe politique.

De ce second refus de la tyrannie, Michaël Walzer en forme un troisième, celui du refus d'une théorie univoque de la justice qui y est lié.

Vers la page suivante - Pour Michaël Walzer, ... « la justice sociale n'existe pas...

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Copyright Jean Jacques SARFATI jean-jacques.sarfati@wanadoo.fr professeur de philosophie en région parisienne, juriste et ancien avocat à la cour d'Appel de Paris

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