6.
3. D’autres types de textes
: les figures de style.
Les
figures de style ne servent pas seulement à la poésie. Dans le texte
en prose aussi, on peut voir des figures de style. Par exemple, dans le
discours politique, on voit des éléments répétitifs. Par le discours
politique on vise à l’éloquence persuasive et passionnée, c’est
pourquoi on s’adresse souvent à une harmonie sonore. D’autre part,
le discours politique est prononcé le plus souvent par une
communication orale. En répétant les même mots, les mêmes groupes de
mots, on obtient l’attention des auditeurs.
Dans
les publicités, on a recours le plus souvent aux efficacités sonores.
Les slogans que l’on utilise dans les discours politiques ou dans les
publicités, “se présente comme une forme de définition, [comme] la
façon d’imprimer la marque dans l’esprit des gens. [En tant
qu’une formule frappant, le slogan est] une espèce de procédé
mnémotechnique. Et non seulement cela permet de retenir la marque, mais
c’est déjà une façon de lui donner un contenu” (Canu, 1992 :
111). Cette façon est exprimée le plus souvent par la répétitions
des phonèmes. Nous pouvons donner quelques exemples:
Un
meuble signé Lévithan
est garantie pour longtemps.
Quand
on aime lire, on
aime bien Lire”
(“Lire”, une revue)
Il
finit mes dossiers
à l’infini
(Canon)
Tout
texte littéraire comporte non seulement une dimension sémantique, mais
également une dimension phonétique, syntaxique et une dimension
pragmatique. Dans chaque texte, il y a quelque chose à expliquer au
niveau de la dimension phonétique. C’est pour cela que, pour
l’analyse de texte littéraire, Michel Benamou propose un plan de
leçon formé en trois phases (Benamou, 1979 : 11) : par la phase
sémantique, il s’agit de se préparer à sentir le texte.
Deuxièmement il est question de la phase mimétique (les dimensions
phonétique et syntaxique) en enfin par la phase esthétique (la
dimension pragmatique) il s’agit de décrire ce qu’on a senti.
Par
la phase mimétique, il s’agit de sentir le texte. Comment sentir ?
Selon Benamou “il y a intériorisation par une conduite, une gestuelle
qui miment le corps du texte” (Benamou, 1979 : 11). A ce stade, il
faut lire le texte à haute voix et trouver la répétition des
éléments sonores. Pour le faire, il faut au lecteur une étude
phonétique. Dans l’enseignement d’une langue étrangère, les
exercices sur l’écoute, la voix et la phonation faciliteront la
pratique de la lecture à haute voix. La phase mimétique concerne en
générale tous les types de textes, mais elle est une démarche
essentielle pour étudier le poème. Dans la phase mimétique de
l’étude d’un poème, on peut chercher la syllabation, le mètre, le
rythme et les effets sonores (Benamou, 1979 : 76). Par la répétition
de certains sons, le poème procure un plaisir au lecteur.
Jean-Pierre
Goldenstein demande si l’on va lire à haute voix un texte n’importe
quel. Et il continue à demander : “Si oui, sur quel ton ? Neutre ?
Lyrique ? A la manière d’une litanie ? D’un bonimenteur ? Va-t-on
le lire silencieusement ?” (Goldenstein, 1990 : 8). On peut accepter
que chaque texte, littéraire ou non, est ouvert à être lu. Mais la
lecture à haute voix est plus difficile que la lecture silencieuse.
Dans la majorité des situations de lecture, la lecture est silencieuse
:
l'activité de lecture "silencieuse" est en fait une
activité de visualisation ; elle se distingue de la lecture à haute
voix où le locuteur réalise dans l'ordre oral un message
originairement scriptural. Cette dernière situation de communication
implique des contraintes techniques : rythme, intonation, respect de
pauses précises, liaisons, etc. Il existe des situations de lecture à
haute voix : le porte-parole d’un ministre qui lit un communiqué, la
lecture au téléphone d’un message écrit, la lecture à haute voix
à un aveugle qui demande qu’on l’aide, etc. (...) La lecture
silencieuse est bien plus rapide, bien plus efficace que la lecture à
haute voix qui oblige l’œil à suivre le texte lettre après lettre,
ou plutôt son après son (Chiss,
Filiolet et Maingueneau, 1992 : 24 ; et Moirand, 1987 : 20).
D’autre
part la lecture à haute voix nécessite toujours l’attention
phonétique. C’est pourquoi dans l’explication des textes, s’il
est possible, il faut faire écouter aux élèves le texte enregistré
sur un magnétophone qui remplacera le professeur dans la lecture. Les
principaux avantages du recours au magnétophone sont : la correction de
l’accent de l’élève, la clarté de son articulation. Dans la
correction, on veillera à corriger le mot dans le groupe, et pas
seulement le mot isolément. On peut ajouter aussi les avantages
suivants : la qualité de sa voix, la valeur des mots, la composition du
texte et l’atmosphère du passage.
En
conclusion, dans chaque type de texte lu oralement, il y a toujours
quelque chose à étudier du point de vue phonétique.