4.
1. La Différence entre la langue parlée et la langue écrite
A
l’intérieur d’une même langue, on distingue deux moyens différents
de communication, doté chacun d’un système propre : le discours écrit
et le discours parlé. Tous les deux utilisent la même langue. Toutefois,
on peut voir dans l’un ou l’autre cas, des emplois différents.
Nous
pouvons définir la différence entre le discours écrit et le discours
parlé de la manière suivante : Dans le discours oral, le locuteur et
l’auditeur sont en présence, il y a une communication mutuelle. Le
discours oral se caractérise par l’immédiateté du message, la présence
réelle du destinataire, la proximité de la réponse et la possibilité
d’un échange immédiat. Tandis que dans le discours écrit, la
prononciation n’est pas importante, parce que le scripteur n’est pas
en présence du lecteur. “Le discours écrit se caractérise par le différé
du message, la virtualité du récepteur, l’éloignement ou l’absence
de réponse, l’impossibilité d’un échange immédiat” (Moirand,
1987 : 8). Le locuteur ne peut pas connaître sur-le-champ les réactions
de ses auditeurs, tandis que dans le discours oral, le locuteur peut
agencer son propos par rapport aux réactions des récepteurs. Nous
pouvons dire que dans le discours oral, on s’adresse souvent aux signes
non verbaux qui sont perceptibles facilement par l’interlocuteur. Ces
signes peuvent être sonores ou visuels et ils contribuent toujours au
sens de message. Par ce type de langage non-linguistique, le locuteur ou
bien le récepteur peuvent préciser quelques désirs tels que : le doute,
l’indifférence, l’approbation ou bien l’instance. Pour les réactions
de l’interlocuteur, Michèle Vielmas-Butzbach propose deux exemples
(1988 : 53-54) :
-
Asseyez-vous face à un interlocuteur, pliez le buste ; penchez la tête
sans le regarder, dites-lui : «Je
suis content de vous voir.» Vous vous rendez compte immédiatement
que vous êtes coupé de lui.
-
Restez toujours face à votre interlocuteur, redressez-vous, regardez-le
naturellement, que votre attitude soit souple, dépourvue de tension et
redites-lui la même phrase ; il répondra certainement par un signe
quelconque et vous serez en communication avec lui, il vous écoutera.
Dans
le discours oral les interlocuteurs (locuteur et auditeur) doivent connaître
un vocabulaire suffisant et des prononciations correctes pour pouvoir
continuer la communication. Dans la communication écrite le locuteur peut
utiliser les dictionnaires, il a le temps de réflexion. Le discours écrit
est plus élaboré, plus construit, explicite et il aura lieu «hors
situation» (Moirand, 1987 : 8). Mais pour la communication orale le
locuteur n’a pas une telle chance. C’est pourquoi nous y voyons en général
des discours spontanés et irréversibles. Le discours oral sera plus
spontané, elliptique et explicite, car il aura lieu «en situation» (Moirand,
1987 : 8). On emploie une syntaxe facile, il y a toujours des phrases
simples et inachevées le plus souvent, “des phrases [qui] sont souvent
hachées par des pauses, des «heu !», des «ben», des «tu vois», et
des «j’veux dire», des retours en arrière, des redits, qui marquent
les hésitations d’une formulation qui se cache” (Schmitt et Viala,
1988 : 22). La correction n’est pas possible, mais le locuteur peut
reformer son message dans un autre discours.
Dernièrement,
l’écriture veut une attention au scripteur, parce qu’il doit connaître
l’écriture correcte de chaque mot. Mais dans le discours oral, il
n’est pas important de savoir l’écriture correcte d’un mot, ou bien
de savoir par exemple si ce mot a un “e” muet à la fin. Dans le
discours écrit, l’écriture se monte au premier plan. Par exemple, en
français, certains mots sont prononcés de la même manière et écrits
différemment :
dénouement/dénoûment,
gable/gâble
rotangle/rotengle
|
erminette/herminette
gaiement/gaîment
tacon/taquon
|
fantasme/phantasme
pageot/pajot
traveling/travelling
|
Il
ne sera pas question d’une difficulté de la prononciation de ces types
de mots. Le contraire aussi est valable. Certains mots sont écrits de la
même manière et prononcés différemment. Pour ce groupe il s’agira
d’une difficulté au cours de la prononciation :
un os à
moelle/ des os de
poulet
le ferment lactique/
ils ferment la
porte.
Ses fils et filles/
des fils de cuivre
un type négligent/
ils le négligent.
On
peut trouver des ambiguïtés pareilles parmi les mots homonymes. Pour ce
groupe de mots, la difficulté est valable dans l’écriture et non dans
la prononciation. Nous voulons donner des exemples à propos des mots
homonymes plus tard.