Introduction
La
langue est une activité sonore qui se réalise entre la bouche de l’émetteur
et l’oreille du récepteur. Cette dernière retient mieux ce qui est
prononcé, ce qui est répété ou bien ce qui est négligé au cours de
la communication. Elle est sensible à la fois à l’harmonie et à la
cacophonie, et elle est capable de dissocier les différents paramètres
des activités sonores : la hauteur des sons, l’intensité, la timbre ou
bien la durée peuvent être dissociées par l’oreille. Des signes
sonores sont produits et envoyés à l’oreille : Ils sont produits par
des organes vocaux mais perçus et analysés par l’oreille.
En
tant que système vocal, “le langage [est] décrit par l’acousticien,
par le physiologiste, le phonéticien, le psychologue, le phonologue,
l’oto-rhino-laryngologiste, le phoniatre, le pédiatre, le psychiatre,
le psychanalyste et le philosophe” (Mounin, 1977 : 91). Mais la démarche
de chaque science se différencie de celle des autres. Le phonéticien
peut être sensible à la production, aux espèces des sons, aux nuances
qui les distinguent les unes des autres et à la prononciation des signes
linguistiques, mais un autre chercheur peut étudier les sons du langage
humain de différents points de vue. Ce qui nous intéresse dans cet exposé,
c’est la démarche faite par la phonétique et par la linguistique.
1.
La Phonétique
Pour
définir la phonétique, nous commençons par son étymologie. Le préfixe
“phon-” (ainsi que le suffixe “-phone”) vient du grec : “phôné”
signifie la voix, le son. De même la phonétique aussi est un mot venant
du grec. C’est un adjectif dérivant du “phôné” : le mot “phônêtikos”
signifie un rapport aux sons du langage humain. Il en ressort que la phonétique
est un terme qui concerne les sons produits par l’homme.
Puisque
la langue est réalisée sur la substance sonore, c’est-à-dire
qu’elle est un système de signes vocaux, il est difficile de la
distinguer des sons. Car un signe linguistique trouve son existence par et
dans des sons : dans des sons, parce que chaque signe trouve sa valeur
linguistique à l’aide des sons ; par des sons, parce que chaque signe a
une valeur linguistique par opposition à un autre signe. D’autre part,
du point de vue de la prononciation, chaque signe linguistique a une forme
définie et acceptée par une communauté sociale. Chaque langue a ses
sons particuliers. Dans une langue, il y a un groupe de sons fixés par la
communauté linguistique qui la parle. Pour faire une communication
verbale c’est-à-dire une communication linguistique, chaque émetteur
doit obéir à l’usage accepté par telle ou telle communauté. A
l’inverse, personne ne peut comprendre ce que dit l’émetteur et il ne
s’agira plus de communication linguistique. En définitive, le langage
humain trouve son existence et sa valeur sociale par les signes sonores.
Nous
savons que cette science n’est pas nouvelle. Elle doit avoir tant d’âge
que le langage humain. De ce point de vue, nous pouvons dire avec Mounin
que la phonétique doit être “une science très ancienne” (1977 :
91), parce que la question de la prononciation correcte ou de l’accent
convenable pour une langue donnée existe dès l’apparition du langage
humain.
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