Dans
la communication, l’articulation d’un signe linguistique à l’aide
des organes biologiques, son accent, son intonation, sa prononciation
distinctive de différents sons ont des fonctions indéniables. L’émetteur
produit ces particularités linguistiques par les organes phonatoires qui
sont trois types (Arrivé, Gadet, et Galmiche, 1986 : 505) : l’appareil
respiratoire qui fournit l’air à partir des poumons; le
larynx, qui contient les cordes vocales, dont le rapprochement
ferme la glotte, responsable à la fois du voisement et de l’intensité
; et les résonateurs supra laryngés (pharynx, bouche,
fosses nasales et cavité labiale) qui donnent leurs caractéristiques aux
sons par le jeu des organes mobiles modifiant le volume et la forme de
chaque cavité. Ce sont des organes vocaux. On produit des sons à
l’aide de ces organes. La production, l’articulation, l’intonation,
la prononciation, l’accent sont des emplois différents de ces organes.
Les
dictionnaires, les livres de la linguistique ou bien de la phonétique définissent
communément la phonétique en tant qu’une étude de son du langage
humain. Dans chaque définition, il s’agit toujours des différences de
production des sons et de leurs prononciations correctes. La phonétique
vise à mettre en évidence les divers types de sons utilisés dans des
langues différentes. Mais elle ne se contente pas de les préciser. Dans
le domaine de la phonétique on peut considérer aussi le nombre des sons,
ses façons de produire, l’aperture, l’accent, la prononciation, les
causes probables du problème de prononciation, l’aphasie, la
syllabation, le classement des sons produits suivant une méthode cohérente,
etc. De toute façon, la phonétique se borne à étudier un type de sons
: c’est le sons qui est produit par les hommes et qui est destiné à
fournir la communication parmi les hommes. Nous savons que, autour de
nous, il y a de différents type de bruits. Mais ces bruits ne visent pas
le plus souvent à fournir une communication. Au contraire, le bruit est
l’un des obstacles qui l’empêchent. Dans la transmission du message,
tous les signes phoniques qui sont responsables de l’échec, sont des
bruits. Précisons que l’échec de la communication ne vient pas
seulement du bruit. Pour les causes de l’échec de la communication, on
peut parler aussi des mauvais encodages ou décodages, des codes ou des
canaux non partagés par les interlocuteurs de la communication. Dans ce
cas, le bruit peut être des sons des objets différents, des mots
illisibles ou bien même une prononciation incompréhensible peut être un
bruit dans des situations différentes. Une bonne communication fonctionne
en l’absence de bruit. Mais il faut ajouter aussi un code commun partagé
par les interlocuteurs de la communication.
Les
animaux, les très jeunes enfants qui n’ont pas encore appris à
pratiquer leur langue maternelle peuvent produire des signes phoniques,
mais ils ne sont pas des signes articulés. Nous pouvons les accepter
comme des cris inarticulés ou bien comme des bruits. Il en résulte que
la communication verbale est fondée sur l’emploi des sons articulés a
fin de produire des signes linguistiques.
Quand
on parle de la phonétique, on se rappelle aussi la phonologie. Il faut
distinguer l’une de l’autre. La phonétique et la phonologie étudient
les éléments phoniques qui n’ont pas de sens, mais qui ont des valeurs
pertinentes. La façon de l’étude du signifiant de ces deux sciences
montre des particularités. Par exemple, bien que la phonétique étudie
le signifiant de point de vue de la production et de la prononciation ; la
phonologie l’étudie par rapport au signifié. Autrement dit le but de
la phonologie est de mettre en évidence la valeur du signifié en tant
que signifiant.
Le
langage qui est une propriété commune à tous les hommes et qui relève
de leur faculté de symboliser, présente deux composants : la langue et
la parole. Saussure avait distingué clairement l’une de l’autre.
Certains linguistes, par exemple Nikolai Troubetzkoy, définissent la phonétique
et la phonologie en partant de cette dichotomie faite par Saussure. De la
sorte, la phonétique est du domaine de l’utilisation individuelle du
code social ou bien de la parole. Dans ce cas, la phonologie sera du
domaine de la langue.
Troubetzkoy
résume l’opposition entre la phonétique et la phonologie en partant de
la dichotomie langue/parole faite par Saussure : (Cité
par Baylon et Fabre, 1983 : 83) : La phonétique est la science des
sons de la parole, c’est la science de la face matérielle des sons du
langage humain ; tandis que la phonologie est la science des sons de la
langue, c’est la science de la fonction linguistique des sons du
langage. Pour décrire leurs objets, la phonétique emploie les méthodes
des sciences naturelles alors que la phonologie, celles qui sont utilisées
pour étudier le système grammatical d’une langue. Autrement dit la
phonologie emploie les méthodes proposées par la linguistique. Enfin
celle-ci (la phonologie) étudie les fonctions des sons dans la langue,
mais celle-là (la phonétique) étudie la face matérielle des sons de la
langue. Elle étudie le côté physique et le côté physiologique de la
parole. Elle suppose une analyse aboutissant à la mise en évidence
d’unités fonctionnelles et relationnelles.
La
phonétique ne doit pas tenir compte du signifié, elle ne s’occupe que
des éléments phoniques de la parole. Celle-ci étudie le son vocal indépendamment
de la langue à laquelle il appartient, alors que la phonologie travaille
à l’intérieur d’une langue donnée. On peut étudier phonétiquement
une langue qu’on ne comprend pas. Mais l’inverse n’est pas vrai,
c’est-à-dire qu’on ne peut pas étudier phonologiquement une langue
qu’on ne comprend pas. Car la phonologie étudie le rôle de chaque son
dans une langue.
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