° Rubrique philo-poche 

Cours de  PHILOSOPHIE par J. Llapasset

Philo-poche  

  La phonétique 

La langue à l'occasion de l'Enseignement de la phonétique et de l'Enseignement par la phonétique par V. Dogan GUNAY   

  • page 1 Introduction  -1. La Phonétique
    page 2 Dans la communication
    page 3 L'enseignement de la langue étrangère
    page 4 Langue parlée, langue écrite
    page 5 Enseignement phonétique
    page 6 Phonétique et étude des textes littéraires  Rhétorique
    page 7 Deux groupes de figures
    page 8 La poésie
    page 9 Figures de style: publicités, etc...
    page 10 Conclusion, bibliographie

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5. L’Enseignement de la phonétique et l’enseignement par la phonétique

Le système de l’écriture phonétique qui a acquis une écriture avec ses propres règles s’écarte de la transcription de l’oral. Cet enseignement se base sur l’application. Pour ce faire, on prend un corpus et on le transcrit phonétiquement par des signes de l’Alphabet Phonétique, ou bien on transcrit une écriture phonétique graphiquement, par des lettres d’une langue. Dans l’écriture phonétique, les mots s’écrivent comme ils se prononcent, c’est pourquoi l’écriture phonétique est toujours plus courte que l’écriture graphique.

Comment peut-on enseigner la transcription phonétique dans une classe ? Dans les méthodes appliquées depuis longtemps en ce qui concerne la phonétique, on suit une démarche suivante : on donne d’abord une liste de phonèmes exprimant les différents sons du mot dans une langue donnée ; on suit ensuite des démarches différentes : s’il s’agit d’un dictionnaire on écrit la transcription phonétique de chaque mot. Mais dans un livre à l’usage des élèves qui apprennent une langue étrangère, on écrit la transcription phonétique et certains remarques concernant l’intonation et le rythme pour les avertir à propos de la langue étrangère.

Par la phonétique, puisqu’il s’agit de l’enseignement des sons, il faut commencer l’enseignement par la définition et les classements convenables. En suivant les manuels de phonétique, on peut classer les consonnes et les voyelles selon leurs traits distinctifs. On distingue les phonèmes en trois groupes : groupe de voyelles, groupe de consonnes et groupe de semi-voyelles, ou semi-consonnes ou bien glides. Du point de vue du classement articulatoire, le groupement des sons du langage (...) a été fait sur une base articulatoire ou physiologique. [on prétend] comme point de départ les différentes positions des organes de la parole pendant la formation des voyelles et des consonnes pour établir des types vocaliques et consonantiques : groupes antérieurs et postérieurs, fermés et ouverts, oraux et nasaux dans le vocalisme, et des catégories dorsales et apicales, fricatives et occlusives, fortes et douces, etc. dans le consonantisme” (Malmberg, 1984 : 61).

C’est ce classement qui est devenu traditionnel dans tous les manuels de phonétique et dans l’enseignement élémentaire. De la sorte, selon la localisation ou le degré d’aperture on peut grouper les voyelles. Les sons utilisés dans la langue sont distingués selon le point d’articulation et le mode d’articulation. Par le point d’articulation, il faut comprendre le point de contact des organes inférieurs avec les organes supérieurs fixes. Par le mode d’articulation, il est question du mode d’ouverture des organes et du degré de cette ouverture. En partant du mode d’articulation, on peut distinguer les consonnes en tant que : occlusive, fricative, constructive, spirante, latérale, vibrante, etc. De la même manière, suivant l’optique de ce mode, on peut distinguer les voyelles comme : orale [a], nasale [a], antérieure [i], postérieure [u], labialisée [ø], retracée [e], ouverte [œ], et fermée [i]. Par exemple pour distinguer le phonème /u/ du phonème /a/, le professeur peur faire une explication telle que : /u/ est une voyelle orale, du point de vue de l’aperture ce phonème se place au premier degré d’un système de quatre degrés, c’est une voyelle arrondie. Tandis que /a/ (a ouvert) est une voyelle orale, du point de vue de l’aperture, cette voyelle se place au dernière, c’est-à-dire au quatrième degré.

De la même manière, pour distinguer les unes des autres, on peut classer les consonnes selon les principes suivants : sonorité, point d’articulation, par exemple articulation dans la région labiale, dans la région dentale ou dans la région palatale, et enfin mode d’articulation. Ce type d’étude facilitera la connaissance du domaine. Dans chaque manuel de phonétique, nous voyons des classements des sons selon :
- leur point d’articulation (antérieur ou postérieur) dans la cavité de la bouche
- leur mode d’articulation (on dit aussi aperture pour ce mode), l’espace entre la langue et la voûte du palais. Cet espace peut être plus ou moins ouvert quand l’air est expulsé.
- leur caractère sonore ou sourd, c’est-à-dire leur aptitude à mettre en œuvre ou non la vibration des cordes vocales.

Le but de l’enseignement de la phonétique sera certainement de faire faire la transcription phonétique aux étudiants. Pour ce faire le professeur doit faire des explications facilitant la compréhension du sujet.

Par la phonétique, on cherche à gagner à l’élève une prononciation correcte, un accent convenable à l’original. “Sur le plan phonétique, les paramètres essentiels qui caractérisent l’accent sont la fréquence fondamentale du son, la durée, l’intensité et le timbre vocalique” (Gardès-Tamine, 1990 : 20). Le rythme d’une phrase dépend de l’intonation. “On regroupe [sous le terme de prosodie] des phénomènes comme l’accent, les tons, le rythme, la quantité et l’intonation. Ils font intervenir l’intensité, la quantité, la durée et la hauteur du son. On les appelle parfois phénomènes suprasegmentaux puisqu’ils échappent à l’analyse en phonèmes : la phrase serait ainsi formée de deux lignes parallèles, celle des phonèmes et celle de la ligne mélodique qui s’ajouterait en quelque sorte à la première” (Gardès-Tamine, 1990 : 19). D’autre part, pour étudier un poème on a recours souvent à ces éléments relatifs au signifiant du langage.

Pour chaque langue on voit des particularités différentes : c’est pourquoi quand on enseigne une langue, le professeur doit considérer ces particularités. Par exemple, du point de vue phonétique, le français est défini par Joëlle Gardès-Tamine de la manière suivante : Le français se caractérise par une grande netteté articulatoire due entre autres à une forte tension musculaire : les sons ainsi particulièrement précis. (...) Il n’existe pas de diphtongues, c’est-à-dire comme en anglais ou en ancienne française, des voyelles qui changent de timbre au cours de leur émission (1990 : 9).

Pour la même langue, en ce qui concerne les particularités orthographiques, nous lisons une autre explication de la manière suivante : Il faut comprendre que l’orthographe française n’est pas un code de notation des sons, mais un système d’écriture et de lecture des mots enracinés dans l’histoire de la langue. De ce point de vue, elle remplit assez bien son office. Apprendre l’orthographe et la respecter, c’est quitter dans une certaine mesure le monde des sons pour l’univers du langage (Le Nouveau Bescherelle : 2. L’art de l’orthographe, les homonymes, les mots difficiles, (1983) Paris : Hatier, p.9).

En conclusion, la phonétique étudie la face matérielle des sons de la langue. Elle s’intéresse à tout ce qui touche à la production et à la perception des sons, des accents et des intonations. Ces phénomènes linguistiques sont importants dans la communication orale. Les sons peuvent se présenter dans des divers types. La phonétique les étudie dans toute sa diversité et dans tous ses aspects : le côté linguistique, le côté physique et le côté physiologique de la parole. Toutes ces études sont faites pour la compréhension d’une langue. Dans la méthode active, la phonétique n’est pas un accessoire, au contraire, c’est l’un des moyens de l’apprentissage de la langue étrangère.

Jusqu’à présent nous avons expliqué l’application de la transcription phonétique et l’étude scientifique de la phonétique et de la phonologie. Nous avons dit que la phonétique peut être utilisée dans l’enseignement de la langue étrangère. Nous nous demandons si la phonétique peut être employée aussi dans d’autres étapes de l’enseignement de la langue étrangère. Nous voulons proposer quelques démarches pour enrichir le vocabulaire de l’élève.

Par exemple, pour connaître les mots homonymes, on peut utiliser la phonétique. On écrit les homonymes dans une situation et on demande aux élèves de faire la transcription phonétique[1] :
un mètre de velours / le maître de maison ;
la chose faite / la fête de ramadan / le faîte d’un arbre.
un brouillard dense / la figure de danse.
Il a servi une passion qui l’asservit.
Je ne veux pas qu’on m’aime, mais je le veux quand même.

un air connu / l’air de rien / l’aire de vent / l’aire de stationnement / l’ère de tertiaire / l’erre du pétrolier / l’ers est une plante fourragère / un drap en haire / un pauvre hère, vraiment / un hère de huit mois sans dagues / j’erre / tu erres / il erre / ils errent / que j’erre / qu tu erres / qu’il erre / erre !.
Il prit la faux avec son air faux / il faut éviter les fautes.
Son
sac de son pesait lourd / les bons exemples sont brefs.
Je signe que le mot “cygne” qui signifie un grand oiseau palmipède est un signe linguistique.
Aller
et venir/ hâler la peau au soleil.

On pourra voir donc des difficultés dans l’enseignement de la prononciation ou de l’écriture des mots, des conjugaisons des verbes, des nombres des adjectifs et des noms (en tant que singulier ou pluriel) sont importants. Il faut considérer ces mots comme paronymes : il y a des mots de (signifiés) sens différents mais de signifiants voisins. Il est possible de trouver certains mots en français de cette manière. Mais dans chaque langue, ils ne seront jamais nombreux.

Il y a deux types d’homonymes (Genouvrier, et Peytard, 1983 : 210) : les homonymes absolus appartiennent à la même classe grammaticale. Par exemple la ressemblance entre les deux mots sain/saint ou bien chair/chaire exprime une homonymie absolue.
s’en tirer sain et sauf    -    le saint patron de la corporation   -  les lieux saints de Jérusalem

Les homonymes partiels sont des classes grammaticales différentes. La ressemblance homophonique entre sein/sain ou bien chair/cher exprime une homonymie partielle.

s’en tirer sain et sauf  
au sein de l’alliance
de faux seins
sous seing privé 
les reins ceints
une thune fait cinq francs.
avoir la chair de poule
la chaire du prédicateur
faire bonne chère
cher
cousin et chère cousine !


 

 

Comment le locuteur prend-il ou a-t-il conscient que deux mots homophones représentent deux signifiés différents ?
“Au niveau de l’oral, la levée homonymique dépend absolument des éléments contextuels” (Genouvrier, et Peytard, 1983 : 210). Par exemple “signer” est un verbe d’action faite par le sujet. C’est de revêtir de sa signature.
Quant au cygne”, c’est un grand oiseau, il peut être le sujet, l’attribut ou bien le complément. Il n’entre pas dans le contexte qui admet le verbe signer.

page 6 Phonétique et étude des textes littéraires  Rhétorique

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