° Rubrique Droit et Justice DROIT et JUSTICE par Jean Jacques SARFATI jean-jacques.sarfati@wanadoo.frTentative critique et interprétative de la vision de la peine et du Droit pénal chez M. Foucault Pages: 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - (Notes)Philagora tous droits réservés __________________
Première sous partie. Tenter d'exposer la pensée de M. Foucault sur le Droit pénal et la peine. Dans
la vision foucaldienne du droit pénal, il semble y avoir ce qui apparaît
: c'est
le texte lui-même, les idées qu'il développe, le discours
souvent radical qu'il tient sur ce sujet. Cet ensemble, c'est ce
que l'auteur de « Surveiller et punir » semble volontairement vouloir
mettre en lumière pour des raisons multiples et que nous tenterons
d'expliquer. Cette part d'apparente clarté, est celle que nous
exposerons en second lieu, nous avons choisi de l'intitulé le Mais
il existe également dans la vision foucaldienne du droit pénal contemporain
une démarche plus souterraine, moins visible. Elle est la
marque des hésitations, le souci de la nuance -
et
du double -
de
son
auteur. Elle est cette part d'ombre qui transparaît en diagonale et
qui autorise ainsi à nuancer, rendre plus imprécis ce que l'on a fait clair
pour un moment. Nous avons choisi de l'appeler « posture »
et de
tenter de l'exposer de prime abord (I). 1)
Tenter d'exposer la «
posture »
foucaldienne La
vision du droit pénal et de la peine de Michel Foucault est -
nous
paraît-il
en premier lieu - une
posture. Ce
terme singulier évoque, selon nous, parfaitement la démarche, l'attitude
de Michel Foucault face au droit pénal.
Si
nous avions décidé d'exposer le travail d'un autre auteur, le terme de
philosophie aurait convenu. Nous aurions alors tenté de découvrir la
philosophie de Michel Foucault sur le droit pénal. Or
nous savons que Foucault ne considérait pas qu'il avait construit des
oeuvres de philosophie. II récusait tout système construit. II
a, nous paraît-il, avant tout cherché à se « positionner » face au droit
pénal et à ce qu'il estimait être les abus de son temps. Il paraît avoir
souhaité adopter une démarche qui ne
pouvait être que posture
et qui lui permettait ainsi de n'être ni saisi, ni appréhendé, donc
non discipliné par un pouvoir qui - il
le démontrera -
savait
marquer
les corps, les enfermer afin de mieux les maîtriser. La
posture renvoie ainsi aux corps, élément essentiel de la peine dont
l'histoire serait «
un chapitre » de
leur propre histoire plus qu'une étude de la philosophie morale (4). De
plus, ce terme conduit évidemment à ce faux opposé qu'est l'imposture
et qui s'applique bien à toutes les dénonciations que
Foucault
entend opérer ;
cette
imposture avec laquelle -
de
temps à autre
- il
nous semble comme fasciné tout en étant heurté par elle. La
posture ici serait selon nous, la manière particulière avec laquelle Michel
Foucault aborde cette notion de pénalité et son histoire. Quelle
est-elle ? Elle
se compose à la fois d'une critique radicale qui se
critique parfois
elle-même (A),
d'une logique imprécise sur les objectifs qu'elle poursuit (B) et enfin
d'une volonté forte de dénoncer toutes les
duperies (C). Vers: la page suivante ( Notes en lien ouverture nouvelle fenêtre) ° Rubrique Droit et Justice |