° Rubrique Droit et Justice 

DROIT et JUSTICE par Jean Jacques SARFATI 

 jean-jacques.sarfati@wanadoo.fr

Tentative critique et interprétative de la vision de la peine et du Droit pénal chez M. Foucault 

Pages: 1 - 2 - 3 4 - 5 - 6  - - (Notes)

Philagora tous droits réservés

__________________

Introduction (suite)

Cet essai, comme le travail de Foucault lui-même, n'aura nullement la prétention de limiter ou d'enfermer le travail foucaldien et de le figer. Il n'aura nullement la prétention de saisir ce qui s'est voulu insaisissable. Il tentera de donner une explication personnelle d'une oeuvre elle-même très personnelle sur un aspect particulier : la pénalité.

  Oserons-nous enfin rappeler que la tentative renvoie également au verbe tenter qui nous convient, car il s'avère plus que tout autre - comme le travail de Foucault - susceptible de deux sens.

Foucault lui-même paraissait jouer avec les tentations. A tout moment, il semble en effet que son oeuvre tente de franchir les limites de l'acceptable, essaie de les explorer, pour s'arrêter aussitôt de crainte précisément de se laisser enfermer par cette tentation.

Mais le double sens des mots renvoie aussi à une troisième signification de ceux-ci : tenter évoque le mot « tente », synonyme d'éphémère. Cette tente que l'on plie, déplie, pose, enlève, elle­ même renvoyant au voyage, au vagabondage et au nomadisme.

La pensée de Foucault est une pensée nomade, vagabonde. Elle refuse de se fixer. Elle n'habite nul part et partout, tout en étant - et nous le verrons - solidement ancrée dans l'histoire de notre pays et l'actualité et l'existence de celui qui la mit en oeuvre.

Et c'est en ce qu'il tente, et fait de ses pensées de provisoires demeures qu'il défait aussitôt qu'un grand vent se lève, c'est en ce qu'il ancre parfois son travail dans une nostalgie ambiguë que Foucault est à la fois nomade et en même temps immobile.

La pensée Foucaldienne semble s'être installée sur les trois points de suspension qui ouvrent et ne referment jamais un travail qu'il souhaite et qu'il a pensé dans l'inachevé. La tentative est d'autant plus nécessaire ici car, comme le notait J. Habermas, Michel Foucault a fortement influencé son époque et continue à exercer un réel attrait sur la nôtre (10). Essayer d'interpréter et, dans le même temps, de critiquer le travail opéré par Michel Foucault en ce domaine, tel sera donc notre projet ici.

Deux parties seront proposées.

Dans la première, nous essaierons d'exposer la vision foucaldienne du droit pénal et de la peine.

Dans la seconde, nous tenterons de porter une appréciation critique sur cette vision. Cette autre approche, nécessairement plus distanciée, sera ainsi une occasion de réfléchir sur les limites qui - à notre sens - affectent le travail foucaldien sur le droit pénal et la peine.

Dans ces deux études, malgré la tentative, c'est bien notre vision personnelle de ce travail complexe que nous tenterons d'offrir sans jamais prétendre à l'exhaustivité sur un sujet qui, par essence, la refuse car elle implique ou subodore : savoir complet, fermeture, fin.

Or Foucault se refuse à tout enfermement, ce dernier terme étant lui-même souvent pris dans tous les sens du mot. sa radicalité, seront présents dans cet aspect de sa philosophie comme dans les autres, plus que dans les autres peut-être. Il y a donc bien une vision du droit pénal et de la peine propre à Michel Foucault et cette vision, tranche avec celles que nous avons souvent l'occasion de lire aujourd'hui. Même si elle semble parfois s'approcher d'un axe « freudo­marxiste », cette vision est originale, plus subtile et nuancée qu'il n'y parait de prime abord. Elle est radicale et en même temps, comme nous le verrons critique sur cette radicalité même.

Dès lors une question se pose : comment expliquer la vision de Foucault à l'égard du droit pénal ?

Notre tentative pour faire comprendre au mieux le travail de Foucault sur ce sujet se déroulera donc en deux temps qui ne peuvent également se penser l'un sans l'autre :

En premier lieu viendra le temps de l'exposé de l'oeuvre sur le sujet (1ère sous partie), puis dans un second temps, nous présenterons notre explication du pourquoi de cette philosophie (2ème sous partie).

Dans les deux cas - comme nous l'avons déjà noté - nous ne pourrons nullement prétendre aux affirmations catégoriques ou définitives face à un travail qui, par essence, récuse les analyses ou les discours trop arrêtés. Pour cette raison l'une et l'autre études seront donc opérées sous le terme générique de la tentative.

Vers la page suivante: Première sous-partie. Tenter d'exposer la pensée de M. Foucault sur le Droit pénal et la peine

( Notes en lien ouverture nouvelle fenêtre)

° Rubrique Droit et Justice 

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express