° Rubrique Droit et Justice 

DROIT et JUSTICE par Jean Jacques SARFATI 

 jean-jacques.sarfati@wanadoo.fr

Pour une définition de la Justice comme « intrinséquéité »

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Pour une définition de la Justice comme « intrinséquéité »  (suite)

B) Avantages et inconvénients des théories contemporaines de la justice.

Rawls a eu le grand mérite de rompre avec le positivisme en replaçant le droit au service du juste.  Mais il a subordonné la définition de la justice à la réalisation de trois principes. Or ce faisant, s’il a relié les deux notions que le positivisme avait coupé, il a au contraire proposé une définition du juste qui implique un positionnement beaucoup moins neutre que la thèse kelsenienne. De plus, elle ignore certains des avantages de ladite thèse en ce que celle-ci proposait une définition du droit qui laissait « libre » la définition  qu’un Etat ou qu’une communauté pouvait se faire du juste . Or peut-on penser le juste en enfermant celui-ci dans de trop strictes limites ?

Nous ne le pensons pas et pour cette raison, il nous est apparu que la définition de la justice comme intrinséquéité était de nature à permettre de conserver les avantages des deux doctrines sans trop pâtir de leurs inconvénients afin de rappeler le lien indissociable qui peut et doit exister entre l'idée de juste et celle de droit ; lien sur lequel il importe de faire deux ou trois rappels importants en indiquant pourquoi il nous est apparu nécessaire de ne pas l'oublier.

Le lien indissociable entre droit et justice et l'origine de ce lien.

Le projet qui est le nôtre vise le droit et son évolution. Il cherche à limiter , si ce n'est guérir ce qu'un praticien appelait encore récemment les "maladies" du droit(8a), voire  surtout notre maladie à l'égard du droit( plus grave peut-être encore que les précédentes) et ce en usant thérapeutiquement pourrions nous dire du "philosophique". Cette démarche  a trois origines au moins:

a) Elle est le fruit d’une réflexion et d’une pratique personnelles du et sur le droit , réflexion menée depuis plusieurs années et qui m’a convaincu d’une nécessité d’une réflexion en profondeur sur la notion de justice par les philosophes et par notre société qui doit prendre cette question à "bras le corps"  et ne pas ainsi rester dans une "taisance" généralisée qui finira par nous être nuisible à terme.

b) Cette réflexion d’abord isolée a de plus  rencontré - par l’intermédiaire de différents penseurs contemporains (9)- des travaux de John Rawls  et des post-rawlsiens sur ce sujet. Dans son maître livre en effet,rappelons le,  Rawls a le mérite de faire revivre la philosophie politique autour d’une nouvelle élaboration d’une théorie de la justice et de nous rappeler ce lien trop oublié qu'il faut recréer entre philosophie du droit et philosophie politique. 

c) Notre démarche se situe également dans la droite ligne de la pensée antique  (10) qui place la justice et la connaissance du juste au centre de leurs préoccupations . Elle ne nie pas les liens entre les anciens et les modernes qu'il ne faut pas opposer mais au contraire chercher à réunir sur ce sujet en cherchant à nous nourrir des leçons respectives de chacun.

Mais quelle définition du juste nous faut-il proposer pour fonder une juste théorie de la justice?

La définition adéquate doit permettre , ainsi que Rawls l’a justement mis en évidence, la fondation d’une théorie de la justice qui devrait elle-même inspirer une théorie du droit. Cependant cette théorie ne doit en aucune manière favoriser toute vision procédurale du droit mais - et les travaux de Keslen en témoigne- elle doit également favoriser une vision tolérante des différents droits. Elle se doit enfin de concilier ces contraires qui sont souvent à l’ œuvre pour celui qui entend réfléchir sur la justice : les questions d’égalité, de liberté et de solidarité. Elle se doit donc de les réunir sans les dissoudre.

Il importe donc que cette théorie doit s’appuie sur une définition et la définition que nous proposons est précisément celle d’une justice qu’il conviendrait selon nous d’assimiler à l’intrinséquéité. 

Vers la page suivante - La justice comme intrinséquéité  

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Copyright Jean Jacques SARFATI jean-jacques.sarfati@wanadoo.fr professeur de philosophie en région parisienne, juriste et ancien avocat à la cour d'Appel de Paris

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