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Fait
scientifique - Falsifier / falsification - Finalité /
finalisme - Loi scientifique - Modèle - Opinion
Fait
scientifique:
Pour
la conscience immédiate, le fait c'est un événement singulier
qui est simplement constaté et qui nous apporte par une expérience
une information indécomposable. C'est pour ainsi dire un
"minimum": il pleut, qui s'exprime dans une
proposition de base, en quelque sorte un procès-verbal, la
connaissance étant donnée par l'expérience. Si on passe de l'événement
singulier à l'événement régulier, on passerait du même coup
du fait à la loi: le fait serait donné et la loi ne serait que
la constatation de la régularité universelle dans l'espace
comme dans le temps.
Mais une simple régularité n'est pas un ordre. De la simple énumération
d'une multiplicité d'expériences, si nombreuses soient-elles,
jamais un fait scientifique ne pourra être extrait par
induction. Pour admettre la théorie des empiristes il faut que
le fait scientifique soit accessible à toutes les consciences:
or seuls ceux qui disposent d'une culture théorique peuvent
saisir le fait scientifique: il n'y a pas de fait scientifique
isolé car il n'apparaît qu'en fonction d'un faisceau de
connaissances, par lesquelles il est construit et grâce auquel
il prend un sens. Un fait isolé ne peut donc être un fait
scientifique, ce qui revient à dire que toute observation est
construite par la culture de l'observateur, ou si l'on préfère
qu'il n'y a pas de fait scientifique qui nous ferait connaître
un fait tout nu.
En ce sens le fait est fait, fabriqué, ce que la science fait
en se faisant, en choisissant, en utilisant des instruments qui
ne sont que des théories matérialisées le tout étant organisé
dans un effort pour réaliser une intention.
Le fait scientifique, polyèdre d'idées, existe par son intégration
à une élaboration théorique, intellectuelle, par exemple une
conjecture, au point qu'il peut être décrit avant même que d'être
observé: les description détaillées de faits scientifiques
ont souvent précédé leur observation. Par exemple chez
Mendeleïev: le scandium, gallicum, le germanium on été décrits
et pour ainsi dire prévus avant d'être observés.
Falsifier
/ falsification:
Falsifier
c'est faire la fausseté de ... établir que l'expérience ou
l'observation réelle mesurable ( O R M) dément, contredit,
infirme un énoncé théorique dont on a déduit une prévision,
une observation théorique mesurable (O T M) produite dans un
protocole expérimental.
Par exemple l'effet photoélectrique (ORM) semble détruire la
théorie ondulatoire de la lumière, au moins dans un de ses éléments
qui reste à déterminer. La possibilité de falsifier serait le
critère d'un énoncé scientifique.
Finalité
/ finalisme:
Le
terme finalité désigne d'abord une orientation vers une fin
que poursuivrait toute chose naturelle ou artificielle. Par
exemple la feuille aurait pour fin de protéger le fruit. Le
marteau aurait pour fin d'enfoncer des clous. Pour l'artificiel
c'est la conscience de l'homme qui pose la fin, pour la nature
ce serait Dieu ou la force des choses.
Si la fin est ce vers quoi est orienté le mouvement d'une
chose, il faut admettre qu'en un certain sens elle est cause de
ce mouvement: on l'appellera cause finale pour la distinguer de
la cause efficiente. L'explication par les propriétés d'une
chose ou par son mode de production relève de la causalité, du
déterminisme; elle ne suffit pas, il faut prendre en considération
la fin et donc comprendre le sens, l'orientation qui anime la
chose, la finalité et le finalisme.
Il semble que la finalité n'est qu'une projection d'un sens,
celui que l'individu donne à ses actions en fonction de ses
projets, de sa conscience et de son intelligence qui ajuste des
moyens à la fin poursuivie. Cette extension de la finalité à
la nature n'est pas justifiée. La finalité en effet implique
une conscience qui pose la fin et une intelligence, dans les
deux cas une clairvoyance. En dehors de l'individu la finalité
n'est que l'occasion d'une croyance qu'aucune observation ou expérimentation
n'est en mesure de confirmer.
Au finalisme s'oppose le déterminisme qui pose en principe que
la nature est déterminée par une nécessité aveugle, sans
conscience ni intelligence ce qui est incompatible avec toute
cause finale.
La science, dans le mouvement même qui la constitue se détourne
de la finalité pour ne s'intéresser qu'à l'observation et
l'expérimentation, à la cause comme processus antécédent,
cause empirique seule déterminable et seule à pouvoir être
objet de science. La physique ne posera jamais la question, par
exemple: en vue de quel bien s'exerce la gravitation? De cela découle
le postulat d'objectivité ce qui fait qu'une science est
science. De ce qui n'est pas observable ou expérimentable on ne
peut faire un objet de science. Or les causes finales, par définition
ne peuvent être observables: on n'observe pas une intention. La
finalité semblait donc avoir été exclue de la démarche
scientifique.
La biologie contemporaine a réintégré le problème de la
finalité ne serait-ce que parce que les organismes sont
"organisés" en vue d'une fin, ce que Jacques Monod
appelle la téléonomie: tout système vivant se présente avec
la double fin de se nourrir et de se reproduire.
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scientifique => page
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Modèle:
Condensation
dans une représentation exprimée mathématiquement des divers
aspects d'un système, dans le but de faciliter la saisie
mentale de la définition du système: on peut aussi dire
"paradigme": le paradigme permet de saisir et de
comprendre, il est éclairant: ce peut être se qui fonde une
science.
Opinion:
Ce
que l'on croit immédiatement en fonction de la sensibilité ou
plutôt d'une idée reçue: affirmation qui transforme en
connaissance le donné des sens (je le vois = je le connais) et
les élaborations de l'imagination en fonction des désirs.
L'opinion s'intéresse d'abord aux causes finales, plus
soucieuse des effets produits, de leur utilité, que de l'enchaînement,
du mécanisme par lequel l'effet est produit, de la cause
efficiente ou processus causal antécédent. |