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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

« La science »

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Niveau Classes prépas.

 La science, petit lexique: page 1 - page 2 - page 3 - page 4 

_____________  Perspectives par Joseph Llapasset   ______________

 

- Positivisme - Protocole expérimental - Rationalisme - Réalisme X positivisme - Réductionnisme / physicalisme

Positivisme:
C'est une doctrine qui affirme qu'il est impossible de connaître les causes réelles et qu'il faut donc s'en tenir à des successions constantes énoncées par des lois;  s'en tenir à ce qui est observable et s'interdire les spéculations sur ce qui n'est jamais observable, les causes premières ou les causes finales.

Protocole expérimental:
C'est, en quelque sorte, le procès verbal ou compte rendu d'une expérimentation, ce qui permet de la reproduire: son encadrement technique et scientifique ou si l'on préfère sa règle de composition.

Rationalisme:
Doctrine qui n'admet que l'activité de la raison, seule capable d'obtenir la vérité.

Réalisme X positivisme:
La controverse réalisme / positivisme a pris une grande ampleur au siècle dernier: cela intéresse la conception de la science.
- A la question: existe-t-il une réalité extérieure distincte et indépendante de l'acte par lequel nous la connaissons, une réalité qui s'imposerait à l'esprit lui même, le réalisme répond par l'affirmative et s'installe devant ce qui est, ce à quoi on peut accéder directement par une contemplation intuitive, une sorte de réception passive de la réalité. C'est la conception de Platon qui place la réalité dans un monde intelligible et recommande de se détourner des perceptions sensibles.
il faut distinguer:

  • le réalisme naïf et immédiat qui confond voir et connaître, qui ne doute pas de la correspondance entre ce que nous voyons et ce qui est.

  • Le réalisme réfléchi ou critique qui n'admet pas que la réalité soit telle que les sens nous la font connaître, qui pose la nécessité d'un univers différent de la réalité sensible, le monde des figures parfaites, des concepts nécessaires et des définitions génératives par lesquelles les figures sont engendrées a priori, indépendamment de l'expérience. A ces "idées" le sujet peut accéder, selon Platon, par la participation ou encore la réminiscence, le rappel de ce que l'âme a contemplé dans les plaines de la vérité où se déploie la réalité comme vérité.

Dans tous les cas, le postulat du réalisme est que le sujet connaissant ne dispose pas de la réalité, n'intervient pas dans la connaissance. L'activité du sujet est ignorée dans la mesure où le sujet doit se plier, en définitive, à un univers distinct de la réalité sensible. On ne confondra donc pas le réalisme et l'idéalisme: l'idéalisme conçoit les idées comme ce que l'esprit engendre à partir de lui même, alors que le réalisme "s'installe dans l'être" devant une réalité qui s'impose et dont il ne saurait disposer.
Reste que le paradoxe est grand, d'un réalisme qui refuse la réalité au monde sensible et confère la réalité à un monde irréel. Si la connaissance est contemplation, en définitive, et si le monde sensible est approximation, devenir, suite de constatation empirique, il faut bien pour saisir l'intelligible le faire exister dans un univers distinct de la manière dont la réalité se donne. Nier la réalité sensible pour affirmer l'existence d'un monde invisible oblige à sans cesse soutenir la réalité par des discours et venir pour ainsi dire à son secours.

Le réalisme s'oppose donc au positivisme: le réalisme affirme que la réalité existerait en l'absence de l'observateur, qu'il s'agit d'en saisir la raison, ce qui implique que le monde soit structuré par des lois, comme une créature est structurée par un dieu créateur qui calcule.

Le positivisme au contraire nie que la nature des choses, leur mode de production, soit accessible à l'observation. l'ordre n'étant pas accessible, il ne peut être qu'inventé pour décrire des phénomènes dont on a une expérience: seule l'observation peut donner des matériaux pour construire la science. Toute affirmation sur la nature des choses ou sur la causalité est extravagante: ce serait une pure et vaine spéculation. On voit le rapport entre le positivisme, l'empirisme et le relativisme (voir ces termes dans ce lexique). Le positivisme s'appuie en fait sur un postulat: ce qui ne peut être vérifié est dénué de sens.

Le positivisme veut introduire une frontière infranchissable entre les phénomènes et la réalité sous-jacente, cette nature des choses qu'il serait impossible de rencontrer. On n'expliquera donc pas, si expliquer c'est donner la cause, la faire apparaître, ou la déduire de ce qui apparaît.

Réductionnisme / physicalisme:
Ils s'accordent pour réduire la science à un ensemble de protocoles expérimentaux ordonnés par la logique et par la vérification empirique. La physique se suffit, suffit,et exclut donc la philosophie. Ils affirment que la méthode physico-chimique doit être étendue à toute forme de science, en particulier aux sciences humaines.