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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
Dans le
nouveau programme voir les 3 pages sur l'art et le beau
p.1
- p.2
- p.3
Essayer de trouver le passage de la première affirmation à la
seconde.
1: "Est beau ce qui est
l'objet d'un sentiment de satisfaction désintéressé"
Kant.
2:
"Est beau ce qui est représenté sans concept comme
objet de satisfaction universelle" Kant.
Pour vous aider:
1= Le jugement
esthétique n'est pas:
-
a) un jugement
de connaissance
-
b) En
rapport avec le désir il ne considère que l'effet subjectif
produit par la simple représentation d'un objet (sans considération
de l'existence de l'objet qui n'est donc ni désiré ni
consommé).
2
= Conséquences:
3-
L'objectivité (universalité) s'appuie
donc non pas sur la considération de l'objet mais sur l'effet de
l'objet, le sentiment de satisfaction sur lequel je m'appuie pour
prononcer le jugement: "C'est
beau".
L'objectivité
de ce jugement s'appuie donc sur
l'idée que tous les hommes peuvent éprouver une satisfaction désintéressée,
sur l'Idée d'un "sens esthétique"
commun à tous les hommes
- Il
faudrait lire dans La critique de la faculté de juger de
Kant le début du livre I. Analytique du beau &1 à 7 si
possible dans l'édition G
F Flammarion, traduction Alain Renaut qui vient de paraître.
Voici pour aider à suivre la pensée de Kant qui n'est pas des
plus facile mais qui traite de votre sujet...
Le jugement esthétique "c'est
beau" semble attribuer une qualité à une oeuvre d'art mais
en réalité il parle d'une satisfaction subjective éprouvée à
la contemplation (sans connaissance et sans désir) de l'oeuvre;
satisfaction née de l'exercice d'une liberté, libre jeu de la
sensibilité (= faculté d'appréhender) et de l'entendement (=
faculté intellectuelle), selon le vocabulaire de Kant. Cette
satisfaction est propre au sujet: c'est le plaisir de l'être
humain tout entier jouissant de lui même.
=> Comment passer de cette subjectivité qui fonde le jugement
c'est beau à une objectivité, c'est beau pour tous?
- Ce ne peut être comme dans un jugement
de connaissance par un concept puisque le beau est ce qui plaît
sans concept: Je ne peux donc argumenter en m'appuyant sur la règle
d'un concept pour établir objectivement que l'oeuvre est belle.
- Ce qui détermine le jugement
esthétique ce ,'est pas l'objet mais la manière dont je saisis
l'objet; c'est beau s'appuie sur le sentiment que j'éprouve. Mais
la richesse et le nombre des représentations que j'évoque, leur
généralité me font imaginer qu'elles finiront par correspondre
à celles d'autrui.
- L'objectivité du jugement c'est
beau est donc un acte de l'imagination qui étend la satisfaction
de sentir l'unité de son être (sensibilité et entendement réconciliés
contrairement à ce qui se passe dans la morale) à la
satisfaction de sentir l'unité avec autrui.
Voilà donc quelques indications pour vous guider. Si elles vous
paraissent difficiles c'est que le problème est lui même
difficile au point qu'il a fallu attendre un auteur tel que Kant
pour proposer une solution.
Pour
votre réflexion:
=> Pourquoi
sommes-nous sensibles à la beauté?
=> Peut-on
être indifférent à la beauté ? Qu'attendons-nous de la
contemplation d'une oeuvre d'art?
J. Llapasset
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