Tableau
de définition
Conscience
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Acte de
transcendance qui fait apparaître une chose en s'apparaissant à soi-même: bien
distinguer l'intentionnalité comme "trou de lumière" (Michel
Henry) -"toute conscience est conscience de quelque chose" (Husserl) de la
présence à soi, l'épreuve de soi qui exclut le voir de l'objectivité si bien
que la conscience de soi n'est pas une connaissance de soi.
- conscience immédiate ou spontanée
- conscience réfléchie
- conscience morale.
Ces distinctions permettront de traiter le sujet de manière exhaustive. Le problème de
l'objectivité se posant dans tous les cas.
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peut-elle
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les
conditions de l'objectivité sont-elles ou peuvent-elles être réalisées au niveau de la
conscience spontanée, réfléchie, morale.
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être
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il s'agit de
l'existence et non de l'essence
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objective
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désigne une
connaissance - donc un discours - parfaitement articulée sur son objet.
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Pour la
problématisation...
-Si la conscience est l'acte
qui fait apparaître immédiatement, à un sujet, un objet comment le sujet peut-il se
déprendre de cette manière subjective sans tomber dans l'inconscience, perdre l'objet de
vue en quelque sorte.
Ou encore... La conscience est d'abord sentiment, présence à soi comme
ce qui rend la représentation possible: si "le soi est ce qui ne peut échapper à
soi" (Michel Henry) et donc ce qui ne peut se connaître, comment être sûr d'avoir
calculé et éliminé un coefficient de déformation (subjectivité) d'une instance que
l'on est et que l'on ne peut objectiver? Autrement dit -si la subjectivité est radicale
(à la racine) cela a-t-il un sens de parler d'objectivité?
Que penser alors de cette affirmation: "La conscience m'ouvre autant
sur quelque chose en face de moi (l'objet) que sur moi-même (sujet)"...?
Pour le contenu...
*Si l'objet est ce qui est
"jeté devant" par le sujet, comme construction de sa spontanéité... la
détermination d'une intuition sensible par un concept ("c'est un arbre"),
parler d'objectivité est-ce parler de vérité comme adéquation entre la
réalité d'une chose et le discours sur cette réalité ou simplement d'un
accord entre une connaissance et son objet?
*Dans ces conditions ne peut-on admettre qu'un discours objectif
ne sera pas nécessairement vrai?
*Qu'est-ce qui fera alors l'objectivité
sinon l'accord de tous sur l'ordre de description suivi, sur un modèle?
*D'où peut venir le modèle sinon de la
raison et de l'imagination, d'un calcul formel valable pour tous et d'une invention?
*Que l'objectivité soit une conquête, le
résultat d'un "raisonnement vigilant" (Épicure) cela ne nous oblige-t-il pas
à récuser toute forme de conscience immédiate (ou spontanée) et donc toute forme
d'opinion qui a refusé de penser et a traduit ses besoins en connaissances?
*Que l'objectivité soit dans tous les cas
une construction cela n'implique-t-il pas qu'elle est toujours révisable
(= en mouvement), provisoire (= modestie), dynamique (=
redevable à l'invention), et que, selon l'affirmation de Gonseth, "Toute
vérité est sommaire. Toute idée en devenir. Toute proposition révisable",
(Ph.
Math. 38)?
Vers la construction d'un plan...
Première partie:
on éloigne X (la
conscience) et Y (l'objectivité).
-Réduite à elle-même la conscience ne peut, semble-t-il, être objective:
le concept trahit le moi et le monde.
a)L'objet est construit par le sujet: le sujet ne retrouve dans l'objet que ce qu'il y a
mis - spontanément ("Je vois le monde tel que je suis" Eluard) ou de manière
réfléchie ("Rien n'est donné tout est construit" Bachelard)
b)Si le soi est ce qui ne peut échapper à soi toute conscience est radicalement
subjective (voir plus haut)
c)La conscience morale elle-même est originale, personnelle.
Deuxième partie:
elle s'efforce de rapprocher X (la conscience) et Y (l'objectivité).
Le modèle
éclaire l'objet étudié.
-
a)
Le modèle, par la comparaison qu'il permet, éclaire l'objet étudié: conséquence
pour le sujet?
-La double universalité de la loi éclaire tel ou tel Etat.
-L'homme de nature (amour de soi et pitié) éclaire la dépravation de "l'homme de
l'homme" (amour propre et pitié pour soi).
-Voir l'hypothèse méthodologique de Freud, l'inconscient qui éclaire les lacunes de la
conscience.
-
b)
Le modèle éclaire par
comparaison le comportement du sujet.
-
c)
Le modèle entraîne l'homme à la
création de soi par soi.
=> Mais il s'agit
dans les trois cas plus d'une production à faire apparaître (une uvre), que d'un
discours objectif (distance entre ce qui doit être et ce qui est).
Troisième partie:
L'objectivité ne serait-elle pas la vérité de la subjectivité?
-
a)
Comme intersubjectivité rationnelle.
(Importance du discours)
-
b)
Mais l'intersubjectivité n'est possible
que par la vie, l'épreuve de soi. (voir Michel Henry, Phénoménologie matérielle.
"Pour une phénoménologie de la communauté" page 160 à 179 PUF
-
c)
La conscience morale atteint
nécessairement l'objectivité grâce à l'impératif
catégorique mais c'est une "forme" (Voir: Kant, Fondement de la
métaphysique des murs).
"Parce que toute pensée
est "pensée avec", parce que toute conscience est existence comme
"sortie vers", mouvement hors d'elle même, l'existence est déjà désir
d'objectivité que la volonté reprend et transfigure en intersubjectivité vivante, si
bien que l'existence authentique relève de l'attention aux autres comme au monde, ce qui
implique l'effort de justice comme effort d'objectivité" Joseph
Llapasset
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Voir dans
Philagora: l'existence -
la conscience -
le désir
- la volonté.
Kant: Critique
de la Raison Pure, PUF chapitre II §16 à 24, pages 110 à 135. Lecture difficile mais incontournable.
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