==
Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
1)=
Ce que la morale interdit, l'État
peut-il le prescrire?
Distinguer bien prescrire et autoriser.
Étonnez-vous: comment l'état, garant des libertés pourrait-il
prescrire une conduite immorale? Tout au plus il pourrait
l'autoriser dans la mesure où il ne regarde pas les intentions
mais simplement les actions.
Qu'est-ce que la morale? C'est ce qui concerne l'action: le
devoir, ce qu'il est raisonnable de faire voir pour cela Kant
l'impératif catégorique
Le sentiment moral c'est le respect de la loi morale et de la
personne humaine car d'une certaine manière elle porte en elle,
avec la raison la loi morale.
L'état ne prescrit pas: dans un état de droit c'est la loi qui
commande: la loi est un être de raison par tous et pour tous.
Vous avez à bien regarder le cours sur l'ETAT
La morale relève de l'individu et vouloir que l'état se mêle de
l'intimité c'est faire de l'état un état totalitaire.
L'état peut-il autoriser l'utilisation de technique qui ne
respecte pas la personne, les droits de l'homme? voir le cours sur
la
bioéthique
2)=
Quel rapport la politique
entretient-elle avec la morale? Voir l'ETAT
Vous pouvez opposer la pensée de Machiavel
et la pensée de Rousseau.
Pour Rousseau la politique tien radicalement à la morale, à
l'autonomie comme obéissance à la loi qu'on s'est prescrite..
Pour Montesquieu, la vertu consiste à donner la priorité à
l'universel. Vous avez à vous interroger sur ce qui permet
d'obtenir l'obéissance à la loi: est-ce la crainte, les
promesses, la ruse ou la vertu.
Notez que la loi ne s'intéresse qu'aux actions et non pas aux
intentions. Distinguer la morale personnelle , propre au sujet et
la morale sociale ou éthique.
Machiavel nous dit que la politique est purement d'ordre technique
et que elle ne doit donc pas être examinée "sous les
rapports de la justice et de la morale." Cela signifierait
que le pouvoir politique est le pouvoir de la force et non du
droit.
Si l'état est fondé par un contrat social qui le rend légitime,
il est bien évident que la morale, au fondement de cet engagement
légitime cet engagement:
la morale comme obéissance à la loi qu'on s'est prescrite serait
fondement de la politique.
Analyser bien le
contrat social (comprendre que passer un contrat c'est
s'engager: renoncer à la liberté naturelle, à la violence pour
recevoir en échange la liberté civile. Tenir cet engagement
c'est obéir à la loi. C'est un problème de comportement fidèle
à l'engagement, moral)
Vous trouverez des éléments de réponses en lisant attentivement
l'aide suivante.
Faire de la politique est-ce agir? "Tout
l'art de la politique est de se servir des conjonctures. Louis
XIV.
Étonnez-vous: n'est-ce pas une tautologie (dire la même chose)
que ce jugement qui interroge en vain semble-t-il? Faire
c'est agir!
Questionner en fonction du sujet: serait-ce que faire serait différent
d'agir?
Notez que l'opinion confond le simplement utile et le vraiment
utile des siècles et des siècles après Platon: elle met tout le
monde dans le même sac: tous les politiques font de la politique.
Vous avez donc un jugement de la forme S est P qui relie une
expression et un verbe. Cette relation est-elle pertinente
pourrait-on remplacer est par =?
Faire de la politique= l'expression désigne, péjorativement une
suite d'actions pour la conquête ou pour la conservation du
pouvoir = vous avez la fin (conquête ou conservation du pouvoir)
et le moyen (l'action): remarquez que le pouvoir ne peut être désiré
que par un individu avide de s'en servir dans la mesure où c'est
la fin et non pas un moyen pour aider par, exemple.
Vous avez à distinguer la politique comme usage d'une science et
faire de la politique comme l'usage d'une technique (vous pouvez
opposer Platon pour qui la politique relève d'un savoir théorique
de ce qui est juste et raisonnable) et Machiavel
pour qui la politique est un art, une technique des manoeuvres
propres à prendre ou à conserver le pouvoir, qui varient selon
les circonstances, selon le hasard et la nécessité, selon le
devenir.
Agir = déployer une force capable de produire un certain effet:
l'action se déploie dans la durée (continuité donnée par la
fidélité à une valeur: vérité, beauté, justice). Elle
produit quelque chose de nouveau (création). Celui qui agit
s'implique, transforme et se transforme. Il se pose comme source
=>liberté.
Une clé pour votre devoir: distinguer faire (facere) et agir (agere):
-facere désigne l'activité de l'instant, au coup par coup, en
fonction des circonstances. Le verbe est transitif: il a un complément
d'objet direct. Il produit un objet pour satisfaire le besoin. En
ce sens faire de la politique relève de l'avidité et
certainement pas du souci du bien de tous ou de la justice.
Analyser la raison d'état: le faire l'emporte sur l'agir, on
s'adapte à la circonstance et on ne suit pas la règle: c'est
toujours une faute.
Comme exemple: le silence sur un danger malgré les conséquences
sur la population. C'est de l'ordre du "faire" (voir
l'affaire du sang contaminé) et non de l'agir.
- agere désigne l'activité continue, ordonnée, dans laquelle on
va retrouver les valeurs intellectuelles et morales du sujet.
On vous demande fondamentalement si faire de la politique cela relève
de la théorie ou de la pratique: ce qui vous permet d'articuler
votre sujet.
Rien ne vous empêche d'objecter à l'opinion l'injustice d'un
amalgame.
"Le sens originel de ago pousser en avant" le désignait
pour exprimer l'activité dans son exercice continu, tandis que
facere exprime l'activité prise sur le fait, dans un certain
instant?" Bréal et Bailly.
L'homme
politique est un équilibriste. Il s'équilibre en disant le
contraire de ce qu'il fait". Barrès
Le spirituel commande le politique et l'économique. L'esprit doit
garder l'initiative et la maîtrise de ses buts..." E.
Mounier
"Il se suffit pas en politique d'avoir raison: il faut encore
que l'opinion vous soutienne." Jean Guitton
"La clémence des princes n'est souvent qu'une politique
pour gagner l'affection des peuples." La Rochefoucauld,
Maximes 15.
RAPPORT POLITIQUE/MORALE: Voir PONGE ET LES PARTIS
POLITIQUES: http://www.philagora.net/auteurs/ponge4.php