Vous pouvez vous appuyer sur la prohibition de l'inceste et sa
conséquence: l'échange des femmes.
Utilisez largement le livre de Dagognet, L'échange, Premières réflexions,
Bréal (7 Euros, 50), en particulier à la page 76: "L'échange
représente le mouvement qui introduit l'unité et l'égalité
dans une communauté qui spontanément se disperse et se
fragmente..." La lecture de ces réflexions vous sera très
précieuse.
Vous pouvez aussi utiliser l'aide ci-dessous.
L'échange est il au principe du social?
Comment comprendre: au principe? En latin principium signifie
commencement. Il faut penser à une cause, ce qui constitue la
raison suffisante d'une chose. L'expression "aller au
principe" signifie aller à la racine. Par exemple, la racine
de la vanité est que nous avons en nous -même un flatteur qui
applaudit à toutes les flatteries qui viennent de l'extérieur.
Comment comprendre le terme social? Il désigne ce qui concerne la
société c'est à dire les rapports, les liens qui se tissent
entre les individus.
On vous demande donc si l'échange est la raison suffisante des
rapports entre les individus ce qui les amène à se relier, ce
qui les amène à penser ensemble, à dialoguer, à faire du
commerce: l'échange contribue t-il à la socialisation des
sujets? Permet-il le dépassement de la guerre primitive?
=> Vous pouvez partir de l'insociable sociabilité
sur quoi Kant attire notre attention.
voir l'insociable sociabilité ici: société
et individu
Analyser le groupement, la famille: sa tendance
à imploser pour ainsi dire c'est à dire à se perdre dans le
repliement sur soi (vous pouvez prendre aussi l'exemple des
habitants d'une île). Cette tendance à la disparition du groupe
par repliement n'est-elle pas combattue par la prohibition de
l'inceste, par l'échange du premier des biens, la femme (?).
=> Vous pouvez élargir en fin de devoir vers l'humanité en
distinguant la société close et la société ouverte.
Pour que l'échange soir au principe encore faudrait-il qu'il n'y
ait que lui comme raison suffisante. Le principe est premier or l'échange
est une forme dérivée du don: dans ses conditions, il ne serait
que second et c'est le don, à l'origine, ou le partage qui serait
au principe de la socialisation.
On objectera que le don n'est qu'une forme déguisée de l'échange.
Ce concert commun ressemble bien à une opinion qui transforme ses
besoins en connaissance.
A vous de penser pour décider si le don ou le partage est une
figure de l'échange ou s'il a une spécificité irréductible à
l'échange.
Si le triomphe actuel de l'échange est une nécessité qui découle
d'un principe, ou si c'est un accident contingent de ce qui aurait
pu être autre.
La réduction due à l'échange n'est-elle pas un anachronisme?
Qui a t-il réellement derrière le don et la socialisation?
N'est-ce pas le désir qui fait apparaître autrui comme un être
de fuite désirable. La racine du social n'est-elle pas là, dans
le désir d'infini parce que l'homme porte l'infini en lui. Alors
que le besoin nous réduirait à quelques rencontres, à
l'occasion, le désir n'est-il pas au principe du social? (Vous
pouvez largement utiliser Rousseau, deuxième discours et Paul
Claudel, L'échange)
Dans Paul Claudel, L'échange l'homme d'affaire (Thomas Pollock
Nageoire), déclare: "Je suis pauvre" : c'est qu'il désire
la profonde, la fidèle Marthe et qu'il laisse brûler toutes ses
richesses pour ne pas la quitter.
Que chaque homme recherche son semblable, qu'il
mette au dessus de tout l'amitié et l'amour, qu'il ne coure après
l'argent que lorsqu'il a l'illusion que tout peut s'acheter,
n'est-ce pas qu'au principe du social il y a l'infini du désir
que l'homme porte en lui, dont le reflet brille dans le don et le
partage. Car, par rapport à l'infini, quel est l'objet qui peut
garder une valeur?
Ce qui intéresse l'homme c'est autrui comme liberté qui seule
peut affoler et exacerber son désir.
Dans toute amitié n'y a t-il pas toujours un
troisième terme qui est la foi. Voir la page Une
présence au fondement de l'amitié
==> Une autre manière de montrer que le don
et le partage sont au principe serait d'analyser l'échange
amoureux et l'échec de l'échange dans la relation amoureuse. (Il
n'y a pas d'amour heureux...) alors qu'un échange peut être
heureux.
Suivre ce lien: Y
a-t-il un échange amoureux?