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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
Tout
dépend de ce qu'on entend par vivre: s'il s'agit de vivre dans
l'opinion,
dans l'immédiat dans la satisfaction sensible, que pourrait
ajouter à tout
cela la connaissance de soi.
Mais s'il s'agit d'une vie pleinement humaine ...
Pour la recherche des idées:
1) Connais-toi toi même....
sapere aude
On vous demande de tenter un rapprochement entre deux
formules mais, attention dirait Nietzsche, ce qui veulent
s'entremettrent entre deux auteurs ont mauvaise vue! De loin tous
les arbres se ressemblent.
=> Pas trop de difficulté pour le sens de la première formule
puisque Kant a fait le travail dans un petit écrit: Qu'est-ce
que les lumières? (GF Flammarion pages 44 à 72):
"Sapere aude! Aie le courage de te servir de ton propre
entendement."
Autrement dit avant de te tourner vers la nature, il faut te
tourner vers
l'entendement, l'architecte qui donne ses règles à la nature: le
sujet ne
retrouve dans l'objet que ce qu'il y a mis. Il s'agit de se libérer
de l'hétéronomie
(la superstition des préjugés) pour penser par soi même, se
donner à soi même
ses propres lois/
=> Il est certain que la parole adressée à Socrate,
"Connais-toi toi même" est une invitation à commencer
par soi, par la reconnaissance de ses propres capacités: il faut
donc se détourner de la nature et de la tribu des présocratiques
qui s'étaient précipités sur la nature sans s'interroger sur
leur capacité.
La devise des lumières reprend donc en un sens la même exigence
que la formule socratique. La première partie du devoir peut être
cet effort pour rapprocher les deux formules comme vous y invite
le sujet.
=>
Mais, ce rapprochement doit être éprouvé par un effort pour
distinguer
les deux formules., par exemple la devise des lumières s'intéresse
à la vérité,
à l'usage de l'entendement, à la légitimité des lois
naturelles et morales
mais l'apport de Kant est essentiel pour la distinguer de la
formule socratique:
penser est un exercice de liberté au point que l'essence de la
pensée c'est la
liberté plutôt que la vérité qu'elle poursuit.
=>
Dans la troisième partie, vous devez articuler ce que
vous avez rapproché
et distingué. L'articulation pourrait peut-être utiliser la maïeutique
et le "c'est toi qui le diras" qui réconcilie vérité
et liberté au fondement de la pensée.
Voyez les pages concernant
Le Ménon. (dans pouvoir)
2) Vivre
l'instant présent" : est-ce une règle de
vie satisfaisante ?
Vous pourriez essayer de voir ce que donne: Vivre l'instant
présent.
D'une part, il disparaît. Hegel dans La
phénoménologie de l'esprit, I. page 88
affirme: "Le maintenant est justement ceci de n'être déjà
plus quand il
est." Autrement dit, qui voudrait le vivre serait sans cesse
déçu.
Mais voyez d'où vient le problème: comme
le passé n'est plus, on ne peut que le regretter, on ne peut
certainement le revivre effectivement et comme l'avenir n'est pas
encore on ne peut le vivre puisque, comme avenir, il n'est pas.
Dans Noces, au chapitre Le désert, Camus fait remarquer que les
deux seules choses
qui nous soient données c'est le corps et le présent et que les
refuser serait
refuser de vivre.
Remarquez que l'avenir est ce qui vient au présent et ce qui va
au passé: une bonne
règle de vie ne consisterait-elle pas à préparer ce futur présent
qui sera
notre vie d'autant plus que pour un être humain, la temporalité
consiste à
voir venir et voir passer (Heidegger): si cela est vrai, une règle
de vie qui
refuserait de voir venir se condamnerait à voir disparaître ce
que l'instant
lui donne.
Par ailleurs une bonne règle de vie doit être ajustée au vivant
qui l'adopte: or
une vie humaine se manifeste comme existence, comme désir, comme
puissance d'altérité,
ouverture à l'absence, à ce qui n'est pas encore. Dans ces
conditions vivre
l'instant présent serait renoncer au désir c'est à dire disparaître
comme conscience et sombrer dans
l'inconscience d'une animalité qui
ne chercherait qu'à satisfaire des besoins primaires.
Ce serait renoncer à poursuivre une étoile (désir = étoile),
à réussir et à
éprouver cette joie qui est le signe que la vie a réussi pour
Bergson. Voir le
temps,
la temporalité et surtout les pages sur
le désir
-
Vous pourriez dire qu'il semble qu'une règle de vie source de
satisfaction
pourrait consister à vivre l'instant présent.
- La 2ème partie accumule les objections que la conscience
réfléchie fait à
l'opinion de la première partie.
- Vous insister: la solution du problème vous permet de répondre
à la question:
une règle de vie satisfaisante ne peut consister à vivre
l'instant présent
mais à vivre
l'instant présent éclairé par la joie du succès
longuement préparé par le projet d'une existence humaine.
3) . Voir les dernières
lignes du cours sur l'existence
J.
Llapasset
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