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Fiches
d'aide à la préparation au CAPES - -
Épistémologie
- Bacon
-
Novum
Organum Fiche 1 - Fiche 2 - Fiche 3 - Fiche 4 - Fiche 5 - Fiche 6 Site Philagora, tous droits réservés © __________________ I ère partie - Aphorismes concernant l’interprétation de la nature et le règne de l’homme.§1-
L’homme, ministre et interprète de la nature, n’étend
ses actions et ses connaissances qu’à mesure de ses
observations, par les choses ou par l’esprit, sur
l’ordre de la nature ; il ne sait ni ne peut rien de
plus. §2-
Ni la main ni l’entendement laissé à lui-même n’ont
beaucoup de force ; l’exécution demande des
instruments et des aides dont l’entendement n’a pas
moins besoin que la main. §3-
Science et puissance aboutissent au même, car l’ignorance
de la cause prive de l’effet. On ne triomphe de la nature
qu’en lui obéissant ; et ce qui dans la spéculation
vaut comme cause, vaut comme règle dans l’opération. §4-
Pour ses œuvres, l’homme ne peut rien d’autre que
conjoindre ou disjoindre les corps naturels. Le reste, la
nature l’accomplit intérieurement. §13-
Le syllogisme n’est d’aucun emploi pour les principes
des sciences et en vain l’applique-t-on aux axiomes
moyens, puisqu’il est loin d’égaler la subtilité de la
nature. C’est pourquoi il enchaîne l’assentiment, mais
non les choses. §14- Le syllogisme est composé de propositions, les propositions sont composés de mots ; les mots sont les tessères des notions. C’est pourquoi si les notions elles-mêmes (qui sont la base de l’édifice) sont confuses et sont abstraites des choses de manière hasardeuse, on ne trouve rien de ferme dans ce qui est construit sur elles. C’est pourquoi il n’y a d’espoir que dans l’induction vraie.
§19- Il y a et il ne peut y avoir que deux voies pour la recherche et pour l’invention de la vérité. L’une, partant des sens et du particulier, s’élance d’un coup d’aile vers les axiomes les plus généraux et, s’appuyant sur ces principes comme sur une vérité inébranlable, rend ses jugements et invente les axiomes moyens. C’est la voie suivie aujourd’hui. L’autre dégage les axiomes à partir des sens et du particulier, en s’élevant de façon continue et graduelle pour parvenir enfin au plus général. C’est la vraie voie, mais elle n’a pas été essayée §22-
L’une et l’autre voies partent des sens et du
particulier et se reposent dans le plus général. Mais leur
différence est extrême. L’une ne fait qu’effleurer
rapidement l’expérience et le particulier ;
l’autre s’y applique, de manière réglée et ordonnée.
La première établit dès le début des axiomes généraux
abstraits et inutiles ; la seconde s’élève par degrés
à ce qui est véritablement plus connu par nature. §26-
Pour plus de clarté, nous nommes anticipations
de la nature la raison humaine qui est imposée à la
nature, et interprétation
de la nature cette raison qui est tirée des choses,
selon la méthode exigée. §29-
Dans les sciences qui ont pour base les opinions et les
dogmes, il est bon d’user des anticipations et de la
dialectique, puisqu’il faut alors commander
l’assentiment et non soumettre les choses. §31-
C’est en vain qu’on attend un accroissement considérable
dans les sciences, de l’apposition et de la greffe du neuf
sur l’ancien. La restauration doit se faire à partir des
premiers fondements, si l’on ne veut pas tourner indéfiniment
dans un cercle, sans progresser vraiment, sinon de façon négligeable.
§39-
De quatre genres sont les idoles qui assiègent l’esprit
humain. Pour plus de clarté, nous leur avons donné des
noms distincts : nous appellerons celles du premier
genre les idoles de la tribu, celle du second les idoles de
la cavernes, celles du troisième les idoles du forum, et
celles du quatrième genre les idoles du théâtre.
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