Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Pour
la troisième partie -
la
constitution de l'éthique comme une rationalité de l'action:
distinguer les anciens et les modernes.
L'éthique
porte sur le logos de la praxis: il y a plusieurs sens de ce
logos: le logos c'est une raison mathématique. Or toute vertu se
définit comme juste milieu. C'est au moyen d'un terme
mathématique qu'il définit la vertu. Il y a une rationalité des
genres de conduites qui permet de mettre en ordre la pratique des
hommes. En fin de compte les activités des hommes sont à référer
à un ordre total de la nature. L'homme étant un être de la
nature dont la finalité est de réaliser sa propre nature:
L'action a à réaliser cette rationalité.
En
éthique, il faut un critère, la considération de la norme ou de
la loi, et la logique ne nous fournit pas un critère pour juger
des actions mais simplement pour juger de la cohérence d'un
discours. Le critère d'universalisation donné par Kant est un
critère négatif:(il exclut, pas de contenu, une forme)
les deux critères, universalisation et prendre l'humanité comme
fin se correspondent: ma maxime est universalisable parce que j'ai
présupposé que si c'est universalisable , c'est l'humanité
comme fin en soi qui est visée. L'universel est donc signe
d'autre chose que de lui même, universaliser c'est prendre
l'humanité comme fin.
Il
n'y a rien d'impératif qui renvoie à quelque chose d'absolu, qui
commanderait catégoriquement: le convenable c'est de trouver et
d'actualiser une place qui convient, que la nature a attribuée .
On accomplit son devoir si on est dans le plan que la nature
a attribué, dans un rapport à l'être. A partir du moment où
l'on situe l'homme par rapport au cosmos, la question éthique se
traite comme une simple question: on a à être ce qu'on est déjà,
plutôt que ce qu'on doit être.
Réalisation de soi = finalité préexistante en chacun.
Au
contraire:
Norme = pas de finalité avant que l'on ait posé cette
finalité: on se donne soi même des points de repères. Entre la
réalisation de soi et la norme il y a toute la différence entre
les anciens et les modernes (Hobbes: l'ordre (norme) est suspendu
au vouloir initial et avant la volonté commune il n'y a rien)
On
retrouve chez des poètes la vision des anciens: on a à être ce
qu'on est déjà suivant l'ordre esquissé par la nature:
Victor Hugo,
Césaire Daugé (*ce
lien est en ouverture nouvelle fenêtre)
Chez
les anciens le monde éthique n'est pas coupé du monde physique.
On distinguera la loi et la norme. Par exemple chez Montesquieu,
la loi est la raison du grand Jupiter, c'est la raison du
monde. Au contraire la norme marque une rupture : il n'y a plus préalablement
à l'homme un ordre: la norme est un impératif formulé par une
volonté qui commande à tout homme de se conduire. (revoir dans
l'introduction à L'Esprit de lois l'importance que
Montesquieu donne au convenable, dans une acceptions très
antiques)
Page
suivante: Vers quelques pistes
-
page
4
|