Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Pour
la deuxième partie -
Pour
interroger et mettre en cause la conception de l'éthique soutenue
dans la première partie ...
La
logique de l'action ne se rapporte pas au fait moral en tant que
tel: elle ne suffit donc pas à définir l'éthique : l'essence de
l'éthique échappe donc à la logique de l'action.
Chez Pascal, l'essai d'une logique de l'action se fait
indépendamment du pratique. Il n'y a pas d'analyse du pratique
comme tel.
Explicitons ce qu'est la nature de l'action: qu'est-ce qu'une
action?
1
- Insister sur la différence entre la praxis et poiésis :
il s'agit de deux formes d'action humaine à distinguer:
alors que dans la poiésis la finalité de l'œuvre technique est
une oeuvre indépendante de l'action, la finalité de la praxis
est dans l'acte lui même:
l'effet ne se distingue pas de la cause qui le produit.
(Pour mieux comprendre suivre ce lien ouverture
nouvelle fenêtre:
poiésis
et praxis)
2
- Kant: bien distinguer deux acceptions de la rationalité: il y a
une rationalité proprement logique, une cohérence de l'action;
cette cohérence n'est pas indifférente à la détermination de
la causalité d'un acte: en effet la moralité d'un acte suppose
que la conscience qui commande cet acte puisse être élevée à
l'universalité de la loi, ce sans quoi il ne peut y avoir moralité.
Mais il y a une autre rationalité: c'est la
raison , le pouvoir des fins, capacité de relier des moyens à
des fins. Pouvoir de se donner l'humanité comme fin.
Si la rationalité logique ( logique de l'entendement) porte sur
la relation entre les moyens et les fins (=> impératif hypothétique),
la rationalité pratique porte sur la fin elle même. La raison
est, en l'homme, la capacité de tendre vers la fin suprême. Est
dit pratique ce qui est bon absolument, ce qui vaut sans
condition: de sorte que l'éthique, en tant qu'elle est
une philosophie de l'autonomie est hétérogène à une logique de
l'action. La loi porte en elle même sa propre formalité
et donc sa propre valeur: pas de logique de l'action chez Kant: l'acte
pratique est à lui même sa propre fin.
3
- Wittgenstein: Tractatus.
Dans sa Conférence sur l'éthique , il conteste que
l'éthique puisse être une logique de l'action: pour le
comprendre il suffit de distinguer être et devoir être.
L'éthique porte sur l'absolu, la valeur des Valeurs, elle porte
sur ce qui n'est un fait du monde, ce qui est le sens du
monde.
Or le monde n'a pas de sens: Wittgenstein établit une totale
scission entre le réel et l'absolu: l'éthique ne vise que
l'absolu et tout absolu est ineffable. Au contraire la logique de
l'action porte sur le relatif. Pas d'éthique. Il faudrait sortir
du langage puisque le langage porte sur le relatif. (Plus tard
Wittgenstein enrichit son discours: il y a la possibilité d'un
logos de l'action: cette logique de l'action est une réflexion
sur l'action qui n'a rien à voir avec l'éthique: ce sont des
jeux de langage qui portent sur le relatif.
4
- Pourquoi d'ailleurs l'élément moral ressortirait-il de
la rationalité? Il n'y aura d'éthique que si on refuse
qu'elle soit une logique (voir l'objection de Wittgenstein: si l'éthique
n'est pas rationnelle on ne peut rien en dire). Suivre la voie
existentielle: Rousseau; Kierkegaard.
Rousseau: moralité selon la conscience qui est
le préalable à la rationalité: "Vertu science sublime
des âmes simples", simplicité du cœur.
Kierkegaard: Moralité en tant que choix originel
. Choix premier. Affirmation de soi au delà de toute rationalité
et contre tout système. La logique de l'action, la dialectique
ruineuse serait un rejet de l'éthique. Il n'y a pas d'éthique
chez Hegel: la logique de l'action des hommes est l'effet d'une
ruse de la raison dans l'histoire: Kierkegaard rejette donc Hegel.
Vers
la page suivante: Pour la troisième partie:
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page
3
la constitution de l'éthique comme une rationalité
de l'action: distinguer les anciens et les modernes
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