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  • "L'animalité, c'est la profondeur de l'homme, vertigineuse, une inquiétante et familière étrangeté"  (Françoise Armengaud)

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C'est dans le Symposium, Les enjeux, 1985 ( Encyclopaedia Universalis) que vous trouverez l'excellent article de Françoise Armengaud (Rennes et paris): Animalité et humanité. Je le recommande à tous les prépas.

Un tableau de définitions

 

Profondeur

La partie la plus intérieure et la plus difficile à pénétrer. Étant difficile à atteindre, elle s'accompagne de mystère.

Vertigineuse

Qui donne le vertige, une impression d'égarement, qui trouble, qui remet en question, qui impressionne et surtout que l'on ose pas regarder en face: l'animalité de l'homme.

Étrangeté

Désigne ce qui étonne, surprend, est inattendu, semble anormal, extrêmement différent, d'une autre nature ...

Inquiétante Qui trouble, qui empêche de trouver le repos ...
Familière étrangeté

Notez le choc des deux termes. Questionnez-le. Familière signifie en effet : qui est considéré comme faisant partie de la famille! Quoi? Mais l'animalité que l'on récuse de toute ses forces ...

Pour la compréhension de la citation
Dans ces cas, rien ne vaut de la resituer dans son contexte, surtout si là où vous mettez un point (après étrangeté), il y a deux points : (page 15)
Voici donc ce qui précède immédiatement:
"A y réfléchir, c'est en lui même que l'homme trouve son pire animal..." (vient votre citation) L'animalité, c'est la profondeur de l'homme, vertigineuse, une inquiétante et familière étrangeté: l'élément archaïque et ancestral, voire régressif et par là même dévorant enfoui et énigmatique. C'est la hantise, dans tous les sens du terme, de l'humanité.

=> Cf. Le film de Frédéric Rossif, Les animaux, qui s'efforce "De nous redonner ces bêtes perdues au fonds de nos mémoires."

Je vous conseille de bien lire dans l'article de Françoise Armengaud:
- La fonction paradigmatique de l'animalité.
- Les leçons des fabulistes
- Une intéressante mise au point de l'auteur sur: communication et / ou langage.

Quelques pistes
En un sens que vous avez à déterminer, voilà qui éclaire la lecture des trois oeuvres: l'enjeu c'est dans les trois cas de relier ou de distinguer l'animal et l'homme.

- Condillac, déchiré entre sa volonté de marquer le plus possible les continuités et son souci de défendre Dieu et l'immortalité de l'âme: rapprocher sans jamais oublier de distinguer en particulier par le langage. L'éclairage se fait pas comparaison avec la citation: dans quelle mesure ...
"L'amour-propre est sans doute une passion commune à tous les animaux et c'est de lui que naissent tous les autres penchants"

- Pour le fabuliste, La Fontaine, nul doute qu'il ne soit aux prises avec les mêmes difficultés et que son effort de rapprochement se termine par une distinction (discours à Madame de la Sablière). Mais cela c'est quand La Fontaine théorise. Le même La Fontaine, en effet, rabaisse l'homme et suggère non seulement que les bêtes lui sont semblables, puisque la société animale n'est qu'une réplique de la société humaine, mais aussi que les bêtes sont parfois meilleures et sont des modèles de fidélité ... 
 http://www.philagora.net/auteurs/fontaine-sabliere8.php

- Kafka file la métaphore qui met en lumière le gouffre au creux des membres de la famille de Gregor. Notez l'importance et le rôle du corps: la corporéité c'est l'animalité et l'étrangeté qui habite le vivant qu'est l'individu.
 http://www.philagora.net/ph-prepa/animal-homme/kafka1.php 

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