"L'amour-propre est sans doute une passion commune à tous les animaux et c'est de lui que naissent tous les autres
penchants"
Lisez tout d'abord le dernier alinéa du chapitre VIII de la deuxième
partie.
L'essentiel, dans la formule c'est de bien voir que Condillac engendre les passions à partir d'un désir:
- Chez l'animal le désir d'écarter la douleur, sans plus.
- Chez l'homme le désir d'écarter la douleur et le désir de se conserver.
Vous voyez qu'il y a une ressemblance et une différence.
Le contexte va nous en dire plus.
* Les bêtes sont occupées à écarter la douleur c'est à dire à écarter tout sentiment désagréable: cela permet la conservation de l'espèce: les bêtes ne connaissent la vie que par sentiment. Autant dire que Condillac opère une
réduction au sentiment. Il s'agit d'écarter la douleur c'est à dire tout sentiment désagréable. Si les bêtes n'ont pas le désir de se conserver c'est qu'elles ne savent pas qu'elles peuvent périr: elles n'ont pas la réflexion sur elles mêmes ni d'ailleurs la
comparaison avec les autres.
* "Au contraire" est un terme clé. Les hommes se disent tout ce qu'ils sentent
et tout ce qu'ils ne sentent pas.
La mort est la disparition d'une parole et amène les vivants à se dire: un jour nous ne vivrons plus. Pour l'homme, amour-propre = désir d'éloigner la douleur + désir de sa conservation. Son amour prend plus d'étendue car il désire la conservation des autres, il change avec les objets de la passion (partenaire amoureux, Mère patrie, or ou argent ...)
Il y a donc une caractéristique morale que n'ont pas les animaux, le vertueux et le vicieux selon que l'on obéit ou non au principe de la loi naturelle.
=> Que remarquez-vous?
- Peut-être que l'animal n'est qu'un moyen de mieux connaître l'homme par comparaison comme l'homme de nature de Rousseau permettait de mieux connaître la société. L'animal est un pont vers l'homme que l'on emprunte et que
l'on dépasse pour aller beaucoup plus loin.
- Notez l'art d'engendrer de Condillac qui nous donne, pour ainsi dire, une
généalogie des passions animales et des passions humaines.
=> Projetez-vous maintenant au dernier alinéa du chapitre. De l'amour-propre, d'un seul désir naissent les passions dans tous les êtres capables de sentiments. Supériorité de l'homme par l'intelligence comme faculté d'ajuster (ou d'inventer) des moyens à une fin posée par le désir.
== Dans
quelle mesure cette formule de Condillac (chapitre 8 de 2ème partie)
éclaire-t-elle votre lecture de la question au programme ?
Cette
phrase vous permet de comprendre que la formule au programme
"L'animal et l'homme" peut avoir un sens: De l'animal à
l'homme: l'animal paradigme éclairant d'un aspect de l'homme..... ......
Dans
quelle mesure = Ce n'est qu'un aspect et on peut lui donner un ou
plusieurs autres sens.
Réagissez
contre cette mauvaise habitude que nous trouvons dans de nombreuses
demandes: on nous parle de "L'homme et l'animal", ce qui n'a
rien à voir, mais rien à voir avec, la formule du programme: L'animal et
l'homme.
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