° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie par J. Llapasset

La politique se pense t-elle à partir du conflit ou du consensus? 

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== La forme de ce sujet se retrouve souvent pour mettre le candidat dans l'embarras: à lui de trouver comment sortir de l'alternative, accorder ce qui semble contraire dans la troisième partie de son devoir.
== Si harmonie est union des contraires, peut-on choisir entre le conflit et le consensus? Tel est le problème.

Commencer par lire ces trois pages en suivant  ces trois liens, si vous voulez comprendre: (lien ouverture nouvelle fenêtre)

La politique

Très simplement c'est tout ce qui a rapport à l'Etat, au gouvernement comme à l'administration, et ,à tout ce qui permet d'accéder aux charges et services de l'Etat en "faisant de la politique". C'est essentiellement l'art de gouverner la cité, la gestion du pouvoir.

penser

Peser, juger, faire un effort de compréhension (prendre ensemble un sens comme orientation et signification.) 

à partir de

En prenant pour point de départ, pour principe, pour fondement.

conflit => Ce qui se heurte, s'oppose, se contrarie, se contredit.
consensus

=> ce qui s'accorde, ce qui vit en harmonie ...

INTRODUCTION

Partez d'un étonnement. Pour penser la politique, ne faut-il pas partir de la loi qui assure la liberté et l'égalité: il semble à l'opinion que la politique doive se penser à partir d'un accord, d'un consensus; par exemple chez Hobbes, on s'assemble pour choisir un chef et c'est le début de l'Etat.
Mais, à la réflexion, si on s'est assemblé c'est qu'on avait peur de mourir parce qu'on vivait dans un Etat de violence mutuelle, un Etat de conflit ... Comme la fleur sort du mal, le consensus serait-il sorti du conflit? 

POUR LA PROBLEMATIQUE

D'où la question la politique peut-elle se penser à partir du conflit ou du consensus?
Vous allez au problème à partir d'un ou plusieurs termes du sujet. Ici c'est
ou (= ou bien) qui pose le problème, la difficulté: comment sortir de l'alternative? Si l'harmonie naît de la guerre, comment affirmer les deux dans un discours qu ne soit pas contradictoire? Il est impossible de nier l'un des deux puisque sans conflit il n'y a pas de liberté et, parce que sans consensus, il n'y a pas d'Etat républicain dans lequel le peuple est le souverain. La solution nous est indiquée par Héraclite pour qui la guerre est l'origine de tout: c'est en distinguant l'avant et l'après que nous pouvons la contradiction et sortir de l'alternative, ou bien le conflit, ou bien le consensus.

(Pour comprendre: si je dis, ce mercredi, à 10 heures 20, la classe de prépas vide est pleine, je suis dans le contradictoire: ce n'est même pas la peine de faire une enquête ou une recherche, mon affirmation ne peut être vraie. Je peux lever ce contradictoire grâce au temps en disant: il y a un mois la classe était vide, en ce moment elle est pleine.)
POUR L' ENJEU

C'est la conséquence de la réponse que vous donnerez à un tel sujet. Seul l'Etat républicain, au contraire de l'Etat despotique maintient le conflit encadré par la loi et le consensus dans la recherche du bien commun. C'est donc de la liberté qu'il s'agit!

POUR LE PLAN

Ce sujet semble appeler un plan en trois parties.

Première partie: Il semble bien que la politique doive se penser à partir du conflit car sans conflit, il n'y a pas de liberté. On pourrait utiliser Machiavel: Discours de la première décade dans lequel il montre que c'est le conflit entre les classes sociales qui a été source de progrès et peut-être source de la démocratie avec l'invention des tribuns représentants du peuple. Mais vous pouvez aussi utiliser Montesquieu (dans un pays où il n'y a pas de conflit il n'y a pas de liberté), Héraclite (le conflit engendre toutes choses, l'harmonie comme union des contraires), Hegel (la dialectique comme moteur de l'histoire), Nietzsche aussi.
Vous insisterez sur la nécessité du débat démocratique préalable à toute élection.

Deuxième partie: l'Etat a pour origine un consensus, origine réelle (Hobbes) ou origine théorique (Le Contrat social). La loi pour tous et par tous, fondement de l'Etat républicain a pour origine un consensus. Analysez le rôle de la volonté générale comme dépassement des volontés particulières et le rôle de la détermination du bien commun. Vous pouvez largement utiliser le deuxième discours de Rousseau et le Contrat social (voir la page sur l'échange ).

Troisième partie:

Y aurait-il le temps du conflit, le temps du consensus, chacun n'étant jamais complètement dépassé par l'autre. La politique se pense donc à partir des deux sous peine de disparaître dans la violence ou dans le totalitarisme. Voilà pourquoi le droit naturel bouscule toujours plus ou moins le droit positif écrit. Vous pouvez utiliser Marcuse: La fin de l'utopie.=> suivre ce lien. http://www.philagora.net/grenier/marcuse.php 

~Remarque: Le contenu proposé  ici n'est pas un corrigé mais a pour but de vous aider à commencer à penser. Bien entendu, c'est à vous de donner un contenu au devoir

POUR UNE CONCLUSION:

- a) Bilan de votre devoir, en rappelant le problème et insistant sur la solution.
- b) Conséquence: force et faiblesse de l'Etat républicain.
- c) Elargissement vers une solution qui est en réalité un problème: éduquer le citoyen: l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté, mais la liberté ne doit pas être confondue avec la servilité. Comment peut-on être à la fois citoyen et sujet?

=> Vers http://www.philagora.net/philo/etat.php 

Bonne continuation

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