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Pour la compréhension du sujet, vers le problème:
Dire
que percevoir c'est seulement recevoir c'est réduire la
perception à la sensation!
=Que
nous fait connaître la sensation?
Connaître ou penser?
La difficulté: la sensation existe t-elle? N'a t-on pas parlé de
sensation introuvable?
De plus connaître c'est déterminer une intuition sensible par un
concept. Si une intuition sensible sans concept peut être
aveugle, que peut-elle bien nous faire connaître? Comment la
sensation, réduite à elle même nous ferait-elle connaître
quelque chose? N'est-elle pas du fait de cette impossibilité, ce
qui nous fait connaître, ce qu'elle est elle même?
Un problème soulevé par la question: savoir c'est percevoir: si
tout savoir est perception, ne faut-il pas répondre que la
sensation ne nous fait rien connaître, sinon elle même?
Paradoxalement, la sensation nous permettrait de penser au delà
du donné puisqu'elle serait introuvable.
Mais, dire que savoir c'est percevoir et ce n'est que cela,
n'est-ce pas un peu vite identifier le psychisme à la conscience
qui est toujours conscience de quelque chose?
"fait connaître" signifie: produit un savoir de .. ou
oriente vers la production d'un savoir de ... ou encore, donne immédiatement
un savoir de.
La sensation ne serait-elle pas épreuve de soi?
En tout cas, une réponse positive à ce sujet exige que soit
maintenue l'existence de la sensation.
=> Ne faudrait-il pas faire abstraction du monde objectif, de
tout ce qui lui est ajouté dans la perception? Que resterait-il
après cet effort d'abstraction sinon une simple modification ou
affection du corps vivant que je suis. Est-il possible de réduire
la sensation à une modification de l'organe auditif par exemple,
mais cette modification n'implique t-elle pas d'être doublée
d'un
phénomène psychique pour apparaître?
Pour Merleau Ponty dans La phénoménologie de la perception,
page 540, Le sentir, la sensation est intentionnelle ou
n'est pas.
"Le pur sentir n'est pas sentir. Sentir c'est savoir
qu'on sent, et savoir c'est percevoir."
Cette phrase semble s'enchaîner à merveille selon une rigueur déductive.
Mais le premier "savoir" et le second n'ont pas le même
sens!
Savoir qu'on sent désigne la présence à soi de la conscience
tandis que le second savoir désigne la connaissance donnée par
la perception qui détermine une intuition sensible par un concept
selon Kant.
Ce manque de rigueur nous oriente vers une réponse possible au
sujet: la sensation nous fait connaître immédiatement que nous
sommes des vivants: c'est une certitude première.
=> Serait-ce que la sensation nous ferait connaître une
communication du corporel et du spirituel, communication qui ne se
déroule pas sur le mode de l'intentionnalité.
Tout savoir serait d'abord présence à soi, épreuve de soi.
"La condition nécessaire et suffisante pour qu'une
conscience connaissance soit connaissance de son objet, c'est
qu'elle soit conscience d'elle même comme étant cette
connaissance." Sartre, L'Être et le Néant, pages 18 et
suivantes.
La sensation et la pensée de la sensation nous orienteraient peut
être vers la connaissance de ce qui rend possible l'action du
corps sur l'esprit et de l'esprit sur le corps.
Comme piste de lecture: la fin du chapitre premier de l'Essai sur
les données immédiates de la consciences de Bergson.
Pour approfondir, un texte difficile de Husserl, dans Idées
directrices pour une phénoménologie, traduction Paul
Ricoeur, Gallimard, page 104: La conscience et la réalité
naturelle.
Si vous êtes vraiment en terminales, au début de l'année, vous
pouvez utiliser l'aide suivante:
Les cinq sens
Vous pourriez peut-être les distinguer du point de vue de la représentation:
les sensations représentatives "qui nous donnent de l'objet
... les idées les plus claires et les plus distinctes, les moins
mélangées d'éléments subjectifs." Pradines: la vue et
l'ouïe.
Pour les autres essayez de démêler ces éléments subjectifs (mélange
de sentiments...)
-Relire le texte de Platon,
le soleil la ligne la caverne
-Distinguer l'essence et l'existence: percevoir par les sens donne
l'existence d'une chose.
"Les sens ne me trompent pas ... et cela, non par ce qu'ils
jugent toujours juste mais parce qu'ils ne jugent pas du tout, ce
qui fait retomber l'erreur à la charge de l'entendement."
Kant.
Pour le plan, vous pouvez les classer selon leur degré de
sensorialité c'est à dire de représentativité.
=>
Le
réel se réduit-il à ce qu'on perçoit?
=>
Voir,
percevoir, concevoir, juger, raisonner, Philo premiere
.J. Llapasset
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