=> Percevoir
signifie s'emparer de, prendre. Comme dans une capture mais une
capture mentale qui s'opère par l'esprit et qui consiste à
recevoir en prenant connaissance de choses extérieures ou de
faits intérieurs: je perçois le mouvement des vagues et je perçois
une émotion qui me bouleverse.
Si percevoir c'est
toujours plus que voir, c'est que lorsque je perçois le mouvement
des vagues c'est à travers une culture, une langue, et toute mon
expérience passée: en ce sens je m'empare de ce que je vois, je
le fais mien, parce que je mets du mien.
=> Apercevoir
c'est d'abord rependre connaissance, revenir à soi, prendre
conscience du monde et de soi. Apercevoir désigne donc une prise
de conscience réfléchie, consciente d'elle même. Apercevoir
implique la conscience de soi même. Mais cette conscience de soi
est toujours un acte qui vise une chose et la fait apparaître.
En ce sens
apercevoir c'est juger, se souvenir, imaginer et percevoir. Cela
implique un acte par lequel en saisissant le monde, je me saisis
comme sujet de cet acte.
Chacune des étapes
du mouvement de la pensée relève ainsi d'un sujet auteur, en un
sens, de ce qu'il pense, de ce qu'il pèse, qu'il compare,
qu'il juge, qu'il conçoit librement. Les actes de la pensée
consciente sont des manières d'apercevoir.
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Imaginer c'est
apercevoir comme absent un objet,
concevoir c'est apercevoir une diversité à travers une forme
intellectuelle née de l'abstraction,
sentir, c'est saisir un objet à travers une représentation
sensible actuelle.
Parce que apercevoir
reste toujours un acte qui se rend compte de lui même à lui même,
il est possible d'affirmer que dans tous ses modes la pensée
s'affirme comme ce qui témoigne du soi et du monde.
Ainsi penser c'est d'abord prendre conscience
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