I.
Autour du mot: sociologie, archéologie
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L'histoire n'est pas
la sociologie, encore moins l'archéologie.
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La
sociologie étudie un fait social, un peu comme on étudierait
une chose, indépendamment de sa position dans l'ici et le
maintenant, quelques soient les dates et les lieux, dans sa généralité.
Elle produit donc des sortes de concepts comme "la révolution",
"le suicide":
ce point de vue méthodologique a pour origine l'admiration de
la méthode expérimentale en Physique. Au contraire
l'histoire s'efforce de raconter un événement unique et qui
a disparu: la révolution de 1789 par exemple, grâce aux
traces laissées par cet événement: l'historien qui
confondrait les révolutions aurait donc mauvaise vue.
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L'archéologie comme
science des choses anciennes et des monuments, étudie des objets
et non des actions accomplies par des hommes
II.
La notion: Le parcours
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Histoire désigne
d'abord le devenir passé des hommes, leur existence, les choix
qu'ils ont faits librement ou les mécanismes passionnels qui les
ont aliénés, dans la mesure où ce devenir a laissé des traces
inconscientes - sans intention d'informer la postérité comme les
armes, outils, monnaies, archives, et des traces conscientes, témoignages,
mémoires, médailles commémoratives, inscriptions.
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Bien comprendre que
l'historien celui qui fait l'histoire au sens de narration du
devenir passé, a perdu son objet et que les traces portent en
elles un coefficient de déformation qui est fonction de la
culture, des particularités, de la partialité des témoins et même
pendant trop longtemps de l'absence du concept "d'histoire
objective", ce qui autorisait toutes les déformations et
toutes les omissions.
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N'ayant pas le contrôle
expérimental que permet la présence et la résistance de
l'objet, l'historien fait un effort de critique pour tenter d'établir
des faits en séparant le faux du vraisemblable:
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La critique
externe s'exerce sur la forme des documents (provenance,
restitution du texte primitif), en utilisant des sciences
auxiliaires: statistiques, datation au C14, épigraphie comme
étude des inscriptions, héraldique comme science des
blasons, paléographie comme étude des écrits anciens, archéologie.
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La critique
interne, du sens, du contenu, de l'esprit des documents,
cherche le degré de sincérité et de compétence des témoins,
la concordance des témoignages et leur indépendance.
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La méthode
historique donne à l'histoire un aspect de rigueur, de recherche
d'objectivité mais l'absence de méthode expérimentale prive
l'histoire du succès du succès et de la contrainte: l'histoire
reste donc un savoir, un peu comme un océan dans lequel
flotteraient quelques îlots pleinement justifiés: un roman
entrecoupé de brefs récits exacts.
Quelques
citations:
L'
Histoire
A- Devenir humain passé B- Narration | C- Histoire
et historien D- Histoire et sens E- Utilité de l'histoire |
F- Histoire mémoire
"L'histoire est un roman qui a été; le roman est de
l'histoire qui aurait pû être" E. et J de Goncourt.
"L'histoire,
je le crains, ne nous permet guère de prévoir; mais, associée
à l'indépendance d'esprit elle peut nous aider à mieux
voir" P. Valéry.
"L'histoire
que nous écrivons, l'histoire rétrospective (die Historie) est
rendue possible par l'histoire qui s'est faite" (die
Geschichte) Paul
Ricoeur.
Pistes
de lectures:
Hegel: La
Raison dans l'histoire
H. Marrou: De la connaissance historique
R. Aron: Introduction à la philosophie de l'histoire
Paul Ricoeur: Histoire et vérité
H. de Lubac: Paradoxes page 127
Paul Clavier: La raison Coll. "Optiques" de Hatier pages
42 et 43.
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