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  Internet, vampirisme post-industriel  
ou
 fabrique sociale de l’Autre virtuel?  

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Pourtant, bien des signes totalement inverses pourraient être “sités”:
- l’actualité la plus récente dans la chronique du quotidien des rencontres indique qu’outre le partage du savoir, qu’il soit universitaire, professionnel, existentiel ouvre à la synergie des compétences, autant qu’à la production de subjectivité, la rencontre amoureuse par exemple (la plus difficile, comme chacun sait, parmi toutes!) Celle-ci devient possible et même, “faisable,” via cette antique mais néanmoins ultramoderne voie romaine de circulation des affects, du savoir (textes, images, sons... paroles) que déploie l’Internet! Dans ce cas-là, sur un mode inaperçu mais emblématique, ce
sont les réalités virtuelles, socio-techniquement aménagées qui produisent concrètement du réel, invente matériellement de l’Autre.

 Thèse: Loin de libérer un nouveau désordre chaotique, la cyberpshère peut contribuer à mettre en synergie ce que l’humanité n’a jamais su réaliser à savoir traiter l’intelligence collective afin précisément de faire contrepoids, contrepoint à toutes les folies celle du totalitarisme, comme celle de la démocratie...(Le web espagnol: initiation au dialogue démocratique, production d’une éthique de la discussion entre ceux qui sont pour et contre la Corrida: ce qui définit l’homme, c’est l’échange
du verbe!!!)

Pour saisir cette thèse, sans doute convient-il de penser une hyper philosophie et pour les psychanalystes, un hyper psychanalyse.

Explications: Nous assistons au montage techno-socio-économique d’un Autre virtuel. L’Autre comme virtuel trouve sa condition de possibilité des ressources du psychisme, d’un psychisme dont l’inconscient est constitutif. L’Autre virtuel rend possible le futur antérieur, puisque l'inactuel du sujet
est au cœur du stade du miroir où se construit le sujet de la psychanalyse: le sujet de l’inconscient. La virtualité de l'Autre hante l'image spéculaire qui sépare le sujet de lui-même comme un double spectral, fantasmatique, fantomatique, ou fantastique. La réalité du virtuel rencontre sa caractéristique principale du fait de sa fonction médiane de l’Imaginaire entre la virtualité du réel et celle du symbolique. La fonction de nouage entre Réel et Symbolique laquelle revient à l’Imaginaire se trouve “déconstruite” par ces nouvelles technologies aussi froides que lisses,
aussi a-subjectives qu’intelligentes en leur artifice même. Il convoque, séduit, intimide le sujet en sa brisure même: inquiétante étrangeté du rapport du Même à l’Autre, du rapport de l’Autre à la violence du Même. La dialectique du proche et du lointain, du familier et de l’étranger est catalysée par toutes ces prothèses sensorielles du son, de l’image, du texte, de la parole.

Les différentes pulsions (scopique notamment, orale, anale...) sont striées même si le sujet pris dans le réseau, le web peut “planquer”  sa division, “se faire prendre pour un autre,” disparaître sous un pseudonyme, multiplier ses projections identitaires, s’inventer des masques, jouer ses masques, planquer sa faille identificatrice et éventer, occulter l’objet-cause du désir.....
Nous reprendrons cette question fondamentale de ce qui fait limite, détermination entre le réel et le virtuel ainsi que les nouvelles pathologies “toxicomaniaques” que la dite confusion peut générer. L’Usage abusif, fou des nouvelles technologies peut produire des subjectivités qui se pourront se croire libérées de l’aliénation symbolique, à commencer celle du temps, de l’histoire, de la mémoire, de la “présence”. Le discours juridique, comme le discours analytique est centré sur le bornage introuvable dans la nature et sur le web.

Nous assistons au Retour par les voies détournées (étymologie de latine de seducere, séduire) du Technologique de l'inquiétante étrangeté freudienne. La nouvelle cohérence du régime du sens passe par la construction de ce grand miroir techno-politique qu'est Internet, son enjeu économique, social le plus virtuellement réel est la production sociale (en réseau) de l'intelligence collective. Cependant, un formidable défi est lancé à la traditionnelle verticalisation du socius par les structures institutionnelles, juridiques et politiques.

Désormais avec Internet nous dormons aussi bien dans les bras de l'Etre que nous vivons sous le regard de l'Autre comme ouverture, inventions des possibles: à mon sens, la “virtu”, la vertu, c'est l'anti-Big Brothers soit la virtualisation par l’innervation électronique du social conçu comme méga et micro réseau d’un nouvel horizon démocratique. Il est significatif de remarquer que les pays totalitaires supportent l'Intranet, l’extranet, mais la plus grande des censure règne contre l'Internet, la statolâtrie ne s'y trompe point, car la dynamique de ces nouvelles technologies sont le curseur, mieux, le pulseur qui favorise l'émergence des autonomies démocratiques, individuelles et collectives.
La nouvelle agora devient électronique, virtuelle: nouvel espace de rencontres moléculaires, d'"écoute moléculaire" (Pierre Lévy) des sujets et des groupes devenant auto-organisés,auto - instituants (Castoriadis).

 Mais la politique, le molaire, c'est pas fini: ça ne finira même jamais... le rapport du sujet à l'Institution, à la Loi est "indesconstructible" (Derrida) "Indéménageable" (Legendre) sinon,
c'est la psychose sociale, le devenir-fou des sociétés... la régression barbare.
   La balance du Droit civil (en ce qu'il civilise!) ne peut, ni ne doit être chavirée par le discours et la pratique de l'internaute! La fonction logique, “sacrée” de ce Tiers immatérial est de nouer le biologique, le psychique et le social d'une façon qui fasse loi pour l'individu et qui permette à l'humanité de se perpétuer et de s'accomplir comme telle.

 Paradoxe à remarquer: Les protocoles de la loi sur Internet restent pris dans le légalisme de la religion industrialiste. Mais au passage une nouvelle courtoisie est née: le felling technologique, la
néthiquette!
   Donc l'Autre internetique (internéthique?) sera ou ne sera pas l'Autre de l'hyper-mémoire historique (généalogique) alors même que sa pratique suppose l'oubli de l'oubli, un Gai savoir possible... Internet permet d'exploiter désormais une économie de la connaissance, des agencements
collectifs d'énonciation du savoir, du désir: le capital n'est plus seulement déterminé par l'espace des marchandises mais (pour la première fois dans l'histoire humaine) par le capital humain (intellect, désir, percept) coopération nomade, synergie infinie en droit entre l'individu singulier et le collectif universel, l'identité devient la compétence, mais le partage, l'hybridation est continue.... Il  y aurait-là une possibilité de sortir du discours capitaliste: discours d’un échange généralisée de marchandise, d’information d’où le sujet aurait disparu! Comme l'aurait théorisé F. Guattari, Deleuze, Foucault... avec la cybernétique, l'ère médiatique (La TV), l'ère capitaliste de la marchandise (d'une certaine manière) c'est déjà fini. Un autre régime d'échange symbolique plus moléculaire, plus singularisant émerge...

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