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  Internet, vampirisme post-industriel  
ou
 fabrique sociale de l’Autre virtuel?  

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Argument: La perception européenne des nouvelles technologies traverse mal l’écran quasi-total de nos modèles de représentations de croissances consuméristes. Après la “société de consommation”, chacun se croit autorisé d’évoquer la “société d’information” ou de “communication” dont Internet serait alors l’ultime avatar? La mise au pas cadencé par les avancées électroniques du Marché enjoint progressivement toutes les strates du socius à entrer dans le nouvel univers lisse, mondial, logomatique de l’économie virtuelle.

Simulacre, illusion finale absolue du Kapital-vampire au chevet de sa propre mort impossible ou nouvelle chance d’invention sociale d’un espace logo nautique d’humanisation plus transversal, déhiérarchisant plus collectivement inventif?

 Avec internet, jamais les Etats n’ont été aussi impuissants, dépossédés de leur prérogatives institutionnelles celles du Droit national notamment alors même que le droit international reste dangereusement embryonnaire.

La pression des flux capitalistes semble irréversiblement téléguider à distance et, parfois même directement, le moindre impératif de production sociale: la fameuse logique planétaire ou mondiale du Kapital si bien repérée par Marx intimide aujourd’hui, toute interrogation philosophique ou anthropologique. A rebours de la nouvelle armée industrielle de la gestion, du marketing  en ses visées commerciales, je tenterai la mise en tension de deux champs de réflexion, celui de la philosophie (en sa dimension juridique) celui de la psychanalyse, en son apport théorique ou clinique.
   Les psychanalystes dans leur ensemble considèrent que le “discours de l’internaute”, -s’il existe- est un discours sans sujet, tant l’implantation de l’individu derrière son écran digital laisse peu de
place à la schize, à la césure, à, l’énonciation du sujet. En outre, la logique électronique des réseaux, de l’interactivité subjective semble lisser tous messages, tous codes. Au bout du compte, tous émetteurs et destinataires sont encodés dans un tel maillage que la “désolation”, au sens propre la perte du territoire existentiel semble vider toute subjectivité, tout désir et donc, tout désir d’éthique.
   Nous laisserons de côté cet aspect molaire des choses, en privilégiant délibérément la dimension moléculaire, singularisante, inventive de l’usage du Web, ce réseau des réseaux qui faisant exister le Virtuel produit l’arrivée de l’Actuel.

 Nous ferons l’hypothèse que l’internet est le lieu désormais virtuel de la fabrique sociale d’un Tiers, Autre virtuel qui selon certaines conditions, constituent sur le plan clinique du “Un par un” mais également sur le plan collectif, la condition préliminaire de l’arrivée, des inventions de l’Autre. (Le phénomène du Droit international et un des enjeux pratiques des inventions de l’Autre).
  Au-delà de la théorie clinique de Freud, puis Lacan, la pensée d’Emmanuel Lévinas, celle de Derrida ou Deleuze nous aidera, je l’espère, à saisir, comment philosophes et psychanalystes peuvent faire un usage spécifique de cette révolution scientifique et technologique irréversible.
Le Malaise du désir  pour le sujet égaré dans la Civilisation ou le malaise de la civilisation  en ses impasses croissantes peuvent en recevoir quelques éclairages nouveaux.

 Internet au miroir.
Question:   Le statut de l'Autre avec internet est éminemment énigmatique, paradoxal. Proche de la forme unaire, il peut évoquer la folie que redoute le “discours-juridique” comme tel, en ses bases romano-latines dont l’Occident tire sa texture civilisatrice, humanisatrice. Le capitalisme comme fin de l’histoire serait l’impossible mort, l’impossible vie d’un système d’échange économique et symbolique in-humain, humain en attente en tout cas d’un événement qui le dépasse.

“Peu d’hommes sont souvent suffisamment entraînés à distinguer un objet savant d’une chose pensée”.
Heidegger, Martin, “L’expérience de la pensée”, p. 23. Question III, Tel Gallimard, 1976.

Constat: En effet, avec Internet, c’est net, le Droit national est contourné alors même que la structure du Droit international reste embryonnaire, ou évoque un embryon tératologique. (l’hyper monopole de Billes Gates est plus fort que l’État américain!...) Jamais les Etats nationaux n’ont connu une telle impuissance devant une série d’activités humaines dont le trafic global est fondamentalement hors de toute maîtrise juridique.

Hypothèses: Heidegger redoutait que l’homme cybernétique soit sans intériorité, sans la moindre chance de faire la moindre expérience de la pensée.
- En ce sens, la question du spéculaire problématise jusqu'à un certain point d'incandescence, la désinstitutionnalisation du sujet. (cf. La singulière portée de l’enseignement de Legendre dans le champs encore clos de l’institution, c’est-à-dire du Droit et de la psychanalyse)
- Le formidable récent film de Chris Marker Livel five lequel pose la question du rapport non confusionnel entre les images et ceux qui les regardent.
   En effet, l’antique question de la représentation (images, emblèmes, icônes...), ne renvoie-t-elle pas profondément à la vie sociale, particulièrement ce qui lie et relie les sujets aux institutions. En
effet, la vie des images interroge autant ce que les psychanalyses nomme le Désir de l’Autre, que l’énigme de l’image de l’Autre L’archéologie du Pouvoir politique (en sa version religieuse, théologique ou Républicaine, Démocratique, laïque ne cessent de chercher la bonne modalité de sa présentation au Peuple.

Avec l’Internet, la cybersphère inquiète la logo sphère de la représentation du Pouvoir. Un certain imaginaire, déjà populaire, (cf.le discours des médias classiques TV, journaux régionaux...) donne à voir la dimension parasitaire, dangereuse d’internet pour le lien social: matraquage, fixation obsessionnelle sur l’usage du web par les sites révisionnistes, néo-nazis, pédophiles. Le web lui-même parasite technologique des lignes de communication téléphonique, satelittaire serait l’expression directe de tous les parasites sociaux : maffias de la drogue, du sexe, du sectarisme en tout genre...

Pourtant, bien des signes totalement inverses pourraient être “sités”: Aller vers la page 2

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