Deux
questions se posent alors:
1) Quand est-on sûr d’être en présence de cette loi
naturelle et de la respecter? Pourquoi la loi morale nous
oblige-t-elle?
2) Comment faut-il agir ?
Pourquoi
la loi morale nous oblige-t-elle? "Que
dois-je faire"
(cf Kant Logique 1800)
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Réponse
de Kant: "Agis de telle
sorte que la maxime (= la règle ) de ton action puisse être
érigée en loi universelle."
(Si tous les hommes choisissaient d’agir en ce moment comme
toi est-ce que ce serait bon pour l’humanité?)
-
et
"Agis de telle sorte que
tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans
la personne de tout autre , toujours en même temps comme une
fin et jamais simplement comme un moyen."
Nous
sommes tous égaux devant la loi morale et chacun doit être traité
selon sa dignité de personne- c’est-à-dire en être
raisonnable qui contrairement aux choses de la nature, agit
d’après des lois, selon des "principes"
. Seul cet être a une volonté qui est tout simplement la raison
pratique . Cette volonté a à choisir , à faire face à des
mobiles subjectifs qui ne concordent pas toujours avec les
prescriptions de la raison. Elle est en présence d’impératifs
qui s’expriment par le verbe: devoir . Ces impératifs marquent
le rapport d’une loi objective de la raison à une volonté
imparfaite qui dans sa nature subjective n’est pas nécessairement
déterminée par cette loi.
Kant
distingue deux sortes d’impératifs:
-
un
impératif qui exprime la nécessité pratique d’une
action qui est uniquement un moyen d’obtenir quelque
chose que l’on désire. ( qui veut la fin prend les
moyens). C’est l’impératif hypothétique.
-
un
impératif qui exprime la nécessité pratique d’une
action comme bonne en elle-même et pour elle seule.
C’est l’ imperatif
categorique de KANT. (lien ouverture nouvelle fenêtre)
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Mais
il faut toujours avoir présent à l’esprit que l’être humain
est libre c’est-à-dire qu’il n’est pas soumis à la loi
naturelle, il n’est pas un instrument. Il doit choisir , décider
de la respecter ou non. Sa volonté est législatrice universelle.
Elle sera bonne, comme le souligne Kant, lorsqu’elle verra dans
la liberté la fin aussi bien que le principe de son action.
C’est alors qu’on verra la loi morale - avec son universalité
- émaner de la volonté de l’être humain. (c’est moi qui, en
la respectant, la fera vivre dans mes actes).
Pourquoi
la loi morale nous oblige-t-elle? ou Pourquoi choisir le Bien ?
Qu’est-ce qui fait que je me sens "obligé" par le
Bien ? Je ne sais pas .
Cette question nous fait prendre conscience de nos limites. Pour répondre
à la question
il
faut en considérer une autre
Est-ce
légitime d’espérer la réalisation du souverain Bien ?
Pourquoi
notre volonté au lieu d’obéir à nos inclinations,
choisit-elle de respecter la loi naturelle? Est-ce que cela me
donne ce que j’espère: l’accomplissement de ma personne, être
rationnel, raisonnable, spirituel? quel est mon désir? Il semble
être infini.
C’est
ici que Kant introduit les postulats de l’immortalité
de l’âme et de l’existence de Dieu, c’est ici que
le savoir cède le pas à la croyance. Autrement dit la
raison , du sein même de ses limites, tire les motifs
de sa croyance. La raison est fondée non seulement à
savoir mais à croire. Et c’est la morale qui relie la
raison à des vérités suprasensibles: c’est de la
raison qu’émane l’acte de foi .
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Dans
la préface de la seconde édition de La Critique de la Raison
pure, Kant écrit: "Il me
fallut supprimer le savoir afin de trouver place pour la foi."
C’est
ainsi que la religion consiste à regarder les lois morales comme
si elles étaient des commandements divins.
Autres
sujets de réflexion (cf Kant : Fondement de la métaphysique des
mœurs) Pourquoi choisir le Bien? Qu’est-ce que le mal?:
-
une privation
- un effet de notre imperfection ?
- un renversement opéré par notre libre-arbitre dans l’ordre
-
des rapports entre notre sensibilité et notre raison
-
est-il radical c’est-à-dire est-il un penchant inné ?
- la souffrance
- le rachat
- la lettre ne doit pas étouffer l’esprit
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