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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

MESURE ET DÉMESURE

  •  Il est dans la nature de la mesure de devenir "commune mesure". 
    Comme le langage, elle est un outil de communication, d'échange, de consensus mais aussi de débat entre les hommes?


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Ce que vous demandez -
= A juste titre un point de départ et une direction. La direction va découler en partie  du point de départ.

"Un point de départ pour ma réflexion" :
= Réfléchir c'est revenir sur, ce qui vous impose de commencer par comprendre le sens de la citation proposée. Vous devez la déplier, l'expliquer dans une première partie.
Ou bien vous adhérez pleinement au contenu et alors dans une seconde et dernière partie vous montrerez l'intérêt de cette affirmation.
Ou bien, en scrutant bien des termes de la première phrase,vous éprouverez un étonnement et alors vous poserez un problème et entrerez, dans une troisième partie, dans une sorte de débat avec l'auteur. Vous voyez que la direction de votre pensée dépend du texte, de votre hésitation et de votre liberté de choisir. Il n'y a donc pas de direction qui soit un "devoir"...

A - Essayons d'éclairer le sens de ces deux phrases, de les déplier, de les comprendre.
= La mesure. Quelle est la nature de la mesure? Puisque la mesure est constituée par l'esprit, il faut chercher sa nature dans ce qui la constitue, dans son origine: un acte de l'esprit, un acte de comparaison:
"Mesurer une grandeur, c'est la rapporter à une autre grandeur de même espèce prise pour unité: sa mesure, c'est son rapport avec cette grandeur." Cournot, Correspondances entre l'algèbre et la géométrie, page 27.
Autant dire que la mesure est la détermination rigoureuse d'un rapport, d'une grandeur A à une autre grandeur B, si B est prise pour unité.
"L'opération de mesure est le processus par lequel on a recherché combien de fois l'unité est contenue dans la grandeur considérée." Boutry, Introduction à l'art de la mesure, page 11.
Au sens propre comme au sens figuré, la mesure est objective. C'est, semble-t-il, la réalité qui est mesurée.

Qu'est-ce que la commune mesure? Selon Le Petit Robert, c'est la quantité prise pour unité et servant à exprimer des rapports avec d'autres quantités homogènes.
=> Toute mesure a la possibilité de devenir commune mesure du fait qu'elle s'impose aux esprits parce qu'elle est oeuvre de l'esprit qui compare en superposant parce qu'il a déployé l'espace.
"Mesurer est une opération toute humaine qui implique qu'on superpose réellement ou idéalement deux objets l'un à l'autre un certain nombre de fois", résume clairement Bergson dans L'évolution créatrice, chapitre III, page 219. Mais il se garde bien de parler de commune mesure...

Outil: instrument qui permet:
- de communiquer = transmettre un message, par exemple une position d'un navire.
- d'échanger = rendre juste l'échange en comparant ce qui est échangé (on rend la monnaie ...)
- Consensus = on s'accorde par exemple sur le tracé d'une frontière bien que tout tracé de frontière soit idéal.
- Débat = on peut discuter d'une mesure, on examine l'étalon choisi et la pertinence du choix. On peut aussi discuter de la valeur d'une mesure, de son adéquation à la réalité.
"Cette barbarie mathématicienne qui, à force de mesurer, perd complètement le sens de la mesure." Gusdorf.

B - Instaurer une problématique?
= Etant donné le A- , vous devriez pouvoir expliquer et montrer l'intérêt ... Mais, il s'agit maintenant de s'étonner, de questionner l'auteur: c'est le plus délicat car il est toujours possible, quel que soit son niveau de faire un contresens sur sa pensée étant donné que vous n'avez pas le contexte.

= une piste: Partez d'une constatation: commune mesure ne s'emploie que négativement. On dit le plus souvent "sans commune mesure". Comment une action positive, la mesure, peut-elle se transformer dans une expression qui n'est employée que pour la nier? Ne peut-on revenir alors sur la première affirmation de l'auteur qui nous présente la commune mesure comme déductible de la mesure? Si l'on revient là-dessus, tout le reste pourrait bien vaciller. Autrement dit, la mesure ne pointe-t-elle pas plutôt vers l'incommensurable?
Dans la nature de la mesure n'y a-t-il pas un excès de pouvoir, une traduction/trahison, dans lequel s'origine non pas la commune mesure, mais l'absence de commune mesure?
Par exemple l'arithmétique dans son effort pour tout mesurer bute sur la découverte de l'absence de commune mesure de l'hypoténuse au côté du triangle rectangle isocèle. Incommensurabilité égalerait inadéquation au réel. Voir
"Je crois que 2 et 2 sont 4, et 4 et 4 sont 8" (III,1)  Dom Juan  (lien nouvelle fenêtre)

Voir la page:  La contamination de la mesure morale par la mesure quantitative

C - Ouverture:
= Si la nature de la mesure est en réalité d'être une absence de mesure, un excès, de rendre impossible la commune mesure au point que le terme n'est employé que négativement, n'y a-t-il pas une juste mesure, une mesure inaltérable qui parce qu'elle est juste serait ajustement à la réalité de chacun, équité, pâle reflet d'une mesure divine de toute chose. A la mesure comparative qui établit des rapports variables selon l'unité choisie, ne faut-il pas préférer l'équité et la charité. (relire Platon, Lois, 716 c)
Lire =>
En quoi peut on dire que la politique est un art de la mesure ?

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