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- La contamination de la mesure morale par la mesure
quantitative permet à l'homme le plus démesuré qui soit de
se présenter comme mesuré - (Dom Juan, -
"Je
crois que 2 et 2 sont 4, et 4 et 4 sont 8"
(III,1) Cette affirmation de Dom Juan vous parait elle être
l'expression d'une mesure ou d'une démesure?).
C'est
la barbarie:
"Cette barbarie mathématicienne qui, à force de
mesurer tout, perd complètement le sens de la mesure."
(Dans Diogène, n°26, page 80, affirmation de G. Gusdorf).
Par
la mesure quantitative, l'homme peut bien se croire mesure de
toute chose, par rapport à des choix arbitraires, parce qu'il
est capable de comparer deux espaces qu'il superpose, il peut
croire que mesurer c'est connaître au moment même où il
s'enferme dans le cercle de l'objectivité, dans la barbarie
galiléenne
Effectivement c'est bien l'homme qui a choisi arbitrairement
l'étalon et l'étalon peut varier avec chaque société et
pourquoi pas avec chaque individu. Alors tout s'équivaut,
tout est vrai. Mais si tout est vrai, rien n'est vrai et nous
perdons le critère du contradictoire.
Dire
que le transcendant, l'absolu est la mesure de toute chose
c'est au moins dire que sans ouverture à un transcendant il
ne peut y avoir de mesure au sens moral. Agir conformément au
devoir ne suffit pas: en agissant par devoir,
l'homme manifeste son appartenance à un monde intelligible de
liberté.
A
utiliser pour le sujet: le fondement de la mesure - (fondement
= ce qui donne à quelque chose sa raison d'être ou son
existence).
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