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Pour le mouvement de la dissertation.
(suite)
2
ème partie:
Pourtant
on ne peut contester qu'une théorie coupée de toute pratique,
du succès et de la contrainte, risquerait bien d'être une
connaissance générale formelle d'un monde qui ne
serait pas, une connaissance illusoire. Sans la
contrainte, lorsque l'observation réelle mesurable obtenue dans
une expérimentation n'est pas l'observation théorique déduite
de la théorie (la prévision), la connaissance serait aveugle
et n'aurait aucun instrument pour s'ajuster à la réalité.
Pour expliquer et pour comprendre il faut réaliser.
Comment
la théorie pourrait-elle négliger la réalisation dans perdre
contact avec ce qui est?
Il est impossible de nier que dans la démarche scientifique
contemporaine la théorie et l'expérimentation s'engendrent
mutuellement dans une sorte de dialogue.
L'efficacité
pratique exige d'ailleurs des moyens, des instruments qui ne
sont que des théories matérialisées. On voit que la valeur
d'une théorie a pour condition l'efficacité pratique au point
qu'on ne peut l'en séparer. La théorie commande l'expérimentation
dans tous ses moments au point que l'expérimentation devient le
déploiement de ce que la raison prescrit. La théorie est une
pratique,cette pratique n'étant que son accomplissement.
Pour
une 3 ème partie:
La
valeur d'une théorie ne se mesure-t-elle pas à la sagesse que
permet l'intelligibilité qu'elle apporte? Cette intelligibilité
permet en effet de maîtriser l'efficacité pratique et de
choisir le meilleur pour l'humanité. La connaissance du monde
n'est-elle pas une invitation à le préserver de la puissance
technique qui devient une menace?
Seule
l'intelligibilité, en effet, nous donne une connaissance générale
permettant de lester les moyens, de les mesurer en leur donnant
une mesure. Ce serait donc de la science et non de la technique
qu'il faudrait attendre le salut: cela fait la valeur de la
science: la valeur d'une théorie serait donc proportionnelle à
l'intelligibilité qu'elle donne: l'intelligibilité nous
invitant au respect, à porter un regard contemplatif, à ne pas
considérer le monde comme un simple moyen.
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Pour une conclusion.
Ce qui fait la
valeur d'une théorie ce n'est ni l'intelligibilité pure ni
l'efficacité technique mais leur union, leur collaboration à
une fin donnée par la sagesse. Ainsi la contemplation devient
action intelligente et ne sacrifie donc jamais le vraiment utile
à ce qui est simplement utile. La valeur d'une théorie tient
au pouvoir qu'elle donne de mesurer l'action, d'éviter la démesure
de l'efficacité à tout prix, de permettre de réaliser ce que
doit être l'horizon d'un être raisonnable sensiblement affecté.
"A l'aide des théories
physiques, nous cherchons à trouver notre chemin à
travers le labyrinthe des faits observés. Sans la
croyance qu'il est possible de saisir la réalité
avec nos constructions théoriques, sans la croyance
en l'harmonie interne de notre monde, il ne pourrait y
avoir de science." Einstein et Infeld, L'évolution
des idées en physique.
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