Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Identité
personnelle: Qu'est-ce
qui fait l'identité de chacun d'entre nous? Sur quoi repose mon
identité?
Identité
sociale = ce qui permet
de nous reconnaître dans un réseau de relation sociale: nom, la
profession, le sexe...
=> Par exemple, Margaret Mead veut démontrer que les caractéristiques
de la féminité, son identité sont régies par l'éducation et
les valeurs de telle ou telle civilisation, par exemple de la
civilisation américaine. Il y aurait des processus psychiques et
culturels dans chaque personnalité qui relèveraient des
institutions propres à chaque culture. Voir Margaret Mead, L'Un
et l'Autre Sexes: les rôles de l'homme et de la femme dans la
société, Denoël, 1966.
Vous pouvez aussi étudier une génération par rapport à une
autre génération. Une génération aurait une vision homogène
de son monde et du passé. Comment comprendre cette identité de
vue, de perspective malgré les différences
de sexes et de classes sociales?
=> Karl Mannheim, Le problème des générations, Nathan
Université, 1990 page 52 et 53 "Une génération est située
de façon semblable tout d'abord par le fait qu'elle participe en
parallèle à la même période du devenir collectif ..."
=> Vous pouvez aussi étudier le système des Grandes
Ecoles grâce à l'ouvrage de : Pierre Bourdieu et Passeron, Les
héritiers: les étudiants et la culture, Minuit; pages 106 à
109.
=> Voici une piste pour chercher un rapport entre les deux
expressions (attention, il y en a d'autres ...)
== Jung 1875 - 1961.
Vous trouverez chez cet auteur l'origine explicite de la distinction
animus et anima, même si on peut considérer que cette distinction
s'enracine dans le mythe de l'androgyne.
Pour Jung, il
s'agit d'archétype, de mouvement: à comprendre comme des
dynamismes en relation avec le sacré, avec ce qui attire vers le
haut.
Anima est d'abord une puissance informe, l'inverse du rationnel
qui pousse à ce risque tout où en se perdant on se sauve par une
crise propédeutique, à l'harmonie comme union des contraires. On
le comprendra si on compare les deux versions de L'Echange de
Claudel. Claudel reprend en l'élargissant la distinction animus
anima. Dans la première version, Marthe est anima à l'état
brut, à la limite, une puissance un peu stupide. Dans la deuxième
version elle s'est élevée vers l'harmonie, l'intelligence, la maîtrise
de soi.
La conscience serait ainsi habitée par l'image du sexe opposé
qui l'enrichit et la féconde dans un dialogue intérieur, une
balance intérieure entre la sensibilité et la rationalité.
Le succès de cette hypothèse tient à ce qu'elle permet de
comprendre la complexité d'un être humain, la possibilité d'une
compréhension d'autrui: s'aimer soi-même, s'accepter pour aimer
et accepter autrui.
Dans sa pièce de
théâtre L'échange
, Claudel se montre soucieux de ne refouler aucune de ces
possibilités mais d'utiliser leur dynamisme à la réussite de sa
vie dans une organisation qui relèverait de lui. Les quatre
personnages sont quatre aspects de son moi et il est très intéressant
d'étudier dans la deuxième version ce qu'ils sont devenus
cinquante après. Ainsi, Louis Laine qui au début de la pièce
est débiteur devient créancier à la fin de la pièce.
Ainsi Thomas
devient dans la deuxième version ce publicain qui dans le royaume
des cieux passera devant beaucoup de prêcheur.
== Il s'agit donc
d'un inconscient collectif qui se développe et se particularise
en fonction des choix de chacun, une sorte condition humaine pour
ne pas dire plus, qui permet à chacun de se comprendre et de
comprendre l'autre.
Voir
:
= |