° Rubrique lettres > Baudelaire (Les fleurs du mal) Auteurs BAUDELAIRE Quelques perspectives sur Le balcon Dialogue entre Oui-oui et Hibou (page1 - page 2 - page 3) Site Philagora, tous droits réservés __________________
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison, Oui-oui: La nuit transparente propre à l'extension du rêve devient une cloison, une muraille immense (Le cygne), à laquelle on se cogne. Quant aux prunelles , ce sont déjà les traîtres yeux. Il ne respire plus le malheureux, mais il boit, il absorbe un poison d'autant plus dangereux qu'il a la douceur de la mère. Hibou: L'oxymore, ô douceur! ô poison, fait jaillir la correspondance entre ce qui semble s'exclure et fait apparaître une méfiance à la croissance indéfinie. Oui-oui: Puis, voilà la sœur, on se demande ce qu'elle vient faire! Hibou: C'est la distance qui s'installe, la séparation, l'interdit. Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses, Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis, Oui-oui: Le gouffre, c'est le temps insondable, il est amer. Quatre vers interrogent sur ce qui venait d'être affirmé: le temps retrouvé de la strophe précédente comme si l'auteur était pris d'un doute. Le dernier vers, c'est la réponse... Hibou:
A toi de l'interpréter. Probablement, il marque le triomphe du
temps retrouvé grâce à l'art. C'est un trimètre, synthétique,
qui prend ensemble le dire, l'odorat, le contact, la correspondance
entre les sens et l'esprit, comme trois figures d'un bonheur fugitif
que l'art sauve. Joseph Llapasset - © ° Rubrique lettres > Baudelaire (Les fleurs du mal) |