Thèmes
concernés: la liberté, la responsabilité,
l'essence et l'existence.
Racines et Apports: Sartre
n'hésite pas à s'inspirer de philosophes très différents. Il leur
emprunte des concepts, les assimile et les reprend, quitte à les déformer,
dans une pensée personnelle. Par exemple, il s'inspire librement de
Hegel (la négativité, la contradiction, la dialectique, l'absolu comme
avènement de la raison dans l'histoire, dans le devenir), il fait
cohabiter Hegel ave Kierkegaard, père de l'existentialisme, pour qui
l'instant de la conversion exclut le devenir, pour qui le péché majeur
est l'abstraction car on ne peut penser ensemble le système et
l'existence: Kierkegaard est un farouche adversaire de Hegel.
Comme philosophe de l'existence, Sartre ne pouvait qu'admirer Descartes
dont le je pense, je suis, j'existe, le cogito est à la racine
de l'existentialisme: il ne pouvait qu'admirer la volonté cartésienne
de faire sa propre route, son destin en quelque sorte.
A Husserl, il prend l'idée d'intentionnalité qu'il interprète
d'ailleurs à sa manière. Très intéressé par la pensée de Heidegger
sur l'existence comme être là, il s'en sépare pour ne pas
faire un choix contre l'humanisme qui lui tient à coeur.
Les
apports de Sartre sont souvent des efforts pour faire sa propre route.
Ce qui l'intéresse dans la conscience, c'est l'acte de transcendance,
le mouvement vers une chose, mouvement transparent à lui même,nous
dit-il pour exprimer la présence à soi que présente tout acte
de transcendance.
La conscience par son mouvement n'est rien d'autre que l'existence,
l'existence est liberté.
L'angoisse est "la saisie réflexive de la liberté.": le
sujet, prenant conscience de sa liberté, de sa totale responsabilité
est saisi d'angoisse.
« Qu'est-ce que
signifie ici que l'existence précède l'essence? Cela signifie que
l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde et qu'il se définit
après ».
« L'homme, tel que le conçoit l'existentialisme,
s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera
qu'ensuite et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi il n'y a pas de
nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir.
« ... L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se
fait. Tel est le premier principe de l'existentialisme... L'homme est
d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se
projeter dans l'avenir».
« ... Si vraiment l'existence précède
l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est. Ainsi la première démarche
de l'existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu'il
est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son
existence. Et quand nous disons que l'homme est responsable de lui-même,
nous ne voulons pas dire que l'homme est responsable de sa stricte
individualité, mais qu'il est responsable de tous les hommes».
Sartre. (Conférence au
"Club maintenant". 1945)
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Mouvement de cet
extrait:
Si
l'existence précède l'essence, l'homme sera tel qu'il se sera fait, ce
qui implique sa liberté et sa responsabilité. En étant responsable de
soi il est du même coup responsable de tous ceux à qui il présente un
exemple, une certaine image de l'homme.
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