Thèmes
concernés:
l'esprit,
la liberté, l'histoire.
Racines
. Apports: grand
lecteur de Kant pour qui l'essence de la pensée c'est la liberté,
Hegel reprend aussi les thèmes de l'Idée et de la dialectique chers à
Platon. Mais cette reprise est un remaniement complet: Hegel substitue
le devenir, l'histoire à l'être, ce qui est vraiment: l'Idée, aussi
bien l'être que la vérité, manifeste une force de développement,
celle de l'Esprit qui se réalise, qui se clarifie, qui, en se pensant
lui même, arrive à l'absolue liberté, ce qui a sa raison d'être en
soi.
Il n'est pas exagéré de dire que la pensée de Hegel s'enracine aussi
dans les bouleversements de son époque (= devenir), qui lui semblent témoigner
d'un avènement progressif de l'esprit dans et par l'histoire des homme,
en suivant un processus dialectique dont le moteur est la contradiction.
L'étude
d'un texte de Hegel exige que l'on fasse apparaître d'abord ce que
l'auteur signifie. Il faut aller pas à pas. Ici encore, la difficulté
tient au vocabulaire, d'autant plus que, souvent, le terme prend un sens
propre dans le contexte de l'auteur.
L'absolu:
c'est la fin de l'histoire, ce qui est en soi et par soi et donc ce qui
a en soi sa raison d'être; la difficulté tient que c'est aussi le début
de l'histoire dans la mesure où c'est l'esprit qui se réalise
progressivement dans l'histoire.
L'Esprit:
la pensée se développant vers son terme: l'absolu.
L'Idée:
c'est l'esprit en tant qu'il apparaît dans le monde par un processus d'extérioration.
Dialectique:
c'est le mouvement de la pensée comme dépassement des contradictions.
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"La
nature de l'esprit se reconnaît à ce qui en est le parfait
contraire. De même que la substance de la matière est la
pesanteur, nous devons dire que la substance, l'essence de
l'esprit est la liberté. Chacun admet volontiers que l'esprit
possède aussi, parmi d'autres qualités, la liberté; mais la
philosophie nous enseigne que toutes les qualités de l'esprit ne
subsistent que grâce à la liberté, qu'elles ne sont toutes que
des moyens en vue de la liberté, que toutes cherchent et
produisent seulement celle-ci; c'est une connaissance de la
philosophie spéculative que la liberté est uniquement ce qu'il y
a de vrai dans l'esprit. La matière est pesante en tant qu'elle
se dirige vers un centre; elle est essentiellement complexe; elle
se trouve hors de l'unité et la cherche, elle cherche donc à
s'anéantir elle-même, elle cherche son contraire; si elle
l'atteignait elle ne serait plus la matière, elle aurait disparu,
elle tend à l'idéalité, car dans l'unité, elle est idéale.
L'esprit au contraire a justement en lui même son centre; il n'a
pas l'unité hors de lui mais il l'a trouvée; il est en soi et
avec soi. La matière a sa substance en dehors d'elle; l'esprit
est, l'être-en-soi-même. Cela est justement la liberté, car si
je suis dépendant je me rapporte à autre chose que je ne suis
pas; je ne puis exister sans, quelque chose hors de moi; je suis
libre quand je suis en moi.
Cet état
de l'esprit, d'être en soi, c'est la conscience, la conscience de
soi. Il faut dans la conscience, distinguer deux choses: d'abord
le fait que je sais et ensuite ce que je sais. Ces deux choses se
confondent dans la conscience de soi, car l'esprit se sait lui-même
il est le jugement de sa propre nature, il est aussi l'activité
par laquelle il revient à soi, se produit ainsi, se fait ce qu'il
est en soi."
Hegel
(Leçons sur la philosophie de l'histoire, Vrin, page 27)
Mouvement
du texte:
1- Une opposition de l'esprit et de
la matière permet de saisir que l'esprit est essentiellement
liberté, c'est la nature de l'esprit.
2- Ce qu'est la liberté. La
conscience et la conscience ce soi.
3- L'esprit se fait ce qu'il est en
soi.
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