° Rubrique Philo: Capes-Agreg

- Fiches d'aide à la préparation au CAPES -
Rubrique proposée et animée par  François Palacio

- Psychologie -

"Cinq leçons de psychanalyse" - S. Freud (1909 – trad. 1924)

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Troisième leçon - Le principe du déterminisme psychique. Le mot d’esprit. Le complexe. Les rêves et leur interprétation. L’analyse des rêves. Actes manqués, lapsus, actes symptomatiques. Multiple motivation.

  Deux forces agissaient l’une contre l’autre dans le malade ; d’abord son effort réfléchi pour ramener à la conscience les choses oubliées, mais latentes dans son inconscient; d’autre part la résistance que je vous ai décrite et qui s’oppose au passage à la conscience des éléments refoulés.

  L’idée surgissant dans l’esprit du malade est, par rapport à l’élément refoulé, comme une allusion, comme une traduction de celui-ci dans un autre langage. Nous connaissons dans la vie psychique normale des situations analogues qui conduisent à des résultats semblables. Tel est la cas du mot d’esprit.

  Suivons l’exemple de l’école de Zurich (Bleuler, Jung, etc.) et appelons complexe tout groupe d’éléments représentatifs liés ensemble et chargés d’affect. Si, pour rechercher un complexe refoulé, nous partons des souvenirs que le malade possède encore, nous pouvons donc y parvenir, à condition qu’il nous apporte un nombre suffisant d’associations libres. Nous laissons parler le malade comme il lui plaît, conformément à notre hypothèse d’après laquelle rien ne peut lui venir à l’esprit qui ne dépende indirectement du complexe recherché. Cette méthode pour découvrir les éléments refoulés vous semble peut-être pénible ; je suis cependant vous assurer que c’est la seule praticable.  

 L’examen des idées spontanées qui se présentent au malade, s’il se soumet aux principales règles de la psychanalyse, n’est pas le seul moyen technique qui permette de sonder l’inconscient. 
Deux autres procédés conduisent au même but : l’interprétation des rêves et celle des erreurs et des lapsus.
L’interprétation des rêves est, en réalité, la voie royale de la connaissance de l’inconscient, la base la plus sûre de nos recherches, et c’est l’étude des rêves, plus qu’aucune autre, qui vous convaincra de la valeur de la psychanalyse et vous formera à sa pratique.

Il nous faut distinguer deux choses : d’une part, le rêve tel qu’il nous apparaît, tel que nous l’évoquons le matin, vague au point que nous avons souvent de la peine à le raconter, à le traduire en mots ; c’est ce que nous appellerons le contenu manifeste du rêve. D’autre part, nous avons l’ensemble des idées oniriques latentes, que nous supposons présider au rêve du fond même de l’inconscient.

  La formation des rêves résulte donc du même contraste de forces psychiques que dans la formation des symptômes. Le contenu manifeste du rêve est le substitut altéré des idées oniriques latentes et cette altération est l’œuvre d’un moi qui se défend ; elle naît de résistances qui interdisent absolument aux désirs inconscients d’entrer dans la conscience à l’état de veille.

Pour se persuader de l’existence des idées latentes du rêve et de la réalité de leur rapport avec le contenu manifeste, il faut pratiquer l’analyse des rêves, dont la technique est la même que la technique psychanalytique dont il a déjà été question. Elle consiste tout d’abord à faire complètement abstraction des enchaînements d’idées que semble offrir le contenu manifeste du rêve, et à s’appliquer à découvrir les idées latentes, en recherchant quelles associations déclenche chacun de ses éléments. Ces associations provoquées conduiront à la découverte des idées latentes du rêveur, de même que, tout à l’heure, nous voyions les associations déclenchées par les divers symptômes nous conduire aux souvenirs oubliés et aux complexes du malade.

 Le contenu manifeste du rêve peut donc être considéré comme la réalisation déguisée de désirs refoulés.

Jetons maintenant un coup d’œil sur la façon dont les idées inconscientes du rêve se transforment en contenu manifeste. J’appellerai travail onirique l’ensemble de cette opération. Parmi ces processus, il convient d’en noter deux : la condensation et le déplacement.

Outre que les rêves d’angoisse ont besoin d’être interprétés avant qu’on puisse les juger, il faut dire que l’angoisse en général ne tient pas seulement au contenu du rêve, ainsi qu’on se l’imagine quand on ignore ce qu’est l’angoisse des névrosés. L’angoisse est un refus que le moi oppose aux désirs refoulés devenus puissants ; c’est pourquoi sa présence dans le rêve est très explicable si le rêve exprime trop complètement ces désirs refoulés.

Je peux passer au troisième groupe de phénomènes psychiques dont tire parti la technique psychanalytique. Ce sont tous ces actes innombrables de la vie quotidienne que l’on rencontre aussi bien chez les individus normaux que chez les névrosés et qui se caractérisent par le fait qu’ils manquent leur but : on pourrait les grouper sous le nom d’actes manqués. 

Vers Quatrième leçon- Les complexes pathogènes

 

 

 

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