Le problème: 

- Si un changement de politique urbaine ne peut s'effectuer que selon un rythme lent (le temps de détruire ou de construire), comment faire face à l'actualité? Comment à partir de problèmes actuels prévoir les problèmes de demain puisque, étant donné le rythme, on ne peut agir que sur ces derniers.
- L'urbanisme ne risque-t-il pas d'arriver toujours trop tard.

=> La réalité urbaine est toujours le résultat d'un devenir passé, souvent modelé par une pensée "politique", puisque les architectes voient leurs projets acceptés ou refusés par les élus, puisque leurs constructions donnent tel ou tel visage à une ville.

=> Ces décisions peuvent suivre des processus économiques qui amènent par exemple à la distinction des marchés (avec pour conséquence la distinction des âges, le marché des jeunes , le marché du troisième âge)... ou vouloir corriger ces mêmes processus.

• Dans tous les cas, des frontières apparaissent: certaines permettent les échanges, d'autres sont des murs qui séparent.

• Le problème est de savoir si on va mettre chacun à sa place, chaque activité dans un lieu distinct, fonctionnel, chacun dans un lieu propre ou si on va s'efforcer de mettre en relation les différentes catégories de population, de leur donner les conditions de circuler et d'échanger pour créer des "communautés" urbaines.

• La frontière est-elle une condition nécessaire de la vie en société? Si c'était le cas, il faudrait éviter de nier les frontières (cela ne servirait à rien) mais ménager des passages, des possibilités de communication, des ponts.

• Les nécessités économiques contraignent à des regroupements. Cela signifie-t-il le renoncement aux frontières?

Enquête possible: 

=> Les frontières dans notre ville:

• Quelle culture a produit le "paysage" de notre ville: quelle place y a-t-il pour des frontières: le travail, les loisirs, les achats, la vie privé... sont-ils situés chacun dans un lieu bien distinct?

• Y a-t-il des lieux de rencontres entre les jeunes, les adultes, les vieux? L'élite, les autres... Les riches, les pauvres... Quelle la politique du moment.

• L'urbanisme actuel est-il un effort pour revenir sur des distinctions qui paraissaient évidentes il y a trente ans par la création de foyers étudiants/retraités, installation de maisons de retraite au cœur de la cité et non... au bord de la mer.

• Par le développement du télé-travail, des moyens de circulation (voir l'impact du TER sur l'avenue Champs Elysées devenue accessible à tous, à voir par exemple, dans les prochains mois, l'impact du tramway de Montpellier qui circule, en particulier, entre La Paillade et la Place de la Comédie)

• Par le développement des Maisons pour tous: pourquoi, dans quel but, combien y en a-t-il dans votre ville?

Stratégie:

=> Quelle ville, résultat d'hier? (L'Écusson, centre historique à Montpellier). Quelle ville pour aujourd'hui et pour demain?

• Enquête près des "anciens élus".

• Enquête près des élus actuels.

• Rencontrer le responsable de l'urbanisme.

• Prise en considération de l'économique (il a son importance) et de l'humain?

Suggestion pour l'organisation:

=> Repérer, situer l'ancien, l'actuel, ce qui est en avance, photographier. Marquer les frontières. Y a-t-il des limites? Qu'est-ce qui empêche de circuler. 

=> Rencontrer avec des questions précises, par exemple: quelle frontière ou quel verrou citeriez-vous en premier pour votre activité dans votre ville? Un agent immobilier; une assistance sociale; un médecin; un prof de sciences économiques; un musicien des rues; un directeur d'une maison pour tous; un éducateur de quartier; un pasteur; un prêtre (lui demander où en est la messe pour les enfants de jadis: n'y a-t-il pas un retour vers des rencontres inter-génération?); Voir d'abord parmi les parents d'élèves de l'établissement scolaire.

Une astuce pour démarrer:

=> Rencontrer un responsable de la FOL ou de l'UNAF, et leur demander:

• Y a-t-il des frontières dans les lieux d'enseignement, entre les lieux d'enseignement et le contexte urbain...

• L'adresse de l'antenne locale de l'association "Lire et faire lire": des retraités vont lire et faire lire dans des écoles et des collèges ce qui est la meilleure manière de remplir dans quelques années les bibliothèques. Rencontrer un responsable de cette association qui oeuvre pour le passage des frontières entre les âges et donc pour tous. Leur demander comment d'après eux, ils ont dynamisé les circuits au point de faire collaborer à leur oeuvre des Associations très différentes: c'est le secret de transformer un mur en frontière que l'on peut passer.

Joseph Llapasset