Détermination
de ce qu'est "l'humain" ?
Le
philosophe ne sait pas ce qu'il sait
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ce
qui lui interdit d'arrêter sa démarche...
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sait
ce qu'il ne sait pas
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ce
qui lui permet de savoir ce qu'il cherche
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Nous
cherchons là où réside l'humain, ce qui nous interdit de nous
réfugier dans le non-être kaléidoscopique des significations infalsifiables.
Que l'homme soit un être biologique en même
temps qu'un individu social semble nous disperser dans deux
directions qui, s'éloignent à l'infini, rendant tout effort de
synthèse vain: En effet "parmi les réponses qu'il
(l'homme) fournit aux excitations extérieures ou intérieures
certaines relèvent intégralement (nous
soulignons) de sa nature, d'autres de sa condition." (Levi-Strauss)
Qui
ne voit qu'on risque de s'engager dans un mauvais infini
dialectique, dans une distinction qui déchire l'humain et
interdira la réconciliation de l'universel et du particulier.
Or, en présence de l'humain, on accordera (ora, vois- le) qu'on
se trouve toujours devant une action relevant implicitement ou
explicitement d'un savoir, d'un acquis (d'une invention enseignée),
qu'on se trouve donc devant un mixte de corporéité (ici et
maintenant, déploiement d'une force physique par le corps), et
de pensée (conscience, jugement, examen de la réflexion)
l'humain
relevait à la fois de la nature et de la
culture (dans son comportement).
Si
la culture est ce que l'homme ajoute à la nature=>
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la
culture est d'abord invention
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Si
la nature est ce donné intérieur ou
extérieur à la naissance et si le
comportement relève des deux=>
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On
peut se demander en examinant l'aiguille au centre de
la balance qu'elle est l'articulation qui
permettrait d'expliquer leur jonction
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Du
même coup n'aurait-on pas "pourchassé" l'humain
jusque dans son repère, en expliquant, en dépliant
une relation plutôt qu'une participation?
Admettons
parce que c'est évident (visible) que l'invention de la règle
se retrouve dans toute société humaine; que l'invention est
donc l'origine de la culture; que l'invention s'exerce (avec?,
dans?, sur?) un donné naturel. Un tel discours
sera accompagné de vérité s'il porte sur ce qui est: c'est à
dire, aussi sur la nature, au sens de donné
biologique. Voilà pourquoi un article de F. Jacob est du plus
grand intérêt pour expliquer, par une hypothèse
l'humain, ce que cela est "l'humain" dans la genèse
de l'invention:
"Ce qui paraît le plus vraisemblable c'est
que, pour toute une série d'aptitudes mentales, le programme génétique
met en place ce qu'on pourrait appeler des structures d'accueil
qui permettent à l'enfant de réagir à son milieu, de repérer
des régularités, de les mémoriser, puis de combiner les éléments
en assemblages nouveaux. Avec l'apprentissage
s'affinent et s'élaborent peu à peu ces structures
nerveuses" Le Monde 11/02/79
Bien
suivre l'ordre c'est échapper aux difficultés scolaires:
Attention
=> Mémorisation => combinaison => Invention.
L'homme
posséderait un donné naturel qui lui permettrait de se
cultiver et d'inventer sa culture: il y aurait donc une prédisposition
à l'humanité héréditaire que seul un milieu humain
activerait (cette explication à l'état d'hypothèse n'enlève
rien au mystère du commencement de l'humain).
Dans cette perspective l'humain serait aussi bien le naturel que
le culturel.
Est-ce
dire que l'inhumain précède l'humain et que ce que Darwin écrivait
en tête de la première édition de L'origine des espèces:
"la lumière sera faite sur l'origine de
l'homme et de son histoire"- les éditions suivantes précisant
"toute la lumière"- est réalisé par la biologie
moderne? Aurions -nous trouvé la genèse de la différence spécifique
qui fait l'humain, dans des structures données à la
naissance qui auraient, pour ainsi dire le pouvoir de
"s'allonger" sous l'effet d'un
"bombardement" dispensé généreusement par le milieu
humain qui entoure le bébé, l'enfant, l'adolescent...?
Est-ce
plus qu'une hypothèse?
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Où
sont les observations ou les expérimentations qui
confirmeraient provisoirement cette hypothèse ou qui la
falsifieraient? Sommes nous devant un avatar de la "glande
pinéale" ou devant un progrès décisif? La parole doit
donc être donnée à un biologiste de cette fin de siècle pour
nous dire ce qu'il en est de la recherche, 2O ans après
l'article de f. Jacob.
Vers
La page du biologiste
- Détermination
de ce qu'est " l'humain " |