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- Propédeutique pour mieux comprendre:
De
cette personne qui vient de m'être présentée, le jour de la
rentrée, je peux faire un long discours, passer par de longs détours,
en plaquant sur elle des concepts empiriques: elle est brune,
grande, séduisante par sa forme, tentatrice, soignée ...
Je
prends de nombreux détours pour la connaître et je peux même,
à mon gré faire de longues déductions, des raisonnements
logiques, des "plans sur la comète". Puis je décide
de la revoir comme si le discursif n'avait de sens que de préparer
un retour à l'intuition.
Reste
que, après tout cela, si je la retrouve dans l'immense cour,
j'ai bien une présentation qui accompagne le regard que je
porte sur elle et tous les concepts que j'avais combinés de
manières diverses, en son absence, craquent et me semblent bien
inutile.
C'est
que, alors, ma connaissance est intuitive .Mais se pose une
question: est-ce une intuition ou une illusion d'intuition?
Cette connaissance intuitive que l'évidence accompagne puis-je
m'y fier
Me voilà
renvoyé au discursif!
Je
commence à comprendre que l'opposition intuitif / discursif
n'empêche pas une collaboration d'où sortira ce que je pourrai
appeler mon savoir.
"Ce
qui caractérise avant tout l'intuition, c'est d'être
une connaissance antérieure parfois, en tout cas supérieure
à l'analyse, à la réflexion abstractive, une
connaissance transcendante au discours, source plutôt
que résultat du discours, une connaissance enfin qui
se justifie rien qu'en se présentant, qui porte son
évidence avec soi." E. Le Roy, La Pensée
intuitive, I. page 149. |
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