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« Puissances de l'imagination »

(voie d'accès choisie: le pouvoir de l'imaginaire - Perspectives par Joseph Llapasset)

Classes prépas, programme des prépas scientifiques

  • La voie royale des trois oeuvres et des grands textes
     Le paysage romanesque des trois oeuvres, vu d'un sommet.

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- Ce qui importe vraiment, c'est de prendre ensemble les trois oeuvres au programme, non pas horizontalement, mais verticalement en s'élevant à un sommet, la lucidité, la vérité. A partir de là il devient facile de voir, de comprendre le mouvement romanesque qui est un mouvement vers la vérité, vers la désillusion, que l'on retrouve dans chacune des grandes oeuvres romanesques. Présentons brièvement le mouvement des grandes oeuvres romanesques, de Cervantès à Le Clézio.

Cervantès. (1547 - 1616) Don quichotte. 
Donner un sens à la vie grâce au pouvoir de l'imaginaire

Épilogue: désillusion
"Ma raison est à nouveau libre et claire, dégagée des ombres épaisses de l'ignorance dont j'étais enveloppé pour avoir trop lu de ces exécrables romans de chevalerie. Je reconnais que leur contenu n'était qu'absurdité et mensonges.
Don Quichotte, 2, chapitre LXXIV, page 585

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Madame de La Fayette. (1634 - 1693) La Princesse de Clèves. 
Coup de foudre de monsieur de Clèves non partagé.
Coup de foudre au bal, partagé: pouvoir de l'imaginaire.

Épilogue: "Les passions et la engagements du monde lui parurent tels qu'ils paraissent aux personnes qui ont de vues plus grandes et plus éloignées."

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Stendhal. (1783 - 1842) Le rouge et le noir.
L'ambition.

Épilogue: "Autrefois ... quand j'aurais pu être si heureux ... une ambition fougueuse entraînait mon âme dans des pays imaginaires ... J'étais aux innombrables combats que j'aurais à soutenir pour bâtir une fortune colossale ... L"ambition a enflammé mon coeur: c'était une passion."

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Proust. (1871 - 1922) Un amour de Swann.
Il résume le passé, les yeux ouverts.

Épilogue: "Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre. "

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Malraux. (1901 - 1976) La voie royale.
Fuir le paquebot poussif de la société, donner un sens à sa vie par l'aventure et l'amitié, le conquérant se nourrit de l'imaginaire.

Épilogue: Perkins meurt seul, par un hasard absurde, pour n'avoir pas regardé devant ses pieds!

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Le Clézio. (1940 ) Le chercheur d'or.
La poursuite d'un trésor ou le triomphe de l'imaginaire.

Épilogue: "J'ai sorti de mon sac les papiers du trésor et je les ai brûlés. Maintenant je sais que c'est qu'ainsi qu'a fait le Corsaire.... après avoir vécu tant de tueries et tant de gloire, il est revenu sur ses pas et il a défait ce qu'il avait créé, pour être enfin libre."

 

 => On pensera aussi au mouvement De la recherche de la vérité (Malebranche) et à Dostoïevski, Crime et Châtiment, titre qui résume à la perfection le mouvement des grandes oeuvres romanesques.

=> C'est donc à la fin des grandes oeuvres qu'il faut chercher le moment tardif de lucidité qui brise les cercles les plus enchanteurs.

Lisez de près les dernières pages de Don Quichotte et de Un amour de Swann, pour prendre ensemble les trois oeuvres au programme: dans les trois cas il s'agit de "lire le désir" pour limiter le pouvoir de l'imaginaire. Mais pour lire le désir, il faut débusquer le pouvoir de l'imaginaire, sa structure et son action.

-> La verite du romanesque: si le grain ne meurt ..