=>
L'imagination.
C'est
une faculté:
- d'élaborer des images par combinaison de
perceptions antérieures et de présenter ces images, rendre présent
ce qui est absent, se représenter des choses absentes
ou ce que les sens ne peuvent percevoir, les
deux marches pour se diriger vers l'irréalité.
On distinguera donc imaginer et percevoir: ce qui est donné en
image et ce qui est construit, dans la perception ou dans la
conception.
"Je ne puis imaginer une figure de 100 angles, mais je peux
la concevoir très clairement et très distinctement."
(Logique de Port Royal, I, 1)
-
L'imagination novatrice par l'imagination, nous
nous détournons de la réalité présente et nous nous tournons
vers une autre vie, une autre manière de voir.
-
L'imagination créatrice, faculté de se représenter
ce qu'on a jamais vu ou de concevoir des rapports jamais observés.
C'est la fonction de l'irréel qui peut aller jusqu'à produire
des constructions, sans aucune correspondance dans le réel, en
remplaçant le réel au point de faire oublier tout ce que le réel
manifeste de blessant ou de repoussant.
=>
L'imaginaire
L'imaginaire
désigne d'abord ce qui n'existe qu'en imagination. Puis le
domaine de l'irréel produit par l'imagination. C'est donc le corrélatif
de l'imagination. Dans l'Imaginaire, page 213,
Sartre parle d'un rêve,dans lequel le rêveur s'est enfermé,
comme d'un imaginaire clos sur lequel le rêveur ne peut prendre
un point de vue extérieur: il est donc prisonnier du rêve.
L'imaginaire
désigne alors un effet de la fonction irréalisante de la
conscience: dans tous les cas un refus, une négation de ce qui
est donné, du réel.
Est
imaginaire ce qui est irréel.
=>
L'imaginatif.
L'imaginatif
désigne un sujet que les images frappent davantage que les
perceptions elles-mêmes: comprendre que l'imaginatif a une
facilité particulière à imaginer et que son imagination par
un simple exercice peut développer une puissance particulière.
Chez l'imaginatif, plus les images prennent de pouvoir, plus les
perceptions perdent de leur vivacité.
=>
Il est possible:
- ou bien de considérer que l'imagination produit de
l'imaginaire, particulièrement chez l'imaginatif. L'imagination
précèderait et structurerait l'imaginaire. On parlerait donc
de pouvoir ou de puissance de l'imagination.
- ou bien que l'imaginaire est un fonds dans lequel
l'imagination puise pour reproduire ou produire des broderies
d'autant plus que l'imaginatif, parce qu'il est sensible à la
magie des images, a une grande facilité à projeter un
imaginaire entre lui et la réalité. Si la grande maladie c'est
l'existence, cela ouvre une voie royale à l'imaginaire.
L'imaginaire, subvertit le sujet, le précède et le déstructure
au profit d'un monde imaginaire, celui de l'irréalité dont il
est le jouet.
Les déconstructions du sujet initiées par Schopenhauer et par
Freud amènent notre époque à parler plutôt d'un imaginaire
toujours latent et de son pouvoir omnipotent, à quoi rien n'échapperait.
=>
Le pouvoir de l'imaginaire.
Le pouvoir c'est la
capacité où la faculté d'agir ou de faire agir, pour faire ou
pour faire faire ce que l'on veut: agir plutôt que subir. C'est
donc une force ou une énergie de l'imaginaire due à sa
constitution qui lui donne une capacité effective, une
puissance. La question fondamentale vers laquelle nous oriente
le thème, le pouvoir de l'imaginaire est donc: comment
l'imaginaire est-il constitué pour avoir une
puissance et pour exercer un pouvoir?
Vers
les textes de Proust
|