Le
rapport entre culture et nature est-elle une simple connexion , la
culture étant une simple nature cultivée, un décalque pour
ainsi dire. Est-ce un rapport de maître à esclave, la
culture étant la domination de la nature? Est-ce une
distinction radicale de telle sorte que la culture peut être
saisie indépendamment de la nature, ou bien nature et culture
ne se révèle-t-elle que par une interaction des gènes et du
milieu humain qui les active?
Vers
quoi s'orienter? Dans tous les cas vers l'articulation de la
culture à la nature.
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Origine
de la difficulté. Celui qui observe des interférences
finit par les attribuer à une interaction, l'interaction de
deux sources lumineuses cohérentes, sans pour cela démêler
ce qui relève de l'une et ce qui relève de l'autre. Dans
notre cas la difficulté est multipliée car l'inné et
l'acquis contrairement aux deux sources lumineuses semblent
bien différer radicalement.
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Ce
qui est certain et peu contestable c'est que d'une part la
culture ne saurait apparaître sans des prédispositions
naturelles (l'être humain est programmé pour apprendre) et
que d'autre part, la nature n'aurait rien d'humain sans une
éducation et donc sans la culture. Cette dualité peut nous
permettre d'écarter toute distinction radicale de l'inné
et de l'acquis: la distinction ne serait plus qu'un
instrument de méthode, une hypothèse commode.
Faut-il
distinguer en l'homme ce qui relève de l'inné et de l'acquis?
La
question posée implique bien la question de la distinction:
est-il possible de reconnaître l'inné comme distinct de
l'acquis?
Relever de: être sous la dépendance
de ,ici être du domaine de.
L'inné: ce que l'on a à la
naissance, ce qui appartient au patrimoine génétique, ce qui
est du domaine de l'hérédité.
Acquis: qui a été imaginé,transmis
et qui a été acquis par l'individu, par ses réactions au
milieu ou par un enseignement.
C'est
une manière de poser le problème des rapports entre la nature
et la culture: juxtaposition, distinction , opposition radicale,
interaction.
La
distinction culture, nature, est-elle historique ou
simplement méthodologique?
Le
sujet pointe directement vers le problème. La distinction.
historique:
aurait-elle une signification historique, a-t-elle existé à un
moment de l'histoire? Serait-elle ancrée dans la réalité,
correspondrait-elle à quelque chose de réel? Pour ainsi dire
cette distinction serait fondée dans l'être.
Méthodologique:
Au contraire, cette distinction serait l'instrument d'une méthode,
ce que l'on admet provisoirement (un modèle ou une hypothèse,
ce qui permet de mieux les distinguer et donc de mieux les étudier.
Si
l'on considère que l'homme a l'état de nature ne saurait avoir
existé, (ce qui aurait existé n'aurait pas été un homme)
n'est-il pas contradictoire d'affirmer qu'un homme n'ayant pas
de lien social puisse avoir été un homme?
En
s'orientant vers le problème, on
s'oriente vers ce qui permettra de traiter le sujet si le problème
est correctement posé. Dans ce sujet, la question de la
question porte sur les rapports entre d'une part l'inné naturel
et d'autre part, l'acquis, la volonté et la liberté. Ce qui
relève de la nature est déterminé, ce qui relève de la
culture est liberté. Il est évident que s'ils sont imbriqués
de manière inextricable, il sera difficile de distinguer ce qui
ne relève que de l'inné et ce qui ne relève que de l'acquis.
La
conscience immédiate, l'opinion nous fait dire que la
respiration ou la marche relève de l'inné et que le
comportement au volant relève de l'acquis. Mais les certitudes
de l'opinion viennent de ce qu'elle ne pense pas et ne s'oriente
pas vers le problème.
Pourtant nous ne pouvons éviter de nous interroger sur les
rapport entre la nature et la culture, ce qui nous permettrait
peut-être de cerner ce qui relève de l'action de l'une et ce
qui relève de l'action de l'autre: est-ce une opposition
radicale, une synergie ou une interaction?
La question est donc bien: comment penser l'interaction
de l'inné et de l'acquis, de la nature et de la culture?
Vers : Penser
l'interaction de l'inné et de l'acquis ! Méthode
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