Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
Et
tout d'abord que nous disent les termes employés ?
L'image |
C'est
la forme sensible d'un objet, la représentation, la
chose présente à la conscience. Autant dire qu'il y a
des images visuelles, auditives ...
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Le pouvoir |
Ici il
s'agit d'une force propre à une fonction qui lui donne
une capacité effective de provoquer une réaction immédiate
ou une action réfléchie. L'action exige un savoir que
l'on considère comme certain ou comme probable, que
l'on ne met pas en doute du moins tant qu'on agit. On
parlera du pouvoir de l'imagination, de l'attention, de
l'image ... |
Quel
pouvoir l'image a-t-elle? Quelle est l'essence de ce pouvoir qui
nous fait réagir ou nous fait agir?
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1- L'image
a un pouvoir immédiat de nous faire réagir par une sorte de
schéma sensorimoteur grâce auquel des réactions musculaires
s'ébranlent sur et dans le corps lorsque nous voyons ou nous
entendons, ou encore nous sentons.
Cela se lit sur le visage au point que nous saisissons immédiatement
ce que l'image de notre corps provoque chez autrui: l'attrait,
le désir, l'indifférence ou encore la répulsion.
Remarquons que la réaction étant accompagnée d'un sentiment
nous ne perdons jamais la réalité de ce sentiment et nous ne
doutons pas de "sa vérité" puisque
le sentiment qui est épreuve de soi n'a besoin de rien d'autre
pour atteindre la certitude de sa réalité.
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Le pouvoir de l'image tient donc tout d'abord à ce qu'elle
s'appuie sur la réalité du sentiment qu'elle provoque: on ne
doute pas de ce qu'on voit, cela, pour ainsi dire, crève les
yeux.
Ainsi la réalité immédiate préjuge déjà de la conformité
entre la représentation sensible et l'être de la chose qui la
provoque: illusion, comme s'il n'y avait pas de distinction
entre le reflet et le modèle.
Comme le corps réagit et que le corps est l'instrument du
"je peux", il est évident que le pouvoir de l'image
est grand au niveau de la réaction spontanée qu'elle provoque.
On n'a pas le temps de marquer un recul, on balaie d'un revers
de de main un argument au risque de perdre son public.
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2 - Rien
d'étonnant à ce que le pouvoir de l'image soit grand sur
l'opinion publique: on prend un enfant dans ses bras, on montre
un ennemi qui pleure ... L'image reflète plus le désir de
celui qui la "prend"que la réalité. Après tout,
quand la caméra s'est détournée, on pose peut-être l'enfant
par terre et l'ennemi ricane et prend son arme. Pourtant un
ennemi vu de loin sera considéré comme un monstre, des ennemis
vus de loin deviennent facilement un nid de vermines à
"traiter". Mais tout cela, vu de près, incline à la
sympathie puisqu'on découvre des semblables avec qui il est
possible de chanter un Noël ou de leur souhaiter joyeux Noël.
Les stratèges militaires savent bien cela, ils savent attirer
les photographes ou au contraire les écarter.
Imaginez que l'on ait montré aux autres soldats et à la
population une fraternisation entre allemands et français au début
de la guerre de 1914, le ressort même de la guerre se serait
quelque peu détendu, au point que les scènes de guerre étaient
des reconstitutions théâtrales...
A
quoi tient ce pouvoir de l'image sinon
à l'opinion, à cette tendance indéracinable qui nous fait
transformer nos besoins en connaissances, croire ce que nous
voulons bien voir, ce qui est évident, même si ce n'est pas évident
pour l'ennemi. D'où l'instrumentalisation des images par le
discours religieux avec l'espoir qu'on confondra la réalité de
l'image et la réalité de ce qu'elle représente. Ne s'agit-il
pas de jouer sur la peur ou sur l'espoir?
D'autant plus qu'il y a une rémanence de l'image visuelle et
auditive et qu'il est difficile de s'en débarrasser ou de ne
pas voir revenir tel ou tel refrain.
La possibilité de faire un zoom permet de montrer mieux que si
on y était et de faire disparaître tout ce qu'on ne veut pas
montrer, par exemple que la scène est jouée par des comédiens
payés par des journalistes en mal de scoop, ou que derrière le
diable épouvantable présenté par la caméra, il y a une
perche et un micro pour enregistrer ses grognements.
Deux
pistes:
- Apprendre à distinguer le visible et l'intelligible.
- Apprendre à lire l'image
=>
Existe-t-il
une rhétorique de l'image?
-
"Le
pouvoir de l'image sur les esprits lui confère
l'efficacité d'une véritable arme de guerre."
Elodie Lepage.
Nous ajouterons le pouvoir de l'image sur
les corps et sur les esprits .. .Pouvoir d'imprimer des
passions
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