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Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

Niveau classes prépas - Colles et Dissertations par J. Llapasset

Croyance et liberté 

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Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.

Voilà un beau sujet, venu d'une Chine bien éveillée: sujet propre à susciter la réflexion qui mène au seuil de la méditation, propre à réconcilier les préoccupations les plus modernes avec les pensées les plus classiques comme, par exemple, celle de Kant dans ses trois Critiques.

Pour une accroche.
Vous pouvez commencer par vous étonner devant cette coordination "et"  qui semble bien saugrenue à l'opinion. La croyance n'est-elle pas l'ennemie de la liberté et seuls les couards n'osent plus reprendre l'"écrasons l'infâme" de Voltaire. Les grands croyants n'ont-ils pas jalonné l'histoire de conquêtes, d'asservissements, nourris par le rêve de plier le monde à la loi d'un Dieu, le leur bien entendu, avec de multiples figures de cette formule: "Compelle eos intrare", force les à entrer ...

Stratégie pour la problématisation.
Cela mérite donc un examen minutieux de ce qu'on entend par croyance et par liberté, un raisonnement vigilant c'est à dire une enquête illuminée par la raison. 
Etonnement => formulation du problème => plan.
En fait on part d'un embarras: le froid ne m'étonne pas mais si j'ai froid et chaud en même temps, je commence à m'orienter vers la problématisation. L'embarras tient à ce que je veux tantôt complètement disjoindre croyance et liberté et au même moment, je cherche à les rapprocher: que la croyance semble l'ennemie de la liberté et que sans la croyance la liberté n'existerait pas et laisserait la place à un déterminisme mécanique, c'est peut-être ce qui peut me conduire au problème

L'enjeu.
L'enjeu d'un tel sujet est immense: si on ne peut pas distinguer la croyance et la liberté toute atteinte à la croyance devient une atteinte à la liberté: encore faut-il qu'il s'agisse bien d'une croyance et non pas d'une passion, d'une structure fixée de la conscience ou si l'on préfère d'une croyance morte parce que dans une telle croyance  morte  ce qui s'affirme ce n'est plus l'adhésion libre d'un sujet mais la manipulation ...l'aliénation à la volonté d'un autre , les stratégies de la prise du pouvoir...

Pour la recherche du plan.
Puisqu'il est articulé sur le problème, il jaillit souvent d'un problème bien posé.

1- La part de vérité qui habite l'opinion selon laquelle la croyance exclut la liberté et selon laquelle il faut donc combattre la croyance pour sauver la liberté. La croyance serait une pensée morte, une structure fixée de la conscience, une passion, une aliénation.

2- La vérité n'est-ce pas que:

  • La croyance étant un acte de la volonté, sa caractéristique essentielle est donc la liberté.

  • La liberté naîtrait d'un acte de la croyance qui s'élève à l'affirmation de la liberté comme postulat de la raison pratique. La croyance serait alors pensée, liberté.

3- Dans la troisième partie, faire intervenir la solution du problème en distinguant la croyance qui se nourrit de doutes surmontés, la croyance raisonnable et la certitude signe de pensée morte: c'est cette dernière qui écrase la liberté. Le fanatisme.
Il s'agit donc de faire place à la croyance et ce faisant de faire place à la liberté!

Pour une conclusion.
Croyance et liberté, deux faces d'une même réalité humaine?

Conséquence: regardez l'enjeu: il s'agit de l'humanité et toute erreur d'appréciation pourrait bien lui être fatale: en conséquence ...

=> Quelques points d'appui:
Voir Kant dans cette page: La croyance: le problème du rapport entre l'intelligible et le sensible 
http://www.philagora.net/ph-prepa/croyance/
Sur le problème des postulats:
Le postulat c'est ce que je vous demande de m'accorder sans démonstration, ce sans quoi un discours rigoureux ou une exigence raisonnable s'effondre: je vous demande un acte de votre volonté, un acte de courage, qui affirme plus que ce que l'intelligence éclaire, une croyance.
Cette croyance est raisonnable car sans elle, par exemple, des exigences de la pure raison pratique n'auraient plus de sens: peut-on exiger que quelqu'un résiste à ses appétits, agisse par devoir, s'il n'y a pas de liberté? Sans ces postulats que sont la liberté, l'immortalité de l'âme, Dieu, la vie morale exigée par la raison pratique est en effet impossible.
La raison théorique ne peut mettre en évidence que des lois nécessaires qui excluent la liberté. En aucun cas elle ne peut dire le devoir. Je suis donc amené à la croyance raisonnable en la liberté par le devoir, l'impératif catégorique. Le postulat est donc une pensée, une croyance raisonnable qui m'élève au dessus de ma nature sensible déterminée: Pas de liberté sans croyance, pas de croyance  sans  liberté.
Pascal: "La volonté est un des principaux organes de la créance." Pensées 375

Vous avez à chercher comment comprendre cet étrange "consanguinité" entre la croyance et la liberté. Commencer par lire ces deux pages de "révision":
L'illusion
La certitude est-elle un signe de pensée morte?

Bonne continuation